(RDS) - C'est toujours la guerre froide entre l'Association des joueurs et les propriétaires de la Ligue nationale. C'est donc dire que la Ligue américaine de hockey risque de profiter du conflit. Déjà quelques jeunes joueurs talentueux ont rejoint le circuit. On pense entre autres à Jason Spezza, Marc-André Fleury et Jay Bouwmeester.

De jeunes vétérans de la Ligue nationale rehausseront également le calibre de jeu. C'est le cas d'Éric Meloche, rencontré cette semaine lors d'un match préparatoire des Phantoms de Philadelphie.

A 28 ans, Éric Meloche est toujours à la recherche d'un poste à temps plein dans la Ligue nationale. L'an passé, il a pris part à 25 matchs avec les Penguins de Pittsburgh et il s'est tout de même bien débrouillé avec une récolte de dix points. Pendant l'été, le combatif attaquant a changé de camp et il a signé un contrat avec les Flyers de Philadelphie. Meloche pensait bien avoir la chance de graduer dans le grand circuit cette année mais le lock-out a changé ses plans.

"Ce n'est pas agréable. J'aurais aimé avoir ma chance avec les Flyers. A mon âge, ça donne un gros coup", confie Meloche.

Choix de septième ronde des Penguins en 1996, Meloche n'est pas vraiment au courant des grands enjeux du présent lock-out. Non seulement doivent-ils jouer pour des bouchées de pain, mais en plus, les joueurs de la Ligue américaine sont laissés pour compte dans ce conflit.

"On a absolument rien à dire là-dedans. C'est entre Gary Bettman et Bob Goodenow. On lit cela dans les journaux et c'est tout. Nous autres, nous n'avons aucun contrôle. J'ai la chance de jouer pour un bon salaire dans les mineures, mais mon but demeure de jouer dans la LNH", ajoute-t-il.

Depuis le début du conflit, plusieurs vétérans ont mentionné que la présente bataille avait pour but de protéger l'avenir des jeunes joueurs. Peut-être devraient-ils consulter les petits salariés de la Ligue américaine avant de tenir des propos semblables.

"C'est toujours les joueurs les plus bas dans l'échelle qui mangent les coups. Les joueurs établis, eux, n'ont pas de problème. Ils trouveront toujours un bon travail. C'est un effet domino et les répercussions du lock-out se font sentir dans la Ligue américaine, la East Coast League et même la United League. Les circuits mineurs sont remplis rapidement. C'est pareil en Europe. Il y a des joueurs qui devront prendre leur retraite plus tôt que prévu".

Fils du gardien Gilles Meloche, Éric ne se retrouvera pas devant rien si jamais le conflit persiste et que des clubs font faillite. Car advenant par exemple la disparition de quatre équipes, c'est environ 175 joueurs qui se retrouveront sans emplois en comptant les formations affiliés de la Ligue américaine. Après quatre ans à l'Université de l'Ohio, Meloche a préparé son avenir... mais d'autres devront retourner sur les bancs d'école.