Le hockey est un sport émotif où la seule chose qui importe est ton plus récent match, ta dernière présence, souvent au détriment d'une multitude d'événements marquants qui sont arrivés récemment. Chaque athlète, chaque entraîneur, sait, c'est vrai pour la plupart des sports aussi, que le seul point nécessitant une dépense d'énergie est le moment présent.

En vivant selon ses gloires du passé, le niveau d'effort risque d'écoper. En se remémorant une erreur d'il y a cinq minutes, le manque de concentration provoquera une nouvelle bourde aux conséquences plus graves. En se souciant du résultat final, la confiance sera soit trop faible pour permettre d'exécuter adéquatement la prochaine pièce de jeu, soit trop grande pour déployer la discipline nécessaire pour mener son groupe à la victoire.

La LNH nous a rappelé ce week-end qu'elle fonctionne encore sous le principe, traduit ici approximativement de l'anglais par : « Que m'as-tu apporté dernièrement? ». Après avoir été identifié comme un de ceux qui allait révolutionner le hockey par ses méthodes avant-gardistes, son approche nouvelle et son système qui défiait les vieilles croyances, Guy Boucher s'est vu montrer la porte à Tampa. Pourtant, lorsqu'on parlait avec le principal intéressé, il semblait clair que le plan commun d'action chez les dirigeants du Lightning se déployait à long terme malgré la présence de l'équipe en finale d'association il y a à peine deux ans. Boucher se retrouvera derrière un banc très bientôt. On me dit beaucoup de bien de Cooper qui le remplace.

L'objectivité avant tout

Le parallèle avec les émotions qui régissent les conversations, les analyses et parfois même les décisions dans le domaine du hockey se dresse facilement. Mon billet de la semaine dernière est un excellent exemple. Parce que mon « top-10 » des gardiens fait maintenant l'objet d'un segment à Hockey 360, j'ai dû rédiger une première liste à la suite des performances du week-end afin de préparer un appui visuel adéquat. S'en est suivi le texte officiel 24 heures plus tard pour publication, comme d'habitude le mardi. Or, entre l'enregistrement des voix et la publication du montage final et du texte sur le site web il y a eu plusieurs matchs le mardi soir. J'ai même corrigé légèrement le rang de certains conséquemment à leur performance de dernière minute. Quand je vous dis que tout ce qui importe est le dernier arrêt ou le dernier but accordé!!!

Une fois publié, c'est là que je me suis rendu compte que les émotions prennent le dessus pour plusieurs. Mon billet, qui n'est pas un blogue, a suscité un nombre irréel de réactions, comment dire, pas toujours rationnelles du genre : « Mon père est plus fort que le tien! ». Pourtant, et j'ai relu maintes fois mon texte, quoique subjectif et à la merci des résultats collectifs, je m’en suis tenu aux faits, aux informations que j'ai colligées et aux statistiques fournies. Je suis un ancien gardien qui parle sur une base quasi quotidienne aux entraîneurs de gardiens aux quatre coins de la LNH et ailleurs, qui a été entraîneur des gardiens dans la LHJMQ et pourtant, certains vont jusqu'à m'accuser de favoritisme voire d'être endoctriné parce que Price est dans mon classement!!!

D'autres me parlent de gardiens absents du classement comme si je n'en avais pas tenu compte. Pekka Rinne s'est vu retiré du filet lors de trois départs consécutifs dans les semaines précédant le top-10 et son équipe flirte  tout juste avec le 8e rang dans l'Ouest. Il est évident que Rinne fait partie des dix meilleurs gardiens du circuit Bettman sur les points de vue de la valeur, du gabarit et de certains aspects précis, mais il n'appartenait pas la semaine dernière au groupe des gardiens de l'heure, voilà la nuance.

Subban est-il à risque?

Terminé les justifications, j'adore votre entrain et  je partage votre passion c'est pourquoi je vais vous défier encore un peu avant de vous quitter en vous parlant de... P.K. Je sais que c'est un autre de vos sujets de prédilection. Subban est un pur-sang qui apporte beaucoup plus de positif aux Canadiens depuis le début de la saison que de négatif. Il est imposant en supériorité numérique et devient une menace constante quand il varie son jeu offensif comme il l'a fait souvent depuis son retour.

Je vous lance une idée que jamais je n'aurais pensé lancer il y a un an à peine. Et si la perte de Diaz était plus lourde de conséquences qu'on le pense? Non seulement Subban se retrouve comme le seul droitier à la ligne bleue, il voit aussi son temps d'utilisation augmenter de façon importante. Le groupe d'entraîneurs n'a plus d'option B sur le jeu de puissance et ne peut plus utiliser le temps de glace comme outil de formation de la même façon qu'au retour du no 76. Un jeune défenseur surutilisé, parce que sa présence est requise plus souvent en l'absence de Diaz, devient plus apte à commettre des erreurs découlant d'une mauvaise prise de décision la fatigue nuisant...

Oh que j'ai hâte de lire vos réactions... À la semaine prochaine.