MONTREAL - Les Devils du New Jersey font confiance à un jeune Québécois cette saison afin de s'acquitter de la tâche de redresseur de torts. Pierre-Luc Létourneau-Leblond sort de nulle part ou presque, lui qui en est à sa quatrième saison dans l'organisation après avoir été le 216e espoir réclamé à la séance de repêchage de 2004.

"C'est tout un sentiment que de me retrouver dans la Ligue nationale", a lancé le patineur natif de Lévis, samedi, avant de se frotter à Georges Laraque et au Canadien, en présence de plusieurs membres de sa famille.

"J'ai eu un cheminement particulier. J'ai joué midget BB, je n'ai jamais fait de midget AA ou AAA. Je jouais pour le plaisir avec mes 'chums', avant d'avoir la chance d'aller à Baie-Comeau, dans le junior. Des gens ont cru en moi et me voilà rendu ici. C'est réellement spécial."

"C'est impressionnant d'attacher ses patins aux côtés de joueurs comme Brian Rolston, Martin Brodeur et Zach Parise."

Létourneau-Leblond, qui s'amuse du fait qu'il possède sans doute le plus long de famille de LNH, disputait son cinquième match chez les Devils cette saison. Il s'est fracturé le nez à son troisième match, le 25 octobre. Après avoir effectué un séjour dans la Ligue américaine, il est de retour depuis jeudi dernier.

L'entraîneur des Devils, Brent Sutter, apprécie la contribution qu'apporte le colosse âgé de 23 ans sur le plan de la robustesse.

"Il joue bien pour nous. A chacun des matchs, il fait ce qu'on s'attend de lui", a-t-il commenté.

"J'ai fait mon chemin à l'aide de la robustesse, a souligné Létourneau-Leblond. C'est ce qui m'a ouvert les portes. Je ne suis pas ici pour scorer 45 buts. Les points que j'obtiens, c'est un boni. On me demande de garder les choses simples. Ma tâche, c'est de compléter mes mises en échec, de faire de l'échec-avant et d'être fiable en défense.

"Vous pouvez mieux saisir mon rôle depuis l'arrivée de Georges Laraque à Montréal", a-t-il renchéri.

Létourneau-Leblond ne s'est pas encore frotté à de grandes pointures dans la LNH. Au cours d'un match hors-concours, il a laissé tomber les gants face à Donald Brashear, des Capitals de Washington.

"J'ai 'pogné' de gros bonhommes dans la Ligue américaine et la 'East Coast', a-t-il indiqué. Brashear est le meilleur que j'ai affronté."

Létourneau-Leblond n'aurait sans doute jamais atteint la LNH si la nouvelle règlementation avait été en vigueur à l'époque dans la LHJMQ. Il s'est intéressé au dossier au cours des derniers mois.

"J'ai suivi le débat et j'étais d'accord avec ce que les observateurs comme Dave Morissette disaient. Des entraîneurs qui demandent à des jeunes de 17 ans d'aller se battre, ça n'a pas sa place. Je ne sais pas ce qu'on pourrait faire pour empêcher ça. Moi, ça ne m'est jamais arrivé, même dans la Ligue américaine. J'ai toujours eu de bons entraîneurs qui m'ont encadré. Mais je sais malheureusement que ça arrive", a-t-il résumé.