PHILADELPHIE - Armés d’un nouveau groupe d’entraîneurs dirigés par Alain Vigneault, d’une offensive orchestrée par Claude Giroux, Jakub Voracek et Sean Couturier à laquelle le directeur général Chuck Fletcher a greffé à très fort prix Kevin Hayes à qui il a consenti un contrat de sept ans d’une valeur de 50 millions $, d’une défensive renflouée par l’acquisition des vétérans Matt Niskanen et Justin Braun sans oublier le jeune gardien Carter Hart qui a fait sensation en deuxième moitié de saison l’an dernier, les Flyers de Philadelphie veulent reprendre de l’altitude.

Après avoir volé bien bas au cours des sept dernières années et même été cloués au sol l’an dernier alors qu’ils ont été évincés des séries, les Flyers visent non seulement un retour en éliminatoires, mais plus haut encore.

Non! On ne parle pas de coupe Stanley. Du moins pas encore. Du moins pas publiquement. Mais on parle ouvertement du fait que cette équipe devrait avoir sa place au sein des bonnes du circuit.

Une place que Claude Giroux tient à reconquérir.

«On a une bien meilleure équipe que nos résultats l’ont démontré au cours des dernières années. Les nombreux changements apportés sont très positifs. Aussi bien dans le vestiaire que du côté des entraîneurs. On a raté les séries quatre fois lors des sept dernières saisons. On n’a pas gagné une ronde lors de nos trois dernières participations. On veut faire mieux et l’attitude est très bonne depuis le début du camp», assurait le capitaine des Flyers jeudi matin.

En soirée, Giroux et son équipe recevront les Bruins de Boston dans le cadre du troisième match préparatoire du camp. Les Flyers sont en quête d’une première victoire après avoir encaissé des revers aux mains des Islanders de New York.

«On amorce une séquence de quatre matchs en six soirs au cours de laquelle nos jeunes qui frappent à la porte devront prouver qu’ils peuvent entrer. Car lors des trois derniers matchs préparatoires, nous tomberons en mode peaufinage alors que nous finaliserons les trios et duos de défenseurs. Ça ne veut pas dire que toutes les décisions se prendront lors des quatre prochains matchs, mais c’est le temps pour nos jeunes de nous forcer la main», expliquait Alain Vigneault après l’entraînement matinal de sa nouvelle équipe.

Aux yeux de Sean Couturier, il sera impératif pour les Flyers de bien amorcer la saison s’ils veulent enfin renouer avec les succès et bâtir en vue des séries.

«Toutes les équipes tiennent à bien commencer, mais ce sera plus important encore pour nous, car on s’est vraiment tiré dans les pieds l’an passé. C’est tellement serré dans la Ligue que tu ne peux pas te permettre de creuser un fossé en perdant trop souvent en début d’année», expliquait le Néo-Brunswickois.

Une fiche de 15-22-6 à la mi-saison a complètement embourbé les Flyers qui n’ont pu revenir de l’arrière et atteindre les séries malgré un dossier de 22-15-2 lors des 39 dernières rencontres.

Cap sur l’Europe

C’est en Europe que les Flyers amorceront leur saison alors qu’ils croiseront les Blackhawks de Chicago à Prague le 4 octobre.

Il s’agira d’une première expérience pour Alain Vigneault et plusieurs de ses joueurs. Une expérience qui ne fait pas peur à l’entraîneur-chef bien que son équipe fera ce long voyage – les Flyers quitteront Philadelphie vendredi prochain – pour disputer une seule rencontre.

«Mes deux adjoints – Michel Therrien et Mike Yeo – ont vécu ce genre d’expérience dans le passé. Ils ont tiré beaucoup de positif pour l’équipe. On va disputer un dernier match hors-concours là-bas – à Lausanne en Suisse – et le match contre Chicago. On va donc partir avec nos 23 gars, plus un gardien d’extra et ce sera bon pour tisser des liens. Ce voyage ne me fait pas peur, mais on va partir pour l’Ouest canadien après une seule rencontre devant nos partisans en revenant d’Europe. J’aime moins le fait qu’on aura à surmonter beaucoup de décalage horaire, mais on va prendre les moyens pour tirer le maximum de cette expérience.»

Quelques places disponibles

Claude Giroux, Jakub Voracek, Sean Couturier, James Van Riemsdyk seront secondés ce soir par des jeunes comme Morgan Frost, Joel Farabee, Nicolas Aubé-Kubel et Connor Bunnaman qui voient un brin de lumière au bout du tunnel en raison des blessures qui devraient garder Nolan Patrick et Tyler Pitlick sur la touche pour quelques semaines.

Leur début de saison pourrait même être compromis.

À la ligne bleue, le défenseur acadien Philippe Myers tente de s’approprier une place à la ligne bleue. Comme Sean Couturier et Carter Hart, Myers a pu connaître son nouveau coach le printemps dernier avec Équipe-Canada lors du Championnat du monde. Un atout qui pourrait l’aider.

Alain Vigneault«J’ai beaucoup aimé ce que j’ai vu de lui en Europe. Avec les blessures et les nombreux refus que nous avons essuyés de la part de joueurs qui ne voulaient pas venir avec nous en Europe, le nom de Philippe est venu sur notre liste d’appels. Même s’il n’avait pas chaussé les patins depuis la fin de la saison – un mois – il a accepté et ça m’a permis de la découvrir. Je ne sais pas encore si on gardera seulement sept ou huit défenseurs, mais Myers aura sa chance, c’est clair», a indiqué Vigneault qui compte déjà sur les Provorov, Gostisbehere, Sanheim, Braun, Niskanen. Un groupe que Philippe Myers pourrait compléter devant Robert Hagg et le Québécois Samuel Morin qui batailleront pour les places des septième et huitième défenseurs.

Devant le filet, le poste de numéro un est déjà accordé à Carter Hart qui a signé 16 victoires en 31 sorties l’an dernier dont une impressionnante séquence de 13 gains en 20 matchs (13-6-1) lorsqu’il est venu à la rescousse d’une équipe qui multipliait les buts accordés.

Le vétéran Brian Elliott devrait le seconder.

Le Québécois Jean-François Bérubé embauché à titre de joueur autonome l’été dernier et Alex Lyon sont en lutte pour le poste de numéro un avec le club-école des Phantoms de Lehigh Valley dans la Ligue américaine.

«Je serais prêt s’il y a des blessures et il y a toujours le ballottage d’avant saison qui pourrait entraîner des changements, mais à mon âge je ne crois pas que je serai réclamé. Je me prépare donc à prolonger ma carrière dans la Ligue américaine», a indiqué Bérubé qui vient d’avoir 28 ans et qui a maintenu un dossier de 21 victoires et 22 revers (moyenne de 3,01 buts accordés par match) l’an dernier à Cleveland.