Les Blue Jackets sont une équipe en transition. Après l’une date limite des transactions les plus agressives des dernières années et un balayage surprenant du Lightning, Columbus a subi des pertes massives sur le marché des joueurs autonomes. Artemi Panarin, Sergei Bobrovsky, Matt Duchene et Ryan Dzingel ont quitté le club, tandis que la seule addition d’importance a été l'ajout de Gustav Nyquist.

Artemi Panarin est l’un des meilleurs fabricants de jeu de la LNH, terminant au 13e rang avec 59 mentions d’aides l'an dernier. Il est aussi l’un des meilleurs joueurs en transition. Il a accumulé 505 entrées en zone offensive l’an dernier, bon pour le 11e rang dans la LNH, et 5 de plus que le gagnant du trophée Hart, Nikita Kucherov. Il est un excellent joueur, mais il rend également la vie plus facile aux joueurs qui l’entoure avec sa vision et l’attention défensive qu’il attire.

Matt Duchene a majoritairement rempli le rôle de premier centre avec les Jackets après son arrivée en février, pivotant le premier trio avec Cam Atkinson et Panarin. Il y a eu une période d’adaptation en saison régulière, mais il s’est avéré un complément parfait sur le premier trio avec sa vitesse, qui lui a permis d’inscrire 10 points en autant de matchs en séries.

Avec ces deux joueurs étoiles qui ont quitté Columbus au cours de l’été, les rôles de premier centre et fabricant de jeu principal ont été laissés vacants. Avec près d’un quart de la saison de complété, il est clair que Pierre-Luc Dubois a fait d’une pierre deux coups et s’est emparé des deux rôles pour John Tortorella.

Dubois a vu une légère hausse de temps de jeu cette saison, moins d’une minute de plus par match, mais sa performance a explosé au centre du premier trio des Jackets. Il mène les Blue Jackets dans toutes les catégories mentionnées à l’exception du temps de glace. L’an dernier, c’est Panarin qui menait Columbus dans chacune de ces catégories. Il mène également son club avec 6 buts et 11 points.

Son temps de possession en zone offensive est particulièrement impressionnant. 0:56 par match le place à égalité au 8e rang dans la LNH et la liste de noms qui le devance pourrait facilement être une liste des candidats au trophée Hart : Jack Eichel, Artemi Panarin, Mathew Barzal, Nathan MacKinnon, Connor McDavid, Patrick Kane et Leon Draisaitl. C’est de la très bonne compagnie pour le centre de 21 ans qui entame sa troisième saison dans la LNH.

Dubois a également démontré un talent pour placer l’autre équipe dans l’eau chaude. Ses adversaires ont commis 9 pénalités à son égard cette saison. Seulement 7 joueurs ont forcé l’adversaire à prendre plus de pénalité que Dubois. Ironiquement, l’un d’eux est Matt Duchene avec 10.

Une facette du jeu que Dubois n’a pu remplacer est la vitesse de Panarin et Duchene. Duchene est l’un des joueurs les plus rapides du circuit Bettman et Panarin est également un excellent patineur. Ils formaient un excellent trio avec Cam Atkinson l’an dernier. Atkinson est également reconnu pour sa vitesse et a connu de loin la meilleure saison de sa carrière en atteignant le plateau des 40 buts pour la première fois en plus d’obtenir un sommet personnel avec 69 points.

L’an dernier, Atkinson a obtenu 87 chances de marquer en entrée de territoire (1,1 par match), bon pour le 8e rang dans la LNH. Ces chances ont mené à 15 buts, ce qui le plaçait derrière seulement Leon Draisaitl (19), Sean Couturier (17), et Connor McDavid (16). Cette saison, sa production a chuté drastiquement. Après 18 matchs, il n’a que six chances de marquer en entrée de territoire et n’a trouvé le filet que trois fois. Son seul but en entrée de territoire est venu en prolongation contre les Hurricanes.

Ce n’est pas un phénomène unique à Atkinson non plus. Columbus était 11e l’an dernier pour ce genre de chances de marquer avec près de 7 par match. Ils ont chuté au 29e rang cette saison avec seulement 5,1 par match.

Dubois, à seulement 21 ans, a le potentiel d’être le joueur étoile qui définit la prochaine décennie de hockey pour Columbus. Atkinson, quant à lui, est déjà dans sa trentaine, pas idéal pour une équipe en reconstruction. Sans choix de 2e tour pour les deux prochaines années, pas de choix au troisième tour cette saison, et un club qui semble clairement destiné pour une place dans la loterie, il sera intéressant de voir ce que Jarmo Kekalainen, le directeur général des Blue Jackets, fera avec son club d’ici à la date limite des transactions.