Il y a un an vendredi, le défenseur des Canucks de Vancouver Luc Bourdon perdait la vie dans un accident de la route. Un an plus tard, son meilleur ami, Kristopher Letang se retrouve au même point, soit en finale de la Coupe Stanley, mais cette fois avec le désir de remporter la grande finale. Et si la coupe se retrouve au bout de ses bras, Letang pensera d'abord à l'ami qu'il a perdu.

Lorsque la nouvelle du décès de Bourdon, 21 ans, fait le tour du monde du hockey, peu de gens y croient, comme si les joueurs avaient une certaine immunité.

Son meilleur ami bataillait pour la coupe Stanley face aux Red Wings de Detroit. Mais soudainement, le hockey devient secondaire. Un an plus tard, Letang bataille de nouveau pour la coupe, mais sans son ami de toujours.

«C'est une date marquante et plus ça approche, plus ça me fait peur», raconte Letang en toute honnêteté. «Ce sera un petit monde difficile à traverser.»

Un an plus tard, le jeune défenseur des Penguins avoue que la perte d'un ami l'a changé. Il est maintenant beaucoup plus terre-à-terre.

«J'ai vraiment grandi dans cette épreuve, j'ai changé énormément et beaucoup de gens me le disent», confirme Letang. «J'ai changé ma façon de voir la vie et comme je vis aussi. Je porte davantage attention aux gens qui m'entourent dont ma famille. J'essaie d'entourer toutes les personnes que j'aime beaucoup.»

«Nous avons développé une solide amitié rapidement. J'ai rapidement remarqué que c'est une épreuve qui l'a affecté beaucoup», indique son vétéran coéquipier Philippe Boucher.

«Je connaissais l'histoire du décès de Luc et je savais qu'ils étaient proches. Nous en avons parlé longuement et il pense à son ami à tous les jours et il se motive avec cette expérience pour accéder à la coupe Stanley. Kristopher est demeuré près de la famille de Luc, c'est une douleureuse épreuve pour eux, mais Kristopher fait presque partie de sa famille», ajoute Boucher.




Si Letang joue présentement pour Luc Bourdon c'est notamment parce que les deux jeunes hommes avaient un objectif commun.

«Nous avons atteint la LNH à 19 ans et on s'était dit qu'il fallait s'organiser pour jouer avec la même équipe un jour…», se rappelle Letang en esquissant un sourire. «Nous avons toujours joué ensemble. Je sais que ça ne peut pas arriver en ce moment, mais je sens qu'il joue avec moi tous les soirs. Il surveille ce que je fais, il me donne de la force et ça me fait réfléchir à beaucoup de choses.»

La vie de Bourdon aura été très courte, mais son décès a fait réaliser à de nombreux joueurs de la LNH qu'il ne faut rien prendre pour acquis car la vie peut prendre fin plus rapidement que prévu.

*D'après un reportage de Renaud Lavoie