Gretzky-Ovechkin : quand les grands esprits se rencontrent
LNH lundi, 20 avr. 2020. 18:18 dimanche, 15 déc. 2024. 10:35Alexander Ovechkin et le légendaire ancien joueur Wayne Gretzky ont eu l’occasion lundi de s’entretenir dans le confort de leur domicile respectif lors de l’émission #HockeyAtHome.
Ils se sont d’abord remémorés leur première rencontre officielle en tête-à-tête il y a quelques années à Malibu, alors que les Capitals effectuaient un voyage à l’étranger, en Californie.
« On a tous le rêve de rencontrer The Great One et de lui serrer la main, mais quand on m’a dit que j’aurais l’opportunité d’aller souper avec lui en famille, c’était un moment spécial. Je lui ai posé des questions sur sa carrière et sur la différence entre le hockey d’aujourd’hui et celui de son époque. C’était un grand honneur pour nous », raconte Ovi.
« On a eu une belle soirée, renchérit Gretzky. Ce que j’ai trouvé le plus fascinant, c’est qu’il ne posait pas de questions à propos de lui personnellement, pour marquer plus de buts ou devenir un meilleur joueur, mais plutôt sur ce qu’il pouvait faire en tant que capitaine pour aider les Capitals à remporter la coupe. Quand je suis parti, je me suis dit à quel point c’était quelque chose d’unique », se souvient celui qui était aux premières loges d’un des plus beaux buts de l’histoire, qu’Ovi a marqué face aux Coyotes de Phoenix au moment où il était entraîneur, le 16 janvier 2006.
À ce moment, Ovi a demandé à son idole s’il était possible de lui offrir un de ses vieux bâtons de hockey puisqu’il aime les collectionner. Gretzky a alors blagué en disant qu’il lui en donnerait un lorsqu’il gagnerait enfin la coupe, ce qu’il a fait en 2018. Et chose promise, chose due.
Aujourd’hui, Ovechkin a franchi le cap des 700 buts, un exploit qu’on ne reverra pas de sitôt. Coincé à 706 buts à cause de la pause des activités durant la pandémie, il se trouve au huitième rang de l’histoire, loin devant les autres joueurs toujours actifs. Le Russe a pendant cinq matchs stagné à 699, et durant cette période, Gretzky l’a contacté pour le conseiller.
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« J’ai été chanceux pour ma part d’avoir tout un mentor en Gordie Howe. J’ai envoyé un texto à Alex. Je ne pense pas que les gens réalisent toute l’attention qu’il y a sur soi à ce moment. Il y avait de plus en plus de médias qui le suivaient et attendaient ce moment, et je comprenais bien la situation, je l’ai vécue. C’est stressant. Je lui ai juste dit de relaxer, qu’il allait y arriver bientôt. De rester soi-même et de jouer comme il le fait toujours, avec émotion et passion. Je n’ai que des compliments pour lui.
« Il y a tellement d’attention sur les jeunes qui arrivent à 21-22 ans et qu’on voit gagner un championnat. Mais ça prend du temps! Il y a tellement de pression. Alex a pris de la maturité et il a fini par gagner. Il est bien entouré et il mérite tous les honneurs », a tenu à souligner Gretzky, en faisant rougir Ovi.
Au sommet de la liste des marqueurs trône toujours Gretzky et ses 894 buts recueillis entre 1979 et 1999. Une chose qui se fait souvent dans le monde du sport, c’est de comparer les époques. Difficile pour ce dernier de savoir quel genre de carrière il aurait eu dans le hockey d’aujourd’hui.
« Le jeu est complètement différent, dit Gretzky. Les joueurs sont plus gros, plus rapides, plus forts. Ce sont tellement de bons athlètes. C’est positif. Ça veut dire que le jeu s’améliore. Je me dis souvent en regardant un match à quel point ça aurait été amusant de jouer du 3-contre-3 en prolongation, c’est une des grandes différences que je vois. J’ai de l’admiration pour ces excellents athlètes. Je suis fier d’avoir évolué dans la LNH et je suis un fan de ce qui s’y fait aujourd’hui. Je suis aussi fier de la façon qu’ils se comportent, de la passion qu’ils montrent et de leur esprit compétitif. »
Le premier choix au total de 2004, qui en est à sa 15e saison dans la ligue, a également remarqué une grande évolution du sport. Surtout depuis ses débuts dans sa Russie natale, puisque les règles ont beaucoup changé quand il s’est amené en Amérique du Nord.
« ll y a des jeunes qui sont difficiles à suivre. Les (Connor) McDavid, (Jakub) Vrana... Ils faut s’adapter physiquement et mentalement », donne-t-il en exemple.