Plusieurs se demandaient si des Red Wings mal en point n'avaient pas déjà tout donné avant d'affronter Pittsburgh en finale de la coupe Stanley.

Un illustre inconnu de 22 ans s'est ensuite immiscé dans le portrait et maintenant, c'est au-dessus de la tête des joueurs des Penguins que se dessine un immense point d'interrogation.

Oui, on pourrait dire que les Penguins sont dans le trouble.

À son 13e match en carrière dans la LNH, Justin Abdelkader a marqué un deuxième but en autant de soirs, celui qui permettait aux Red Wings de respirer avec un peu plus d'aisance en troisième période pour éventuellement filer vers un gain de 3-1, dimanche soir au Joe Louis Arena.

Marc-André Fleury paierait sûrement cher pour revoir le tir de la recrue des Wings. Pour un deuxième match consécutif, le cerbère de Sorel, sans être le responsable de la défaite des siens, a été supplanté par Chris Osgood.

Fleury a terminé le match avec 23 arrêts tandis qu'Osgood, en plus d'être aidé par ses poteaux à trois reprises, il faut le dire, en a réalisé 31.

"J'aurais voulu ravoir la chance de faire face aux trois tirs qui m'ont déjoué, mais particulièrement celui-là, a admis Fleury. Je dois faire les arrêts pour garder le score serré. On ne voulait pas se retrouver en retard de deux buts en troisième période."

Au terme d'une rencontre qui ressemblait en plusieurs points au premier duel entre les deux équipes, livré 24 heures plus tôt, les joueurs des Penguins pourraient dresser une liste d'arguments facilement défendables selon lesquels ils méritaient de sortir de Detroit avec la victoire, mais ce sont les locaux qui ont su profiter de leurs opportunités lorsque l'occasion se présentait.

Les Penguins peuvent maintenant s'acharner sur leur sort autant qu'ils le veulent, mais la réalité est que pour la deuxième année de suite, ils tirent de l'arrière 0-2 lors de la dernière étape menant à la conquête du trophée de Lord Stanley.

"La situation est frustrante, a avoué Sidney Crosby. Mais je crois sincèrement que si on continue de jouer de cette façon, on va finir par obtenir de bons résultats. On doit s'en tenir à ce qu'on fait. Nous n'avons pas la chance de notre côté actuellement."

Jonathan Ericsson et Valtteri Filppula ont marqué les autres buts des Wings en l'espace de six minutes en deuxième période.

Evgeni Malkin a été le seul à déjouer Chris Osgood.

La rencontre a pris fin dans le tumulte, Maxime Talbot donnant un coup de bâton à Osgood qui venait de faire un arrêt. Malkin et Henrik Zetterberg se sont livré un combat. La Ligue nationale a révisé l'incident à la fin du match et personne ne sera pas suspendu.

"Je voyais que j'avais la possibilité de fouetter la rondelle au vol", a expliqué Talbot.

Une mise en scène plus tranquille

Le début du match a offert un contraste vibrant avec celui de la veille, les deux équipes prenant probablement conscience qu'il valait mieux bien doser ses efforts pour pouvoir survivre à ce deuxième match en 24 heures.

Battus par l'opportunisme des Red Wings dans le match numéro un, c'est en intégrant cet ingrédient dans leur recette que les Penguins sont parvenus à prendre les devants en toute fin de première période. Dans un affrontement au cours duquel il en faut beaucoup pour forcer les officiels à lever le bras, Malkin a profité d'un rare jeu de puissance pour placer les visiteurs en avant.

Alors que Niklas Kronwall se trouvait au cachot, Malkin a sauté sur une rondelle bondissante qui semblait vouloir se sauver de tous les bâtons qui s'entrechoquaient dans l'enclave et a dégainé un tir en direction d'Osgood. Sa tentative n'a initialement pas atteint son objectif, mais le défenseur Brad Stuart, qui avait lui-même profité d'un bond chanceux pour ouvrir le pointage la veille, a malencontreusement redirigé le disque derrière la ligne rouge.

Malkin a été le meilleur élément des deux clans dans la période initiale. Vers la septième minute, il a attiré deux de ses couvreurs dans le coin de la patinoire avant de repérer Kristopher Letang entre les cercles des mises en jeu, mais le tir sur réception du défenseur a été repoussé de belle façon par Osgood.

Plus tard, la menace russe a été à l'origine d'une autre belle chance de marquer quand sa passe en zone neutre a permis à Ruslan Fedotenko de se faufiler jusqu'à Osgood. Son tir a toutefois raté le filet.

Un deuxième souffle

Les joueurs des Wings avaient retrouvé leurs jambes - et en même temps leur touche de marqueur - au retour de l'entracte.

Ericsson a créé l'égalité à 4:21 quand son tir de la pointe s'est frayé un chemin jusqu'à Fleury, qui n'a vu la rondelle qu'une fois derrière lui. La raison est simple : le chandail rouge de Darren Helm encombrait complètement son champ de vision.

À mi-chemin dans le match, Filppula est sauté sur une rondelle libre alors qu'il y avait une mêlée devant la cage de Fleury et, malgré un angle de tir assez restreint, est parvenu à la loger dans la partie supérieure du filet. Le beau travail de Marian Hossa, qui a soutiré la rondelle à Pascal Dupuis au moment où celui-ci s'apprêtait à relancer l'attaque des Penguins, a été à l'origine du but.

"Vous avez vu la séquence comme moi. Je m'attendais à ce qu'on signale une infraction, a mentionné Dupuis. Dans le temps de le dire, la rondelle était dans notre but."

Pittsburgh aurait pu se retrouver dans une position beaucoup plus favorable après 40 minutes de jeu, mais Malkin et Bill Guerin ont tour à tour frappé le poteau.

Sachant que les Red Wings n'avaient pas perdu en dix matchs depuis le début de série lorsqu'ils avaient l'avance au deux tiers du match, les Penguins étaient dans le trouble.