SECTION SPÉCIALE DES SÉRIES

Après avoir passé une saison complète loin des amphithéâtres de la LNH et lors d’une année où il a notamment pu passer du temps de qualité en famille pour une première fois en 15 ans pendant la période des Fêtes, Alain Vigneault avait envie de diriger à nouveau pour accomplir un objectif important qu’il manque à son palmarès.

Cet entraîneur qui compte 16 saisons d’expérience dans la LNH, qui figure au 12e rang de l’histoire au chapitre des victoires dans le circuit, avec 648 et qui a été récipiendaire du trophée Jack Adams, remis au meilleur entraîneur de la ligue, en 2007, voulait renouer avec sa passion du coaching mais surtout, il voulait faire un pas de plus vers son rêve, celui de remporter la Coupe Stanley.

Il est passé bien près de réaliser son objectif à deux occasions. D’abord alors qu’il pilotait les Canucks de Vancouver, qui se sont inclinés en finale de la Coupe Stanley en 2011, face aux Bruins de Boston de Claude Julien. Trois saisons plus tard, après avoir éliminé le Canadien en finale de l’Est, Vigneault et ses Rangers baissaient pavillon face aux Kings de Los Angeles en grande finale.

Alors que son téléphone sonnait et que des formations lui démontraient de l’intérêt, Vigneault s’était fixé des critères bien définis avant de faire le choix de sa prochaine équipe. Le premier était d’avoir l’opportunité de se battre pour un championnat dans un avenir rapproché et de choisir une équipe qui avait de la latitude pour ajouter les pièces manquantes pour y parvenir.

Le deuxième critère de l’entraîneur était de pouvoir développer une relation de travail étroite avec son directeur général et avec lequel il partagerait la même philosophie en ce qui concerne les éléments nécessaires à mettre en place pour bâtir une équipe gagnante.

Et finalement, Vigneault voulait arrêter son choix sur une organisation de premier plan. Après avoir été entraîneur de deux formations canadiennes (le Canadien et les Canucks) et d’une autre formation du « Original 6 » chez les Rangers, il se retrouve avec une organisation solide, respectée et misant sur des dirigeants prêts à faire ce qu’il faut pour retrouver les années de gloire, après avoir raté les séries éliminatoires quatre fois au cours des sept dernières saisons.

« Dans le hockey d’aujourd’hui, ça prend un engagement total pour faire les choses de la meilleure façon. Je me suis rapidement rendu compte qu’il y avait ça ici », indique Alain Vigneault au terme de sa première conférence de presse comme entraîneur-chef des Flyers.

Un noyau solide

Les Flyers de Philadelphie misent sur ce que l’on peut appeler une « colonne vertébrale » très solide. Tout commence devant le filet avec un Carter Hart qui a fait écarquiller les yeux à ses premiers pas dans la LNH cette saison. Le jeune homme de 20 ans a démontré qu’il a toutes les qualités requises pour être le gardien de concession des Flyers pendant plusieurs saisons.

ContentId(3.1318866):Entrevue avec le nouvel entraîneur-chef des Flyers
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En défense, oui les Flyers ont terminé au 29e rang au chapitre des buts alloués cette saison, mais ils misent sur quelques bons défenseurs dont le potentiel est évident comme Ivan Provorov, Shayne Gostisbehere, Travis Sanheim et Samuel Morin, pour ne nommer que ceux-là.

Et évidemment, sur le plan offensif, les choses tournent autour du talentueux trio d’attaquants formé de Claude Giroux, Sean Couturier et Jakub Voracek, sans oublier le buteur James Van Riemsdyk.

Il s’agit d’une excellente base avec laquelle travailler, sans oublier le fait que les Flyers auront de l’espace sous le plafond salarial pour ajouter des éléments et faire en sorte de mettre l’équipe « à la main » du nouvel entraîneur.

L'importance du leadership

Les partisans des Flyers ont vu plusieurs entraîneurs défiler au cours des dernières années. Vigneault devient le cinquième en sept ans à se retrouver derrière le banc de l’équipe. Depuis le début de la saison 2013, Peter Laviolette, Craig Berube, Dave Hakstol et Scott Gordon se sont succédés. Les Flyers ont raté les séries trois fois dans cette période de six saisons, étant limités à un tour de séries éliminatoires à chacune de leurs trois participations à la danse du printemps.

Alain Vigneault pour relancer les Flyers?

Pour redorer le blason de cette formation, Alain Vigneault devra établir son leadership de la bonne façon comme entraîneur, mais surtout s’assurer que ses joueurs en assurent une bonne partie dans le vestiaire. Il voudra d’abord miser sur Claude Giroux, qui est le leader ultime selon Vigneault. Pour l’entraîneur, un bon leader dans le vestiaire doit être en mesure d’avoir une influence positive sur ses coéquipiers pour les guider dans la bonne direction.

Ce sera évidemment la clé du succès chez les Flyers. Vigneault a cité en exemple les frères Daniel et Henrik Sedin comme deux des meilleurs leaders qu’il a connus dans sa carrière. Ces joueurs n’étaient pas ceux qui parlaient le plus fort dans le vestiaire, mais ils avaient immédiatement l’attention des joueurs et même des entraîneurs lorsqu’ils prenaient la parole. Le nouvel entraîneur aura besoin de temps pour apprendre à connaître les individus de son groupe de joueurs, mais il n’a aucun doute qu’il sera en mesure de tirer le maximum de cette formation, qui pourrait fort bien atteindre le niveau attendu avec un entraîneur aussi expérimenté derrière le banc.

Entraîneur-chef du Canada

La prochaine étape pour Alain Vigneault sera de rencontrer le personnel d’entraîneurs adjoints en place chez les Flyers, dont fait notamment partie le Québécois Ian Laperrière. En insistant sur le fait que les hommes en place sont très qualifiés pour leurs postes, Vigneault se donnera le temps d’échanger avec eux et de voir s’ils partagent une vision similaire des choses, avant de prendre une décision sur leur avenir.

N’oublions pas que le mois de mai sera très chargé pour Alain Vigneault, qui sera à la barre d’Équipe Canada, au championnat mondial de hockey, qui se tiendra du 10 au 26 mai en Slovaquie. Les prochaines semaines seront donc fort chargées pour celui qui espère profiter de cette opportunité de continuer de s’améliorer comme entraîneur, même à l’âge de 57 ans. Chose certaine, ce tournoi représentera un excellent « camp d’entraînement » pour un entraîneur qui renouera avec son métier après une année d’absence. Une année qui lui a permis de prendre du recul et de réaliser à quel point la passion était encore très grande pour sa profession.