CARY, Caroline du Nord - Dan Bylsma a pris la direction des Penguins de Pittsburgh le 15 février 2009, succédant à Michel Therrien. L'équipe occupait alors le 10e rang dans l'Association Est et risquait de rater les séries après avoir accédé à la finale de la coupe Stanley quelques mois plus tôt. Depuis, la carrière de Bylsma se confond à un conte de fée. Les Penguins ont terminé au quatrième rang et sont maintenant à une victoire d'une participation à la grande finale.

Bien des observateurs estiment que la remontée des Penguins coïncide avec l'arrivée de Bylsma à Pittsburgh. Que le système qu'il a imposé et le style adopté par l'équipe expliquent les succès des Penguins. Bylsma n'est pas de cet avis.

"Quand je suis arrivé ici, je voulais que l'équipe se concentre davantage sur le contrôle de la rondelle. Je désirais que les joueurs se portent plus en attaque", a-t-il raconté au lendemain de la victoire des Penguins dans le troisième match de la série.

"Je n'ai pas eu de difficulté à vendre ma salade, a ajouté l'entraîneur. Mon discours correspondait à ce que les joueurs voulaient entendre. Ce n'est donc pas juste moi. Les joueurs y sont pour beaucoup dans notre façon de jouer."

Le "hockey de Ruslan"

Un jour, Bylsma a demandé à ses joueurs quel devait être le style de l'équipe. La réponse est venue de Ruslan Fedorenko qui a gagné la coupe Stanley à Tampa Bay en 2004, sous la direction de John Tortorella, un entraîneur qui déteste la trappe au point de s'en confesser.

"Il voulait qu'on se porte à l'attaque et qu'on passe la majorité du match en territoire offensif. Il suggérait qu'on joue avec énergie, qu'on fasse circuler la rondelle et qu'on la récupère le plus rapidement possible pour relancer l'attaque. On s'est tous mis d'accord sur cette façon de jouer. Depuis, on appelle ça du "hockey à la Ruslan", a expliqué Bylsma le plus sérieusement du monde.

Les Penguins n'arrivent pas à pratiquer ce genre de hockey pendant 60 minutes. Mais lorsqu'ils y parviennent, l'adversaire est vite essoufflé. On a eu un bel exemple durant la première période du match de samedi. Les Penguins ont marqué trois buts tout en menant 16-8 dans les tirs. Leur domination a été presque aussi totale dans le deuxième vingt.

Eric Staal en difficulté

Selon Bylsma, le style des Penguins fait mal paraître certains joueurs des Hurricanes, dont Eric Staal.

"On le retrouve souvent autour de notre filet. J'admets qu'il me donne des sueurs froides, dit Bylsma. Mais il lui arrive de manquer d'énergie. Il passe beaucoup de temps à chercher à récupérer des rondelles dans sa zone. Une fois la rondelle sur sa palette, il n'a plus l'énergie pour contre-attaquer. C'est pourquoi il peut sembler moins efficace."

Dans cette série, Staal a été limité à une seule passe alors qu'il est souvent surveillé par son frère Jordan, de quatre ans son cadet. Il affiche aussi un différentiel de moins 6. Samedi, son taux de réussite dans les mises en jeu s'est limité à 28 pour cent (5 en 18). Staal a été particulièrement inefficace lors d'une attaque à cinq en troisième période. En l'absence de Sergei Gonchar, il a perdu trois mises en jeu, tuant ainsi dans l'oeuf toute chance des Hurricanes de créer l'égalité dans le match.

Le "hockey à la Ruslan" donne en effet des résultats.