PITTSBURGH - Marc-Édouard Vlasic ne se formalise pas si quelqu'un ne connaît pas son nom.

Le défenseur des Sharks de San Jose a été l'un des quatre premiers défenseurs choisis au sein l'équipe canadienne en vue de la Coupe du monde de hockey et il était membre de l'équipe canadienne médaillée d'or aux Jeux olympiques de 2014. Mais s'il s'est acquis une solide réputation sur la patinoire, Vlasic demeure encore peu connu à l'extérieur de celle-ci.

Au sein même de sa propre équipe, c'est le maladroit mais efficace Brent Burns qui reçoit la grande partie du crédit en défense, même si le rôle de Vlasic est tout aussi important chez les Sharks.

« Je suis ici pour apporter ma contribution, aider l'équipe à gagner, a déclaré Vlasic. Que j'obtienne la reconnaissance ou non, je ne m'en soucie guère. Je l'ai de la part des joueurs, des entraîneurs et des directeurs généraux à travers la ligue. C'est la chose la plus importante. Pour faire sa place au sein d'Équipe Canada, les directeurs généraux doivent aimer votre façon de jouer et c'est comme ça que je retire ma satisfaction. »

Ses coéquipiers estiment que la combinaison du style simple de Vlasic et le marché dans lequel il évolue limite sa visibilité auprès des amateurs et des médias, qui mentionnent rarement le nom du Montréalais quand vient le temps de désigner les meilleurs défenseurs de la ligue.

« Quand les gens se réveillent sur la côte Est et qu'ils regardent les faits saillants, ils ne le font pas pour voir un bâton bien placé, un tir bloqué ou sur la façon de contrer un adversaire toute la soirée, a expliqué Justin Braun, son partenaire à la ligne bleue. Ils veulent seulement voir des buts et des arrêts. Je pense donc qu'on l'oublie.

« Il serait probablement reconnu comme l'un des meilleurs défenseurs défensifs de la ligue s'il jouait dans un grand marché. »

Vlasic a la mission de contrer quelques-uns des joueurs offensifs les plus menaçants du circuit, une liste qui comprend cette année en séries éliminatoires Jeff Carter, Vladimir Tarasenko et, maintenant en finale de la Coupe Stanley, le capitaine Sidney Crosby des Penguins.

Vlasic et Braun ont blanchi Tarasenko, l'attaquant des Blues, pendant cinq matchs et demi lors du triomphe en six rencontres en finale de l'Association Ouest. Mais les Penguins ont eu l'avantage sur le duo dans la victoire de 3-2, lundi.

Devant Justin Schultz, Vlasic a bloqué sa tentative de tir mais la rondelle s'est retrouvée directement sur le bâton de Bryan Rust, qui a inscrit le premier but du match. Vlasic était ennuyé par Patric Hornqvist devant le filet des Sharks lorsqu'il a essayé de bloquer le tir de Conor Sheary, qui a fait 2-0.

Sheary a été alimenté sur le jeu par Crosby, qui a réussi une incroyable passe du revers.

Le jeu de Vlasic n'est pas spectaculaire mais efficace. Il est connu par ses coéquipiers et adversaires pour son intelligence, son positionnement, son utilisation du bâton, son art à bloquer les tirs et ses passes efficaces pour relancer la redoutable attaque des Sharks.

« C'est l'ensemble de son jeu, a ajouté Braun. Comme entraîneur, vous ne pouvez demander davantage de la part d'un défenseur. »

Son coéquipier Paul Martin le décrit comme un gars « à ses affaires ».

Il s'attire également les éloges de ses rivaux.

« Intelligent. Vraiment intelligent, a commenté Crosby au sujet de Vlasic. Ce n'est pas le gars le plus physique, mais il est très bon avec son bâton. Il bloque les tirs quand il le faut. Mais je pense qu'en raison de son intelligence du jeu, il n'a pas besoin de travailler aussi fort, il le fait avec intelligence. »

Sélectionnés lors du même repêchage en 2005, Vlasic et Crosby sont des adversaires qui se connaissent bien depuis leur séjour dans la LHJMQ. Vlasic, des Remparts de Québec, a joué dans la même section que Crosby, de l'Océanic de Rimouski.

Crosby a noté que Vlasic n'a pas changé : peu reconnu mais efficace. Crosby se souvient que d'autres joueurs de la LHJMQ attiraient davantage de dépisteurs en vue du repêchage. Douze défenseurs ont été réclamés avant Vlasic, sélectionné par les Sharks au 35e rang.

Mais Vlasic, âgé de 29 ans, a disputé plus de matchs que tous les autres défenseurs réclamés avant lui.

« Il n'a probablement pas obtenu tout le mérite de son talent quand il était junior, a poursuivi Crosby. Son jeu n'a pas changé. »

Vlasic explique qu'il a travaillé pour devenir un meilleur défenseur, améliorer son tir et contribuer à l'attaque. Il a établi un sommet personnel avec 39 points en 67 matchs en saison régulière, surtout parce qu'il a été utilisé davantage en supériorité numérique.

Les statistiques démontrent l'efficacité de Vlasic pour contrer les meilleurs attaquants adverses. Il présente le meilleur pourcentage de possession de la rondelle parmi tous les défenseurs de Sharks ce printemps (52 pour cent).

Grâce à cette présence en finale de la Coupe Stanley, le respect pour l'un des défenseurs les plus utiles de la ligue va peut-être grandir.

« Les gens qui connaissent le hockey savent qu'il est bon », a conclu Braun.