ARLINGTON, Virginie - Laissez à Claude Julien et aux Bruins de Boston le soin d'y aller d'un euphémisme après l'autre quand ils parlent de la nécessité de jouer avec « combativité » et « émotion ».

Il y a d'autres façons de décrire la façon dont les champions en titre de la Coupe Stanley ont choisi d'aborder le reste de cette série du premier tour contre les Capitals de Washington : plus de mises en échec, plus de mêlées, plus de pénalités, plus de bâtons dans le visage des adversaires.

L'entraîneur des Caps Dale Hunter est allé jusqu'à dire, mardi, que les Bruins ciblaient la tête de l'attaquant Nicklas Backstrom. Celui-ci est revenu au jeu le 31 mars après avoir raté la moitié de la saison régulière à cause d'une commotion cérébrale.

« On a franchi la ligne, a lancé Hunter. Agripper sa tête à tout bout de champ, ce n'est pas la bonne façon de jouer. »

Lorsqu'on lui a demandé s'il croyait que les Bruins visaient la tête de Backstrom, Hunter a répliqué : « Oh oui ».

« Si vous avez remarqué, après chaque mêlée, Nicky ressort et il n'a plus son casque. Il a été frappé à la tête par (le gardien Tim) Thomas le match d'avant, a ajouté le pilote des Caps. Alors ce qu'il fait, c'est qu'il se protège la tête. »

Hunter a dit s'attendre à ce que la LNH annule une inconduite de match qui a été imposée à Backstrom après que celui-ci eut mis son bâton dans le visage de Rich Peverley à la fin de la victoire de 4-3 des Bruins lors du troisième match de la série, lundi. Selon Hunter, Backstrom « tentait de protéger son visage » parce que Peverley avait levé son bâton.

« Il doit se protéger. Si tu subis une deuxième commotion cérébrale, tu seras absent pendant une longue période. Si le bâton n'était pas dans son visage, il n'aurait pas besoin de faire ça, Nicky Backstrom n'est pas ce genre de joueur. Il ne donne pas de double-échec au visage de quelqu'un. Il n'est pas comme ça », a continué Hunter.

L'attaquant des Capitals Troy Brouwer a fait écho à ces commentaires.

« Il y a eu des occasions où ils ont visé sa tête, l'ont empoigné et l'ont projeté sur la glace, a noté Brouwer. Alors je peux comprendre pourquoi Nicky est un peu nerveux quand des bâtons se lèvent. »

Boston mène la série 2-1 et le quatrième match de la série aura lieu jeudi à Washington. Backstrom devra s'en absenter à moins que la LNH annule sa suspension automatique. Une audience était prévue mardi.

« Je suis fier de (Peverley) pour s'être relevé, avoir encaissé le double-échec au visage et évité d'exagérer sa réaction, a déclaré Julien lors de son point de presse, tenu avant celui de Hunter. Et c'est ce que je veux que mon équipe continue de faire. »

Boston et Washington ont totalisé 26 minutes de pénalités sur l'ensemble des deux premiers matchs de la série, mais ils ont écopé de 16 pénalités et de 35 minutes au cachot lors du troisième affrontement. Le ton a alors monté entre les deux équipes.

« Nous ne voulons pas être une équipe qui joue après le coup de sifflet, mais nous voulons assurément être combatifs et affamés entre les sifflets, et parfois il y a des joueurs qui se poussent, a indiqué l'attaquant des Bruins Chris Kelly. C'est le hockey des séries. Je sais que notre équipe ne reculera jamais devant ça, mais nous ne voulons pas être reconnus comme une équipe qui se fie là-dessus. Nous voulons jouer avec ardeur entre les coups de sifflet, jouer du hockey robuste et honnête. »

Julien a abordé le sujet avant le troisième match. Il a alors fait remarquer à ses joueurs qu'ils n'affichaient pas la même émotion qu'au printemps dernier.

« Connaissant notre club de hockey, je savais que nous devions rehausser notre niveau d'émotion et nous impliquer un peu plus, a déclaré l'entraîneur des Bruins, mardi. Quand c'est le cas, nous remportons les batailles individuelles, nous créons plus de choses. Et c'est ce qui est arrivé (lors du troisième match). »