SAN JOSE, Californie (AP) - Même si les Sharks de San Jose semblent destinés à vivre plusieurs printemps fructueux en séries de la coupe Stanley dans les prochaines années, reste qu'ils viennent de laisser passer une belle occasion de réaliser un coup d'éclat. Et la réalité, c'est que cette occasion pourrait ne plus jamais revenir.

"Je croyais que nous avions l'équipe pour remporter la coupe Stanley", a affirmé l'attaquant Mark Smith.

La saison en montagnes russes des Sharks a déraillé, mercredi soir, quand les Oilers d'Edmonton l'ont emporté 2-0 et mis fin à la saison d'une équipe qui, selon bien des observateurs, allait atteindre la finale de la coupe Stanley pour la première fois de son histoire.

La séquence de quatre défaites pour clore la série sied bien aux Sharks, qui ont mal amorcé la saison avant de finalement sonner l'éveil dans le dernier droit du calendrier régulier. Ils ont survolé le premier tour contre les Predators de Nashville pendant que les quatre premières équipes au classement de l'Association Ouest étaient éliminées, puis ils ont facilement pris les devants 2-0 contre les Oilers, classés huitièmes.

Et alors que le chemin leur semblait grand ouvert, celui-ci s'est aussitôt refermé quand ils ont subi quatre revers en huit jours. A leur retour d'Edmonton, jeudi, les joueurs ont pu profiter d'une journée de congé pour tenter de panser leurs plaies, au sens propre comme au figuré.

"Notre objectif n'a jamais changé au fil de la saison, a déclaré Jonathan Cheechoo, qui a remporté le trophée Maurice-Richard après avoir enfilé 56 buts en saison régulière, mais qui n'a trouvé le fond du filet que quatre fois en 11 rencontres éliminatoires. C'est toujours décevant quand tu ne gagnes pas la coupe."

La saison des Sharks a coulé à pic en une semaine, après quatre mois où on a vu l'équipe s'améliorer lentement mais sûrement. Le revirement de situation a commencé avec la transaction impliquant Joe Thornton, qui s'est amené en provenance de Boston le 30 novembre et a ultimement remporté le championnat des marqueurs - une première pour lui et la concession.

Mais les Sharks n'ont commencé à profiter de la présence de Thornton qu'en toute fin de saison, quand l'équipe a aligné huit victoires pour passer de la 10e à la cinquième place au classement de l'association.

En séries, le jeu de puissance des Sharks n'a réussi que deux buts en 35 occasions après avoir été étincelant plus tôt dans l'année, avec le capitaine Patrick Marleau à la pointe et Thornton alimentant ses coéquipiers à l'aide de passes brillantes depuis l'aile. De son côté, le gardien Vesa Toskala n'a pas été à la hauteur, lui qui avait volé le poste de partant à Evgeni Nabokov en février et brillé dans le dernier droit.

Le directeur général Doug Wilson et l'entraîneur Ron Wilson devront maintenant déterminer ce qu'il manque à l'équipe pour lui permettre d'aller plus loin.

La base est solide. Thornton, Cheechoo et Marleau sont toujours sous contrat. L'attaquant Alyn McCauley est le seul vétéran qui sera joueur autonome sans compensation cet été. Les Sharks ont utilisé sept recrues dans des rôles importants durant les séries, y compris deux espoirs en pleine ascension, Steve Bernier et Milan Michalek, qui ont pu emmagasiner un bon bagage d'expérience dans les dernières semaines.

Les Sharks devront par ailleurs faire le ménage au sein de leur jeune escouade à la ligne bleue - peut-être en embauchant un vétéran pour jouer le rôle de chef de file - et décider ce qu'ils feront devant le filet. Toskala et Nabokov ont tous deux accepté des prolongations de contrat cette saison. Nabokov est toutefois le plus haut salarié, à raison d'un montant de 21,5 millions $ US au cours des quatre prochaines années - ce qui pourrait lui garantir le poste de gardien no 1... ou hâter son départ.