PITTSBURGH - Les Penguins de Pittsburgh se retrouvent en finale de la Coupe Stanley deux ans seulement après avoir terminé au dernier rang de l'Association Est.

Plusieurs facteurs expliquent cet incroyable revirement de situation outre celui qui semble le plus évident, soit leur incroyable collection de choix au repêchage qui ont rapidement rapporté des dividendes. Marc-André Fleury (2003), Evgeni Malkin (2004), Sidney Crosby (2005) et Jordan Staal (2006) ont tous été réclamés dès les deux premiers rangs du repêchage et ils se montrent à la hauteur des attentes.

Mais cela ne fait qu'effleurer les nombreuses raisons des succès de l'équipe.

1. La défensive. Tout le mérite revient à l'entraîneur-chef Michel Therrien et à son personnel d'instructeurs d'avoir convaincu leurs jeunes joueurs de se soucier de leur défensive et c'est peut-être la raison principale pour laquelle l'équipe est en finale de la Coupe Stanley. Les Penguins présentent la meilleure fiche défensive des séries éliminatoires, ayant alloué seulement 1,86 but par match. Crosby, Malkin et les autres vedettes comme Marian Hossa et Ryan Malone se replient avec le même enthousiasme qu'ils démontrent à foncer en zone adverse. Le plus difficile pour le personnel d'instructeurs est de gagner à cette cause les joueurs offensifs. Quand on y parvient, le reste de l'équipe suit.

Imaginez, il y a deux et demi seulement, les Penguins avaient la pire équipe défensive de la ligue.

2. Les décisions de Ray Shero. Les échanges conclus à la date limite ne rapportent pas toujours. Mais les Penguins ont eu la main heureuse grâce à leur directeur général, Shero. Les additions de Hossa, Pascal Dupuis et Hal Gill ont contribué aux succès de l'équipe en éliminatoires. Hossa est un véritable cadeau, un attaquant de premier plan qui a soudainement permis aux Penguins de miser sur deux trios offensifs. Crosby, Hossa et Dupuis forment un trio explosif. Malkin est demeuré avec Malone et Petr Sykora au sein de l'autre unité. Si vous êtes l'entraîneur adverse, vous envoyez votre meilleure unité à caractère défensif contre lequel des deux trios? Dupuis et Gill, pour leur part, sont devenus des spécialistes en infériorité numérique.

3. Fleury arrive à maturité. C'est difficile à imaginer aujourd'hui mais, quand Fleury est revenu au jeu fin février après avoir raté presque trois mois en raison d'une blessure à la cheville, certains estimaient que Ty Conklin devait demeurer le partant. Après tout, Conklin avait très bien fait en son absence devant le filet. On soulevait aussi le manque de constance de Fleury à ses premières saisons dans la LNH. Mais le gardien de 23 ans, stimulé par la compétition de Conklin, a repris son poste et il n'a plus jamais regardé en arrière. Il démontre maintenant pourquoi les Penguins l'ont repêché au premier rang en 2003.

4. Sid The Kid. D'accord, c'est évident. Mais Crosby ne se démarque pas seulement par ses statistiques (21 points en 14 matches). Le capitaine de 20 ans a démontré un incroyable leadership dans ces séries. Les Rangers de New York et, surtout, les Flyers de Philadelphie ont tout tenté pour lui faire perdre son calme. A l'exception d'une brève saute d'humeur à l'endroit de Mike Richards à la fin du quatrième match à Philadelphie, Crosby a tendu l'autre joue et gardé sa concentration. Quel leader!

5. Profondeur au centre. Crosby et Malkin retiennent toute l'attention mais combien d'équipe peuvent se vanter d'avoir un troisième joueur de centre de la qualité de Staal. Un jour, il sera appelé à jouer un plus grand rôle offensif. Mais pour l'instant, l'athlète de 19 ans a accepté son rôle, celui de centre défensif et il est utilisé au sein de la première unité en désavantage numérique. Son trio en compagnie de Tyler Kennedy et Jarkko Ruutu a si bien fait contre celui de Daniel Brière que l'entraîneur des Flyers John Stevens a remanié ses trios après le troisième match dans l'espoir de le soustraire à la surveillance de Staal. Il a également marqué quelques buts opportuns, en obtenant trois dans les deux derniers matches. Il est au sommet de sa forme juste au bon moment.