SAN JOSE - Plusieurs membres de la cuvée actuelle des Sharks de San Jose peuvent témoigner de l'anxiété accompagnant la quête d'une quatrième victoire qui tarde à venir. Ils ont vécu cette sensation il y a quatre ans, contre le Colorado, et maintenant ils souhaitent que les joueurs des Stars de Dallas vivront l'expérience à leur tour lors du cinquième match de la demi-finale de l'Association de l'Ouest, vendredi soir.

Les Sharks ont défait l'Avalanche en six rencontres en 2004, non sans perdre les quatrième et cinquième matchs, chaque fois en prolongation. C'est d'ailleurs la dernière fois dans la LNH qu'une équipe accusant un déficit de 0-3 en séries éliminatoires a forcé la tenue d'un sixième duel. Vendredi, les Sharks tenteront de répéter un fait d'armes qui n'a été réalisé que trois fois lors des 20 dernières années.

"Ils détiennent encore deux balles de matchs, a imagé le défenseur Christian Ehrhoff, jeudi, mais je pense qu'ils vont commencer à ressentir la pression. Ils savent que l'étau va se resserrer autour d'eux si nous récoltons une autre victoire.

"Dans notre esprit, la série venait à peine de commencer et déjà, nous tirions de l'arrière 3-0, a renchéri Ehrhoff. Mais ce fut toujours très serré, et l'issue des matchs s'est décidée à la suite de petites erreurs de notre part. Nous sommes loin d'être éliminés."

Les Stars et les Sharks se préparent à jouer un cinquième match en huit jours, et Ehrhoff ne se souvient pas d'avoir participé à une série où le jeu a été aussi serré et rapide. Trois matchs se sont terminés par un seul but d'écart, dont deux en prolongation. Les Stars, qui ont gagné les deux rencontres ayant nécessité du temps supplémentaire, ont reconnu qu'ils ont été un peu plus chanceux que leurs rivaux lors de moments cruciaux.

"Ce sont des matchs très serrés, a noté à son tour l'entraîneur en chef des Stars, Dave Tippett. Un arrêt ici, un autre là ont fait la différence. Maintenant, nous devons retourner à l'étranger et tenter de l'emporter. Nous détenons encore une avance de 3-1, mais nous savons qu'ils seront gonflés à bloc parce qu'ils seront de retour devant leurs partisans. Nous allons devoir nous regrouper."

Bien que les probabilités de gagner la série sont minces, les Sharks sont peut-être mieux outillés que n'importe quelle autre formation de la LNH pour effacer un déficit de 0-3 dans une ronde éliminatoire. Comme l'a rappelé l'entraîneur en chef Ron Wilson, l'exploit n'a été réussi que deux fois dans les annales de la ligue, par Toronto en 1942 et par les Islanders de New York en 1975.

Mais Wilson n'achète pas la théorie selon laquelle il faut regarder les matchs un par un, surtout pas quand la possibilité de passer à l'histoire peut représenter une grande source de motivation.

"Si vous croyez faire face à une situation impossible, aussi bien ne pas jouer le match, a-t-il lancé. Je sais que c'est possible. Lorsque nous avons perdu les deux matchs contre le Colorado, cette hypothèse a envahi notre esprit."

Les Sharks ont affiché le deuxième meilleur dossier de la ligue pendant le calendrier régulier, mais leur saison a été marquée d'extraordinaires moments de gloire, mais aussi de désolantes périodes creuses. Ils ont connu plusieurs séquences de quatre victoires et une autre de 20 matchs sans subir la défaite en temps réglementaire, vers la fin de la saison.

"Nous avons beaucoup de caractère et on dirait que nous sommes plus efficaces lorsque nous sommes épuisés, parce que nous simplifions les choses, a confié Wilson. Et on dirait que nous sommes moins bons lorsque nous profitons de quelques journées de congé entre deux matchs."

Les Stars ne sont pas au bord de la panique après cet autre revers à domicile face aux Sharks, une formation qui a gagné six de ses neuf dernières sorties à Dallas. Les Stars occupent encore une position favorable dans leur quête d'une première participation à la finale de l'Association de l'Ouest depuis 2000.

"Nous ne voulons pas leur donner une source d'espoir, a souligné le défenseur Stéphane Robidas. Le plus tôt nous mettrons fin à cette série, meilleur ce sera pour nous. Nous savons que nous pouvons les battre chez eux, c'est certain. Mais ils ont démontré qu'ils avaient du coeur et nous devrons être prêts pour une dure bataille."