BOSTON - À deux reprises, les Bruins de Boston ont été forcés de terminer un match de la finale de la Coupe Stanley avec un défenseur en moins. Et les Blues de St. Louis en ont profité chaque fois.

Ce n'est pas une coïncidence.

Épuiser ses adversaires et gagner le combat d'usure a été l'un des ingrédients de la recette du succès des Blues en séries. Ils ont notamment profité des blessures d'Erik Karlsson, Joe Pavelski et Tomas Hertl en finale de l'Association de l'Ouest pour se frayer un chemin jusqu'en finale. Avec le cas incertain de Zdeno Chara en vue du match no 5, jeudi, les Blues sont à deux victoires de pouvoir soulever la Coupe Stanley à titre d'équipe la plus en santé.

« On peut le voir tout au long des matchs et des séries, a déclaré mercredi le capitaine des Blues, Alex Pietrangelo. Notre attaque est difficile à affronter lorsque nos attaquants jouent à leur plein potentiel. On voit également le momentum que nous créons grâce à nos changements en territoire offensif. Nous faisons appel à nos quatre trios. »

Chara ne s'est pas présenté à l'aréna mercredi, 36 heures après avoir été frappé de plein fouet au visage par le tir de Brayden Schenn lors du quatrième duel de la série. L'entraîneur-chef des Bruins, Bruce Cassidy, ne lui a pas parlé et n'a qu'échangé de courts messages textes avec le défenseur de 42 ans. Selon The Athletic, le vétéran souffrirait d'une fracture de la mâchoire.

Tout comme ils l'avaient fait lors de la finale de l'Ouest face aux Sharks, les Blues ont martelé que le plan de match resterait toujours le même, peu importe qui sera de la formation adverse. Et l'absence possible de Chara ne fait pas exception, même si son absence au sein de la brigade défensive des Bruins et en désavantage numérique pourrait faire une grande différence.

« Nous nous préparons pour le match de notre côté, peu importe, a soutenu Vladimir Tarasenko, candidat au trophée Conn Smythe. Nous pouvons simplement contrôler notre jeu. Nous ne savons pas ce qui va se passer s'il joue ou non. Nous suivons simplement notre plan. C'est tout. »

L'absence de Chara pourrait s'avérer être le tournant majeur de cette série. Le défenseur de la formation bostonienne Matt Grzelcyk a subi une commotion cérébrale et n'est pas en mesure de revenir au jeu, tandis que l'attaquant des Blues, Robert Thomas, est soupçonné d'être blessé à la main ou au poignet. Cassidy a mentionné que Grzelcyk, qui a participé à l'entraînement des siens en arborant un chandail qui indiquait qu'il ne pouvait pas recevoir de contact mercredi, demeure sous le protocole des commotions cérébrales et qu'il devra attendre le feu vert des médecins pour pouvoir disputer le cinquième affrontement, jeudi soir.

Si les Bruins étaient privés de deux de ses cinq meilleurs défenseurs, cela signifierait de plus grands rôles à jouer pour John Moore et Connor Clifton. Steven Kampfer pourrait également réintégrer temporairement la formation pour la première fois depuis le premier duel dans la finale de l'Association de l'Est. Et l'approche entière des Bruins changerait.

« Vous perdez un peu de la défense de votre équipe, eh bien, vous devez peut-être générer plus d'attaque pour équilibrer le tout, a expliqué Cassidy. Vous avez un gars qui fait un excellent travail en désavantage numérique, restez peut-être un peu plus discipliné. Comment pouvez-vous compenser pour tout ce qu'il apporte? »

Pendant ce temps, les joueurs des Blues se portent à merveille et tous les membres de l'équipe semblent en parfaite santé, à l'exception de Thomas. Le défenseur Vince Dunn a réintégré la formation lors de la dernière rencontre après avoir raté près de trois semaines d'activités après avoir reçu un tir au visage lors de la finale de l'Ouest. Il a notamment fait sentir sa présence tôt dans le match lorsqu'il a obtenu une mention d'aide sur le but rapide d'O'Reilly grâce à un lancer de la pointe.

« C'est un joueur dynamique, a souligné l'entraîneur-chef des Blues, Craig Berube. Il est capable de créer quelque chose à partir de rien. Il est très bon dans ce domaine. Il est insaisissable et même lorsqu'il sort de notre propre zone, on a l'impression qu'il y a des moments où la rondelle restera prise quelque part et il va faire un mouvement, un jeu rapide, pour déjouer l'adversaire et sortir la rondelle. C'est un joueur très mobile. »

Robert Bortuzzo pourrait remplacer Joel Edmundson, qui a vu son temps de glace réduit par Berube lors du quatrième match en raison de ses performances en deçà des attentes. Bortuzzo est sorti quand Dunn était prêt à revenir, mais il a marqué deux buts lors des deux dernières rondes éliminatoires, même s'il n'est pas un marqueur naturel.

Depuis le début de la finale, les deux entraîneurs n'ont pas hésité à effectuer des changements de formation afin de s'ajuster. À partir de maintenant, ces décisions pourraient peser lourd dans la balance. Les Bruins ont confiance en Cassidy pour trouver les bons joueurs de soutien pour venir leur prêter main-forte.

« Il sait comment faire jouer les gars, a commenté Patrice Bergeron. Il a une bonne lecture et une bonne idée de la façon de faire et de la façon dont il doit gérer ça. »