LNH vs JO : l’incertitude persiste
LNH jeudi, 8 déc. 2016. 21:44 dimanche, 15 déc. 2024. 06:34Les joueurs de la Ligue nationale de hockey ne sont pas plus près aujourd’hui des Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018 qu’ils ne l’étaient hier.
Ils n’en sont pas plus loin non plus alors que les gouverneurs de la LNH ont simplement discuté du dossier lors de leur première session de travail, jeudi après-midi, à Palm Beach où ils sont réunis jusqu’à demain.
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Propriétaire du Canadien de Montréal, Geoff Molson voit d’un œil la présence des Carey Price, Shea Weber, Max Pacioretty et autres joueurs de son équipe aux JO. « C’est certainement une grande source de fierté pour nos joueurs et pour notre organisation. Nous avons reçu de l’information étoffant les bonnes raisons pour y prendre part, mais aussi les motifs raisonnables d’être contre. Il n’y a pas eu de vote. Il n’y a pas même eu de débat autour de la table. Je ne peux donc pas vous dire si mes sentiments personnels sont partagés ou non avec le reste des propriétaires », a indiqué Geoff Molson à sa sortie de la salle de conférence.
« Plusieurs propriétaires nous ont signifié un désaccord quant à la présence de nos joueurs en Corée », a toutefois indiqué le commissaire Gary Bettman lors de son point de presse qui a suivi la fin de la première session de travail.
Les proprios les plus opposés aux Jeux olympiques campent leur position sur le fait qu’ils ne reçoivent pas de compensation financière susceptible d’éponger les pertes encourues, que leurs joueurs vedettes courent des risques de blessures et que les retombées positives d’une présence de leurs joueurs aux J.O. ne sont pas aussi évidentes que plusieurs le laissent entendre.
« La présence de nos joueurs à Nagano (1998) lors de notre première association avec le CIO a soulevé beaucoup d’intérêt. Par contre, les retombées sur la popularité de notre sport sur la scène mondiale ont été négligeables. Cela a été différent à Salt Lake City et Vancouver, comme quoi l’endroit où sont disputés les Jeux peut avoir un grand impact », a plaidé Gary Bettman.
Bien que l’échéance approche, le commissaire a refusé de dévoiler une date butoir pour clore les spéculations dans ce dossier. Gary Bettman a également refusé de spéculer sur les sanctions éventuelles qui pourraient être imposées à l’endroit des joueurs qui décideraient de faire fi d’une décision négative de la LNH en désertant leur club respectif pour aller défendre les couleurs de leur équipe nationale.
Le commissaire de la LNH a aussi indiqué que ses homologues à la tête d’autres circuits professionnels craignent la décision que les 31 gouverneurs prendront puisque c’est dans leur ligue respective que les équipes nationales viendront piger si elles ne peuvent le faire dans la Ligue nationale.
Rejet de la paix syndicale
Parallèlement à la réunion des gouverneurs, Gary Bettman a dû revenir sur la paix syndicale qu’il a proposée à l’association des joueurs en échange d’une présence aux Jeux olympiques. Une proposition que les joueurs ont rejetée la semaine dernière plaçant le commissaire sur la défensive.
« Ce n’était pas un élément de négociation. Ce n’était pas même une proposition en bonne et due forme puisqu’elle n’a jamais été entérinée par nos propriétaires. C’était simplement une discussion associée aux différents projets sur la scène internationale. En prolongeant l’actuelle convention, il était possible de plancher sur les projets de Coupe du monde en 2020, sur les projets de coupe Ryder – un tournoi qui pourrait remplacer les actuels matchs des étoiles – et aussi sur les Olympiques. Les joueurs ont fermé la porte à la discussion un point c’est tout. Ça ne change rien à notre entente actuelle et au climat qui règne actuellement. Nous venons de collaborer étroitement et de façon efficace dans le cadre de la Coupe du monde. Il est vrai que les joueurs, comme nous d’ailleurs, avons la possibilité d’abroger la convention actuelle deux ans avant l’échéance prévue soit au terme de la saison 2020-2021. Nous avons encore beaucoup de temps devant nous. »
Toujours au centre des discussions et des préoccupations des joueurs en raison des énormes ponctions qu’ils subissent sur leurs salaires afin de les verser en fiducie à la Ligue, le plafond salarial devrait grimper légèrement l’an prochain. Il pourrait passer de 73 millions $ qu’il est cette année à près de 75 millions $ l’an prochain.
Molson au comité exécutif?
Le désir de Geoff Molson d’occuper un rôle plus important autour de la table des gouverneurs de la LNH pourrait prendre forme rapidement.
Les gouverneurs ont tenu un vote secret jeudi après-midi afin de remodeler le comité exécutif comptant 10 membres. Un siège est vacant depuis le décès du propriétaire des Flyers de Philadelphie Ed Snyder plus tôt cette année. Le départ imminent de Peter Karmanos jr une fois la vente des Hurricanes de la Caroline complétée ouvrira un autre poste.
« Cela faisait 5 ans que nous n’avions pas apporté de changement à ce comité qui a travaillé très fort au cours des dernières années dans le cadre du projet d’expansion et de renouvellement de notre convention collective. Nous avons tenu un vote cet après-midi. Je n’ai pas encore comptabilisé les résultats. Je peux toutefois vous dire que le taux de satisfaction à l’endroit des membres actuels est très élevé et je ne serais pas le moindrement surpris que plusieurs des membres actuels gardent leur place au sein du comité. D’autres s’ajouteront. Mais comme il s’agit d’un cas de régie interne, je ne sais pas si nous dévoilerons les résultats demain ou simplement plus tard », a mentionné Gary Bettman.
Croisé à sa sortie de la salle de réunion, Geoff Molson a refusé de commenter sa candidature indiquant simplement qu’une annonce pourrait être faite prochainement.
Ce n’est que spéculation, mais le visage souriant du propriétaire du Canadien quand il a été question du Comité exécutif et le fait qu’il ait tenu à laisser toute la place à Gary Bettman pour ne pas contrecarrer une annonce potentielle en le faisant de façon prématurée, me laisse croire que Geoff Molson a reçu assez de tapes dans le dos de la part de ses homologues pour comprendre qu’il venait d’accéder au groupe restreint des 30 propriétaires qui travaillent plus étroitement avec le commissaire.
On le saura bien assez vite.
Tempête dans le désert
La décision du bureau américain régissant les marques de commerce et/ou raisons sociales de ne pas entériner le nom de Golden Knights de Las Vegas n’est que de la poudre aux yeux selon la LNH.
L’opposition associée au fait que les équipes de sports du collège St-Rose d’Albany, la capitale de l’État de New York, portent déjà ce nom.
« Il y a plusieurs cas de dédoublement dans le sport. Même dans les sports professionnels alors qu’on a des Giants dans la NFL et au base-ball majeur, des Hurricanes, des Panthers, des Rangers et des Bruins dans la LNH et aussi dans d’autres ligues professionnelles ou collégiales. À nos yeux, il y a tellement de précédents qui jouent en notre faveur que nous n’avons aucune intention de remettre en cause le nom de notre nouvelle équipe. Les Golden Knights entreront dans la Ligue l’automne prochain sous leur nom et avec leur logo. C’est aussi simple que ça », a tranché Bill Daly, le bras droit de Gary Bettman et responsable des dossiers légaux à la LNH.
Déjà cousus de fils blancs, les motifs retenus par le bureau américain des raisons sociales pour contester le nom de la nouvelle équipe de la LNH à Las Vegas sont knockoutés par le fait qu’en plus de l’université St-Rose d’Albany, les équipes de sports de l’université Clarkson, qui a aussi pignon sur rue dans le nord de l’État de New York, portent aussi le nom de Golden Knights sans que cette dualité n’ait soulevé de contestations.
Comme quoi ce dossier est bien plus une tempête dans un verre d’eau qu’autre chose. Ou une tempête dans le désert si vous préférez l’analogie avec la capitale du jeu située au beau milieu du désert du Nevada.
Gary Bettman et les gouverneurs présents à Palm Beach – les gouverneurs des Flyers et des Hurricanes sont les seuls qui manquent à l’appel – ont été reçus pour souper au Trump International dont le propriétaire est bien sûr le président élu des États-Unis…
La réunion des gouverneurs reprendra vendredi matin à 8 h et devrait se terminer en fin d’avant-midi.