BOSTON - Les Bruins ont été incapables d’imiter les exploits réalisés par les Patriots et les Red Sox dimanche. Tirant de l’arrière 3-1 après deux périodes de jeu, les Bruins se sont rapprochés à un but des Red Wings de Detroit avec 80 secondes à faire au match.

L’équipe de Claude Julien a ensuite manqué de temps.

Malgré le rappel au banc du gardien Tuukka Rask à la faveur d’un sixième attaquant, les Bruins n’ont pu marquer le but qui aurait propulsé la rencontre en prolongation. Le but qui aurait été nécessaire pour imiter les remontées victorieuses des Patriots aux dépens des Saints de La Nouvelle-Orléans et des Red Sox aux dépens des Tigers.

S’il est vrai que les Bruins ont manqué de temps, il est plus vrai encore qu’ils ont manqué d’opportunisme, voire de mains. Patrice Bergeron et ses coéquipiers ont bousillé pas une, pas deux, pas trois, mais bien cinq attaques massives dont une supériorité de deux joueurs qui s’est prolongée pendant 1:54 en début de troisième tiers.

« C’est à l’image de notre début de saison. On frappe à la porte, on fonce au filet, ont créé de bonnes chances de marquer, mais la rondelle n’entre pas. Le niveau de confiance n’est pas là où il devrait être. En fait, je crois que nos joueurs précipitent trop leur geste à la porte des buts. Même si le score final est loin de l’indiquer, nous avons obtenu les meilleures occasions de marquer. Notre jeu en zone offensive était solide. Mais le but premier demeure de marquer et on ne l’a pas fait assez souvent encore aujourd’hui », a indiqué l’entraîneur-chef des Bruins Claude Julien après la rencontre.

Loui Eriksson (2e) au premier engagement et Milan Lucic (3e) en fin de troisième période ont marqué pour les Bruins.

Si Eriksson a trouvé le fond du filet, l’autre nouveau venu des Bruins, le vétéran Jarome Iginla, n’y est pas arrivé malgré ses cinq tirs au but et les 11 (4 tirs bloqués et 2 qui ont raté la cible) qu’il a tentés.

« Jarome peut décocher des tirs de meilleure qualité qu’il ne le fait depuis le début de la saison. Il l’a prouvé tout au long de sa carrière », a reconnu Julien qui est loin de perdre confiance en Iginla et les autres canons offensifs de son équipe.

« Jarome est dans la LNH depuis assez longtemps qu’il trouvera une solution rapidement. Notre équipe a souvent dû composer avec ce genre de séquence difficile au cours des dernières saisons. Il suffit de garder confiance, de ne pas précipiter ses gestes et de décocher de meilleurs tirs. Nous avons plusieurs joueurs qui sont capables de marquer des buts. Ils vont retrouver leur moyen. »

Auteur de 520 buts en 1237 matchs en carrière, Jarome Iginla refuse d’imputer à son changement d’équipe sa disette depuis le début de la saison.

« Ce n’est pas la première fois que je dispute cinq matchs sans marquer. Et cela n’a rien à voir avec un manque de cohésion avec mes nouveaux coéquipiers. David (Krejci) et Milan (Lucic) jouent très bien. Nous avons généré plusieurs très bonnes occasions encore aujourd’hui. Je n’ai pas d’excuse à offrir. J’espère simplement qu’à force de bénéficier d’aussi bonnes occasions, je vais trouver le fond du filet et contribuer aux succès de mon équipe », a plaidé le vétéran âgé de 36 ans.

Erreurs défensives

Moins menaçants que les Bruins, les Red Wings ont été beaucoup plus opportunistes.

Henrik Zetterberg a marqué le premier but de la rencontre. D’un angle fermé, il a touché la cible après qu’il eut bénéficié d’une autre passe savante de Pavel Datsyuk qui a hérité d’une rondelle perdue par Patrice Bergeron en zone neutre avant de relancer l’attaque des Wings. Du grand art de la part des membres de l’un des meilleurs duos d’attaquants de la LNH. C’était le 5e but de la saison pour le capitaine des Red Wings. Une 4e passe pour son compagnon de jeu.

Stephen Weiss a redonné l’avance aux Wings à mi-chemin en deuxième. Deux minutes plus tard, le vétéran Daniel Cleary, rejoint dans l’enclave par Daniel Alfredsson qui s’était caché derrière le filet de Tuukka Rask, doublait l’avance des siens.

« Ils ont réalisé de beaux jeux sur ces buts. Mais nous les avons aidés avec des couvertures ratées dans notre zone. Les Red Wings n’ont pas besoin de se faire ouvrir la porte très grande pour marquer. Ils l’ont encore prouvé aujourd’hui », a ajouté Claude Julien.

Gustavsson en relève

Les Bruins devaient affronter Jimmy Howard encore hier pour leur deuxième duel de la saison face aux Wings. C’est finalement Jonas Gustavsson qui est sauté sur la patinoire pour amorcer le match. Un premier départ pour lui cette saison.

L’ancien des Leafs a très bien fait réalisant 28 arrêts dont quelques-uns vraiment pas commodes. Ses coéquipiers l’ont aussi beaucoup aidé en bloquant 22 tirs des Bruins. Sans surprise, c’est l’excellent défenseur Niklas Kronwall qui a été le plus actif à ce chapitre avec quatre rondelles bloquées.

« C’est une très bonne sortie pour Jonas. Ça le mettra en confiance. C’est important, car nous aurons besoin de lui une vingtaine de fois cette année », a commenté l’entraîneur-chef des Wings Mike Babcock.

Quant à l’état de santé de Jimmy Howard, il souffre d’une blessure à la base de la main gauche résultat d’un tir reçu lors du dernier match des Wings face aux Flyers de Philadelphie. Après avoir reçu des soins au cours de la première période, le gardien des Wings a repris sa place au bout du banc pour les deux derniers engagements. Dans le camp des Wings, on refusait de spéculer sur ses chances de disputer ou non la prochaine rencontre, dès mardi, alors que les Blue Jackets de Columbus seront les visiteurs au Joe Louis Arena.

Satisfait de la victoire de son équipe dans l’environnement hostile du TD Garden à Boston, Mike Babcock l’a imputé à l’effort collectif déployé par ses joueurs en désavantages numériques.

« Le match s’est joué là. Nous avons bloqué plusieurs rondelles tout en les forçant à tirer hors cible en nous imposant dans les corridors de tirs. Notre gardien a aussi effectué plusieurs arrêts importants. Cela dit, je regarde la feuille de match et je me dis que je devrais la faire laminer afin de prouver à ceux qui oseraient en douter que nous avons offert cinq attaques massives aux Bruins qui ne nous en ont offert aucune. Je ne sais pas vraiment comment c’est arrivé, mais il est difficile de croire que notre équipe peut écoper plus de pénalités mineures que les Bruins. Il faut croire que ça peut arriver », a ironisé Babcock lors de son point de presse d’après-match.

Après avoir bénéficié d’un congé dominical, les Bruins seront à nouveau en congé mardi afin de respecter les paramètres de la nouvelle convention collective. Ils seront de retour à l’entraînement mardi avant d’amorcer, jeudi, une séquence de trois matchs sur la route avec des escales prévues dans le sud et le nord de la Floride et aussi à Buffalo.

À Sunrise, face aux Panthers, les Bruins pourraient renouer avec leur ancien coéquipier Tim Thomas qui est de retour dans la LNH après une année sabbatique.

« Je ne sais pas s’il est remis de sa blessure. Mais qu’il soit devant le filet ou non, ça ne change rien à la réalité du match. On doit le gagner. Tim Thomas a donné énormément à notre organisation. Pas question de nier ce fait. Le temps est toutefois venu de tourner la page. Tuukka Rask l’a maintenant remplacé. Il fait du très gros boulot pour nous et il est très apprécié de ses coéquipiers », a conclu Claude Julien.