Même si l’incertitude plane toujours par rapport à la reprise des activités dans la LNH, les recruteurs de la LNH se préparent comme si le repêchage allait bel et bien avoir lieu en juin.

De passage à l’émission On jase avec Martin Lemay, le recruteur amateur des Predators de Nashville, Jean-Philippe Glaude , en est à ses derniers préparatifs.

« On a reçu une liste de joueurs ciblés qu’on doit évaluer. On doit regarder une douzaine de matchs par semaine. Et maintenant, on est dans le dernier droit, on organise des entretiens en vidéoconférence avec les joueurs pour leur poser des questions et en apprendre plus sur eux. C’est la dernière étape pour amasser de l’information pertinente avant le repêchage », raconte le Québécois qui précise qu’un plan de recrutement a été préparé par les Preds jusqu’en juin.

« Moi, ce que j’aime le plus, c’est de parler aux coéquipiers des joueurs qu’on cible.  Ce que je veux savoir, c’est comment ils agissent dans les pratiques, comment ils s’entraînent. Sont-ils ‘’tough’’? Sont-ils des ‘’gamer’’?  À mon avis, c’est le principal élément à surveiller. Quand le niveau de compétition augmente, on veut des jeunes qui se battent et qui réagissent bien. On ne veut pas qu’ils  finissent par tomber. Ça donne un ‘’imput’’ fascinant », ajoute-t-il.

Outre le caractère du joueur, l’ancien hockeyeur surveille aussi la compréhension du jeu et la « vitesse intelligente » du joueur.

« Ça prend des obsédés à devenir meilleur. Ça prend aussi des joueurs qui ont un sens du jeu plus élevé que la moyenne. Si tu ne comprends pas, si tu ne suis pas le jeu et si tu ne penses pas assez vite, tu ne pourras pas suivre. Le jeu est de plus en plus rapide et il y a de moins en moins d’espace, il faut réagir vite. Ça prend aussi une bonne vitesse intelligente. Ce n’est pas nécessairement d’être le plus rapide sur la patinoire, mais il faut être capable de jouer vite et d’être réactif au bon moment » ajoute celui qui a évolué dans la LHJMQ et en Europe.

Un choix unique

Glaude est également revenu sur un joueur exceptionnel que les Predators ont repêché en 2016 : le défenseur Samuel Girard.

Le Québécois de 5 pieds 10 et 170 livres ne parlait pas anglais à l’époque et son gabarit avait refroidi certaines formations de la LNH. Pour Glaude, il admet qu’il s’agit de la seule fois où il a vraiment eu des sueurs froides lors d’une séance de sélection.

« J'étais totalement passionné par Samuel Girard »

« On repêchait au 47e échelon et rendu aux choix 43 et 44, je commençais vraiment à stresser. C’est un joueur que je voulais absolument. J’étais passionné par Sam. Autant par le joueur que l’humain. C’est un type de jeunes qu’on voit une fois aux 10 ans. Quand j’ai vu qu’il était encore disponible, j’étais vraiment très fier », se souvient-il.

En novembre 2017, Girard a été impliqué dans une transaction l’envoyant au Colorado en retour de Kyle Turris. Le recruteur a envoyé un texto à Samuel Girard pour lui souhaiter bonne chance là-bas.

« C’est sûr que ça m’a fait quelque chose. On en voit rarement des ‘’gamers’’ comme ça. Mais en même temps, ça fait partie de la business. Du moment où je sélectionne un joueur, il tombe ensuite entre les mains de l’organisation. À ce moment, David Poile jugeait que l’organisation allait s’améliorer immédiatement. Ça fait partie de la réalité du hockey ».

Sans dévoiler de stratégie, Glaude a accepté de parler des meilleurs espoirs de la sélection à venir. Selon lui, il y a un groupe de 18 joueurs qui est vraiment de loin supérieur aux autres. Il considère que la 1re ronde risque d’être fort intéressante au niveau du potentiel LNH de ceux-ci.