PITTSBURGH - Sidney Crosby ressentait la pression – comme toujours. La vedette des Penguins s'approchait de plus en plus des 500 buts en carrière.

À la manière typique de Crosby, il se préoccupait moins de cette quête que de l'impact qu'elle aurait sur les autres.

Ses parents, Troy et Trina, sillonnaient le nord-est du continent depuis deux semaines, voulant être là quand leur fils réaliserait l'exploit.

Ses coéquipiers ont tout fait pour lui donner toutes les occasions de le faire.

Son mentor, le légendaire Mario Lemieux, a préparé un message vidéo de félicitations pour ce moment, qui semblait incertain il y a dix ans.

À cette époque, les effets persistants d'une commotion cérébrale ont privé Crosby de la majeure partie de deux saisons, menaçant son avenir.

Crosby respectait profondément l'histoire du hockey bien avant de devenir un prodige. Il réalisait la signification d'un 500e but.

Pour un joueur qui a l'habitude de détourner l'attention, la célébration organique après son but contre les Flyers a été tout à fait savoureuse.

Toute l'équipe est allée rejoindre le capitaine dans le coin de la glace au PPG Paints Arena, où Crosby a marqué en novembre 2011 un 216e but en carrière, contre les Islanders, après une absence de 10 mois.

Ce moment vertigineux s'est dissipé. Crosby a passé le reste de cette saison-là aux prises avec des symptômes de commotion cérébrale.

Des murmures laissaient entendre qu'il ne serait peut-être plus jamais le même.

Ces chuchotements, ils ont depuis longtemps été réduits au silence.

« Il est dans un groupe très sélect, a déclaré l'entraîneur des Penguins Mike Sullivan. Il le mérite tellement. Ce qu'il laisse comme empreinte au hockey, ça va de soi.

« La réaction et l'émotion pure (mardi), ça donnait la chair de poule de le vivre de près, comme entraîneurs. C'était un très beau moment. »

Seuls sept des 46 membres du club des 500 buts ont joué au cours de la dernière décennie ; Crosby et Alexander Ovechkin sont les deux seuls joueurs actifs sur la liste (auteur de 566 filets, Patrick Marleau est joueur autonome).

« C'est dur de trouver les mots, a dit Crosby. Je pense que ça vient d'avoir fait partie de grandes équipes, de jouer avec des grands joueurs. C'est un beau chiffre. Vous regardez les gars qui ont marqué 500 buts....c'est un privilège de faire partie du groupe. »

Les Penguins ont repêché Crosby premier au total en 2005, après deux saisons phénoménales avec l'Océanic de Rimouski.

Il est révélateur de Crosby qu'après le match de mardi, au-delà de la joie de son but, il déplorait un relâchement qui a permis aux Flyers de rester dans le match et de presque causer la surprise. Pittsburgh a gagné 5-4, en prolongation.

Même s'il chérit la rondelle de ce but et les célébrations qui ont suivi, Crosby reste synonyme non seulement des buts qu'il marque, mais des victoires auxquelles ils contribuent. Cette quête incessante des succès en équipe, bref.

« Son humilité, la façon dont il se comporte, son éthique de travail, son attitude et son approche axées sur l'équipe, a déclaré Sullivan. Il montre l'exemple. Il représente tout ce qu'il y a de bon dans le hockey. »