Les anciens se rappellent de séries serrées entre les Oilers et les Jets
LNH mardi, 18 mai 2021. 17:21 dimanche, 15 déc. 2024. 00:53Cela fait plus de trois décennies depuis la dernière série opposant les Jets de Winnipeg aux Oilers d'Edmonton, mais les circonstances semblent étrangement similaires.
Les Jets 2.0 doivent une fois plus affronter le meilleur joueur de la planète en Connor McDavid, une trentaine d'années après que les anciens Jets eurent dû vivre le cauchemar de jouer contre la bande à Wayne Gretzky.
Les Oilers et les Jets se sont affrontés six fois en séries entre 1983 et 1990. Chaque fois, Edmonton est sorti gagnant, en chemin vers cinq conquêtes de la coupe Stanley.
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« Je crois que c'était le mauvais moment pour nous parce qu'on affrontait l'une des meilleures formations de l'histoire du hockey. Les Oilers étaient bourrés de talent », a raconté l'ancien défenseur des Jets Dave Ellett qui a participé à quatre épisodes de cette saga éliminatoire.
« Mais vous savez quoi? On était très proche... On était toujours dans le match et on s'accrochait. »
La rivalité va renaître à compter de mercredi, lors du premier match de cette série de première ronde.
De nombreux anciens joueurs ont l'intention de regarder la série et d'encourager leur ancienne équipe.
« Les Jets sont dus, on est dû pour une victoire, estime Ellett. Espérons que l'on puisse renverser la vapeur et que les Jets puissent commencer à remporter ces séries. »
Chaque fois que les deux franchises s'affrontaient dans la vieille section Smythe, dans les décennies 1980 et 1990, les Jets avaient toujours le statut de négligés. C'est encore une fois le cas cette année alors que les Oilers, en deuxième place, ont fini la saison avec neuf points d'avance dans la section canadienne.
Si, dans les années 1980, Edmonton avait dans ses rangs les légendaires Gretzky, Paul Coffee, Mark Messier et Grant Fuhr, la version 2021 des Oilers mise sur les deux meilleurs marqueurs de la LNH en McDavid et Leon Draisaitl.
À l'époque, avant l'imposition d'une limite à la masse salariale, les Jets disposaient d'un budget plus restreint qui les rendaient moins compétitifs face aux meilleures équipes, rappelle Thomas Steen.
« Pendant la saison régulière, on réussissait habituellement à être assez égaux avec eux, mais quand arrivaient les séries éliminatoires, ils avaient quelque chose de plus que nous », se souvient l'ancien joueur de centre qui a porté les couleurs des Jets de 1981 à 1995.
« Mais c'était super excitant parce que c'était le plus haut niveau de compétition. Tous les petits détails comptaient. »
Les deux équipes étaient construites en fonction de l'attaque, ce qui donnait du jeu très ouvert et très excitant, a dit Ellett.
« En même temps, c'était du jeu très physique et très émotif », ajoute-t-il.
Les Oilers pouvaient bien déborder de joueurs étoiles, il reste que les Jets ont quelques fois bien failli se sauver avec la série.
Après la transaction qui a envoyé Gretzky aux Kings, les Jets ont cru qu'ils avaient enfin une chance de battre leurs rivaux en première ronde des séries de 1990, se souvient Steen.
« On sentait qu'on était très près, partage-t-il. Leur équipe était intacte, sauf pour Wayne. On a pris l'avance 3-1 (dans la série), c'était une bonne soirée. Ça nous a donné l'espoir qu'on pouvait enfin les battre. »
Cette fameuse soirée, c'était le 10 avril 1990. La partie est allée en deuxième période de prolongation et c'est un tir d'Ellett qui a battu Bill Ranford.
La victoire de 4-3 donnait l'avance 3-1 aux Jets dans la série. Les Oilers sont toutefois revenus en force pour gagner le duel en sept parties et éventuellement remporter la coupe Stanley.
Ellett se souvient de la foule en liesse au Winnipeg Arena après la victoire lors du 4e match. Les cris et les réactions de joie ont duré une vingtaine de minutes avant que les gens ne quittent leur siège.
« C'était de l'émotion pure », décrit-il.
Toute la ville de Winnipeg soutenait l'équipe alors que les gens s'habillaient en blanc non seulement à l'intérieur de l'aréna, mais aussi dans les rues. Même les autobus étaient recouverts de blanc, se souvient Ellett.
Steen aussi garde de bons souvenirs de la ferveur des partisans.
« Je me souviens de la première fois, il restait deux heures avant le match et c'était tellement bruyant dans l'aréna. On ne comprenait pas ce qui se passait », rigole-t-il aujourd'hui.
Steen affirme que cette énergie était contagieuse et transportait l'équipe sur la glace alors que le rythme du jeu était endiablé.
Malheureusement, cet élément ne sera pas présent cette année puisque les partisans ne sont pas admis à l'intérieur des arénas au Canada en raison de la pandémie de COVID-19.
Au moins un joueur actuel des Jets est familier avec la vieille rivalité. Paul Stastny dit avoir récemment lu un article qui classait la série de 1990 parmi l'un des meilleurs duels éliminatoires canadiens de l'histoire.
« Winnipeg est passée si proche. La ville a eu de bonnes équipes. Il y a une grande histoire ici et l'on veut l'enrichir », a commenté le joueur de centre.
En 1996, les Jets ont déménagé en Arizona pour devenir les Coyotes de Phoenix. Ce n'est qu'en 2011 que les Thrashers d'Atlanta ont déménagé à leur tour pour redonner ses Jets à la ville de Winnipeg.