De la glace dans le désert: Las Vegas va faire une entrée fracassante à partir d'octobre 2017 dans la LNH, une révolution dans le sport professionnel américain qui snobait la sulfureuse capitale mondiale des casinos.

S'appelleront-ils les Desert Knights, les Golden Knights (littéralement les chevaliers du désert, les chevaliers dorés) ou alors, beaucoup plus improbable, les Slot Machines, c'est-à-dire les machines à sous ou... bandits manchots?

Mardi, Bill Foley va dévoiler le nom, le logo et les couleurs de son équipe qui fera ses débuts dans la LNH lors de la saison 2017-18.

L'homme d'affaires, qui a fait fortune dans les services financiers et qui a dû payer un droit d'entrée de 500 millions de dollars, a réussi un tour de force: il a brisé un tabou alors que les dirigeants des ligues professionnelles nord-américaines refusaient jusque là d'établir des équipes à Las Vegas, de peur notamment que les résultats et les prestations des joueurs soient faussés par les paris sportifs, autorisés au Nevada.

« Nous n'avons aucune inquiétude sur l'intégrité de notre sport, c'est une période particulièrement enthousiasmante pour Las Vegas mais aussi pour la LNH », a confirmé le commissaire Gary Bettman.

« Le sport professionnel est fait pour être ici », a renchéri la maire de Las Vegas, Carolyn Goodman.

Tout un symbole, la nouvelle équipe évoluera dans la T-Mobile Arena, une salle omnisports flambant neuve de 17 500 places construite au bord du Strip, la célébre avenue qui dessert les plus grands et luxueux hôtels-casinos de « Sin City », la ville du Péché.

Bientôt les Raiders?

Avec une population locale de 2,1 millions d'habitants et surtout 42,3 millions de visiteurs en 2015, vacanciers venus du monde entier ou touristes d'affaires en congrès, Las Vegas représente un marché alléchant: le pari osé de la LNH, qui n'avait plus créé d'équipe depuis 2000 (Columbus et Minnesota), a donné des idées à d'autres.

« Las Vegas est un joyau, il y a certes le jeu, mais c'est aussi la ville du divertissement, une destination pour les familles et pour les affaires », a résumé avec appétit Jerry Jones, le propriétaire des Cowboys de Dallas.

Le projet le plus avancé concerne d'ailleurs le football : Mark Davis, le propriétaire des Raiders d'Oakland, est en négociations avancées avec les autorités locales pour construire un stade de 65 000 places, doté d'un toit rétractable pour faire face aux fortes variations de température du désert de Mojave.

Pour défendre le projet pharaonique (1,4 milliard de dollars) et le déménagement des Raiders, à l'étroit dans leur stade vieillot d'Oakland, Davis est venu en août avec un renfort de poids, l'ancien international anglais David Beckham.

« Avoir une équipe aussi importante que les Raiders serait incroyable pour Las Vegas, mais cela ne se limiterait pas à cela. C'est aussi faire venir ici la MLS, les plus grands clubs européens, comme Manchester United, pour leurs tournées d'été », a estimé l'ancien milieu de terrain des Red Devils et du Real Madrid.

En attendant le football, le baseball ou encore le basket - la NBA a organisé le match des étoiles à Las Vegas en 2007 -, l'expérience du hockey sera suivie avec beaucoup d'intérêt. Les premiers indicateurs sont positifs: 14 000 personnes se sont déjà manifestées pour un abonnement saisonnier.