DETROIT - La fatigue peut devenir un facteur dans la finale de la coupe Stanley. C'est ce que souhaitent les jeunes Penguins de Pittsburgh, après avoir contraint les Red Wings de Detroit à disputer presque deux matchs dans un, lundi, à l'occasion du cinquième duel de la série qu'ils ont remporté 4-3, après 49 minutes 57 secondes de prolongation.

Il sera intéressant de vérifier, en tout cas, comment les expérimentés Red Wings vont récupérer physiquement de ce match-marathon - le cinquième plus long de l'histoire en finale. Pour ce qui est du moral des troupes, il est intact, semble-t-il. Les "vieux routiers" en ont vu d'autres.

"Plusieurs de nos joueurs sont jeunes et en excellente forme", a souligné l'entraîneur des Wings, Mike Babcock, lundi, au terme d'une soirée qui a laissé les amateurs de Detroit sur leur appétit.

"Le plus dur dans un match comme celui-là, c'est l'aspect psychologique. La volonté pousse au dépassement de soi, et le corps suit."

Les Red Wings sont passés par toute la gamme des émotions, lundi. Après avoir vu les Penguins prendre les devants 2-0 en première période, ils ont orchestré une remontée qui les a propulsés en avant 3-2 en troisième. Les célébrations étaient commencées dans les gradins, au moment où Maxime Talbot a créé l'égalité à 35 secondes de la fin.

"Nous sommes passés tellement proches, et puis, oh, c'est la déception, a commenté Babcock. C'est normal que nous ressentions un sentiment de vide. Mais nous sommes en finale de la coupe Stanley. Ce n'est pas sensé être une partie de plaisir et, il n'y a plus de doute, nous sommes engagés dans une chaude lutte."

Babcock n'a pas livré de message particulier aux joueurs à l'issue de la défaite, comme il le fait habituellement gagne ou perd.

"Je n'ai que brièvement parlé à Nicklas Lidstrom et aux gars, au sujet de l'horaire de mardi. Essentiellement, j'ai dit: 'Hey! Ce n'est pas facile. Gardez la tête haute, et on continue.' Ce sont de grands garçons. Ils comprennent."

Les Red Wings demeurent dans une position enviable. Ils ont deux autres occasions d'en finir, et l'histoire révèle qu'ils peuvent aborder le défi avec confiance. Vingt-huit fois sur 29 dans l'histoire de la LNH, l'équipe qui s'est forgée une avance de 3-1 en finale l'a emporté. Les Maple Leafs de Toronto de 1942 représentent l'exception. Cette année-là, ils avaient même surmonté un retard de 0-3 pour vaincre les... Red Wings.

Batteries rechargées

Chez les joueurs, on assurait qu'on se retrousserait les manches en vue du sixième affrontement.

"On recharge les batteries et on recentre la concentration sur la tâche à accomplir, a affirmé le défenseur Niklas Kronwall. Personne n'avait dit que ce serait facile. La déception est forte dans le moment, mais nous seront prêts mercredi."

Le capitaine Nicklas Lidstrom a fait remarquer que les deux matchs disputés à Pittsburgh ont été âprement disputés. Les Red Wings ont perdu le premier 3-2 et remporté le deuxième 2-1.

"On s'attend à un autre match serré. Ce ne sera pas facile. Nous allons devoir offrir une solide performance à l'étranger."

Le vétéran défenseur s'expliquait mal pour quelles raisons l'équipe avait joué nerveusement, au début du cinquième match.

"On était hésitants et les Penguins étaient plus détendus que nous, a-il argué. On a connu une très bonne troisième période. Et on a eu plusieurs occasions de marquer au cours de la première période de prolongation. Leur gardien Marc-André Fleury a bien joué. Il voyait toutes les rondelles."

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Maxime Talbot a réalisé un exploit rarissime en sauvant les Penguins de l'élimination au cours de la dernière minute de jeu (19:25), lundi. C'était la première fois en plus de 70 ans que ça se produisait en finale de la coupe Stanley, la deuxième seulement dans l'histoire de la LNH.

Pep Kelly, en 1936, avait évité que les Maple Leafs subissent l'élimination en finale, en créant l'égalité 3-3 à 19:19 de la troisième période. Les Leafs, qui tiraient de l'arrière 2-0 dans la série trois-de-cinq les opposant aux Red Wings, l'avaient finalement emporté. Ils ont perdu la série au match suivant.

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Les 55 arrêts qu'a effectués Marc-André Fleury constituent un sommet en finale depuis 10 ans. Olaf Kolzig, des Capitals de Washington, avait aussi bloqué 55 tirs dans la défaite de 5-4 en prolongation des siens aux dépens des Red Wings, dans le match inaugural de la finale de 1998.

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Mike Babcock a subi sa première défaite en cinq matchs en arborant la cravate aux couleurs de l'Université McGill derrière le banc des Red Wings. L'entraîneur natif de la Saskatchewan, ancien défenseur étoile des Redmen entre les années 1983 et 1987, avait signé sa plus récente victoire avec sa cravate fétiche dans le match numéro un de la finale, le 24 mai.

Il l'avait portée pour la première fois, la saison dernière, à l'occasion de la cinquième rencontre de la demi-finale de l'Association Ouest, contre les Sharks de San Jose. Elle lui avait de nouveau porté chance dans le premier match de la finale d'association face aux Ducks d'Anaheim. Il l'avait arborée une troisième fois lors de la visite des Red Wings à Montréal cette saison, le 4 décembre. Les Wings avaient facilement eu raison du Canadien 4-1.

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Les défenseurs des Penguins, Ryan Whitney et Brooks Orpik, ont pris les bouchées doubles, lundi, en l'absence de Sergei Gonchar, qui a quitté le match en troisième en raison d'une blessure avant de revenir pour la troisième prolongation. Whitney a été le joueur le plus utilisé des deux équipes, avec 50:46 minutes passées au coeur de l'action. Orpik a joué pendant 42:11 minutes, terminant sa soirée de travail avec cinq mises en échec et 10 tirs bloqués.