Paul Maurice a vu une version plus jeune de lui-même. Il ne pensait tout simplement pas que l'homme en question cadrait, à ce moment particulier.

L'entraîneur-chef des Jets de Winnipeg avait amorcé le processus d'interviews de candidats pour combler un rôle d'adjoint en 2016. Kris Knoblauch était le numéro 16 sur une liste de 17 noms en lice pour le poste.

« C'était un jeune homme à l'époque », se souvient Maurice, aujourd'hui le patron derrière le banc des Panthers de la Floride.

« Vous vous asseyez et 10 minutes plus tard, vous vous dites : 'Ce gars-là est un entraîneur-chef. Il est tout simplement branché. Il est très clair, très concis. Il était très ouvert sur ce qu'il faisait, sur ce qu'il voulait faire. »

Quelque huit ans plus tard, Knoblauch — engagé par les Oilers d'Edmonton en novembre dans l'espoir de sauver leur saison après un départ désastreux — et Maurice s'affrontent en finale de la Coupe Stanley.

Maurice a vu beaucoup de similitudes avec son propre parcours lorsqu'il a examiné le CV de Knoblauch. Tous deux étaient de jeunes voix au hockey. Et comme lui, Knoblauch n'a jamais joué dans la LNH.

«Je ne l'ai pas engagé parce que je ne voulais pas ça pour lui», a expliqué Maurice, 57 ans, avant le premier match de la finale, présenté samedi soir.

«Nous ne venons pas de l'intérieur. Je pensais que la meilleure chose pour lui était de rester entraîneur-chef parce qu'il allait le devenir. On le sentait. J'avais beaucoup d'estime pour lui.»

Knoblauch a passé une autre saison avec les Otters d'Erie de la Ligue de hockey de l'Ontario après avoir échoué dans sa tentative de se joindre aux Jets, avant d'accepter un poste d'assistant chez les Flyers de Philadelphie.

Un long séjour en tant qu'entraîneur-chef du Wolf Pack de Hartford de la Ligue américaine de hockey a suivi. Cela l'a conduit à son tour dans la capitale de l'Alberta — et à la finale de la Coupe.

Knoblauch, qui a demandé conseil à Maurice avant d'accepter le poste à Philadelphie, se souvient du processus d'entretien pour le rôle avec les Jets.

«J'ai entendu beaucoup de choses positives à son sujet», a déclaré l'homme de 45 ans. «Il est très sincère et très gentil.»

La finale de 2024 opposera Maurice, qui a fait ses preuves et qui occupe le deuxième rang derrière Scotty Bowman pour le nombre de matchs dirigés en carrière, et Knoblauch, qui n'a été sous les feux de la rampe derrière les bancs de la LNH que 87 fois.

À la recherche d'un premier triomphe à sa troisième participation à la finale, Maurice s'est fait demander si sa carrière serait complète s'il ne soulevait pas le calice d'argent du hockey.

«Avec l'âge, on a une vision différente de la vie et de ce qui est important et précieux», a-t-il répondu. «J'ai besoin d'en gagner une. Maintenant, cela ne va pas changer la partie de ma vie qui n'est pas du tout liée au hockey. C'est la vérité. C'est ce que je ressens. J'ai 30 ans d'expérience dans ce domaine. Ça ne me dérangerait pas d'en gagner une.»

Maurice a déconseillé à Knoblauch d'accepter le poste chez les Flyers, car il ne se sentait pas prêt lorsqu'il est entré dans la ligue au milieu de la vingtaine.

Knoblauch n'a pas suivi le conseil. Mais les choses se sont arrangées.

«J'aurais aimé avoir cinq ans de plus en tant qu'entraîneur-chef, quel que soit le niveau», explique Maurice à propos de ses premières années.

«Il n'en avait manifestement pas besoin, n'est-ce pas? Il a cette force. Je m'en souviens très bien. J'ai cru que je me regardais presque quelques années plus tôt. J'ai vécu ce qu'il vivait.»