MONTRÉAL – Ce n'est pas demain la veille que les Nordiques reviendront à Québec.

La rencontre virtuelle entre le ministre des Finances, Eric Girard, et le commissaire de la Ligue nationale de hockey, Gary Bettman, n'a pas permis de faire avancer le dossier.

Dans un gazouillis publié vers 12 h 30, jeudi, le ministre Girard a rapporté que la LNH « a indiqué ne pas être en position présentement pour répondre positivement à notre intérêt ».

M. Girard a qualifié la rencontre avec Gary Bettman et le commissaire adjoint Brian Daly de « cordiale » et a expliqué avoir exprimé l'intérêt du gouvernement Legault « pour une franchise de la LNH à Québec et démontré que celle-ci serait un atout important pour la ligue ».

Il ajoute que les deux parties ont « convenu de demeurer en contact et de garder les canaux de communication ouverts ».

Initialement, le ministre Girard devait rencontrer le commissaire Bettman en personne en marge d'un voyage à New York où il prévoyait discuter avec des investisseurs, mais la rencontre a été remplacée par une conférence virtuelle en raison de la recrudescence de la pandémie.

Espoirs depuis 1995

Le retour des Nordiques est un rêve que les citoyens de la Vieille Capitale chérissent depuis le départ de l'équipe, en 1995. À cette époque, le président de l'équipe, Marcel Aubut, n'avait pas obtenu ce qu'il réclamait, soit la construction d'un nouvel amphithéâtre, le Colisée étant devenu désuet en vertu des nouvelles exigences de la LNH. Il demandait également une aide de l'État, notamment par l'implantation d'un casino à Québec ou d'une loterie pour financer l'équipe, ce que le gouvernement n'avait pas accepté.

Les partisans de l'équipe, qui n'avait jamais remporté les grands honneurs, virent avec amertume leur ancienne équipe rafler la coupe Stanley à sa première année au Colorado.

Un mouvement populaire avait mobilisé les Québécois pour le retour du hockey, notamment avec la Marche Bleue en 2010, ou des milliers de partisans aux couleurs des Nordiques avaient envahi les Plaines d'Abraham.

Un amphithéâtre, mais pas d'équipe de la LNH

L'un des principaux obstacles au retour d'une équipe, l'absence d'amphithéâtre moderne, devait être levé avec la construction du Centre Vidéotron au coût de quelque 400 millions $, la facture étant entièrement assumée par les contribuables, soit la moitié par la Ville de Québec et l'autre par le gouvernement du Québec. Québecor héritait de sa gestion et versait 33 millions $ en 2015, l'année de son inauguration, obtenant ainsi le droit d'y apposer le nom Vidéotron pour 25 ans.

Un autre 30,5 millions $ aurait dû être versé par Québecor si une équipe de la LNH devait y élire domicile. À cette époque, l'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau envisageait la possibilité de devenir propriétaire d'un club de la Ligue nationale pour l'installer dans l'édifice.

Cependant, la LNH n'a permis que deux expansions depuis ce temps, soit une à Las Vegas en 2017 et une autre à Seattle l'an dernier. Parallèlement, il n'y a eu aucun déménagement de concession depuis celui des Thrashers d'Atlanta à Winnipeg qui avait permis la renaissance des Jets, eux-mêmes déménagés en 1996 en Arizona pour y devenir les Coyotes.

Les Québécois lorgnent avec intérêt depuis plusieurs années les clubs éprouvant des difficultés, notamment les Sénateurs d'Ottawa, les Hurricanes de la Caroline et les Panthers de la Floride dans l'espoir de voir ces difficultés forcer les propriétaires à déménager. Le commissaire Bettman, toutefois, n'a jamais manifesté d'intérêt pour revenir dans le Vieille Capitale.