PITTSBURGH - Le joueur qui a joué le rôle le plus important dans la poussée irrésistible des Penguins de Pittsburgh vers la finale de la Coupe Stanley n'est pas difficile à identifier. Il se trouve devant le filet de l'équipe. Ou est-ce plutôt derrière sa cage avec la rondelle sur son bâton, ou ne serait-ce pas plutôt lui en train de faire une passe à l'origine d'une échappée, la plus récente arme de son arsenal?

Marc-André Fleury peut être difficile à localiser ces jours-ci, et pas seulement parce qu'il a commencé à s'aventurer hors de son filet, ce qu'il faisait rarement auparavant.

Cette difficulté est peut-être également liée à ses nouvelles jambières, d'un blanc étincelant, qui se confondent avec la glace et avec les bandes blanches se trouvant derrière son filet. Ce qui complique la tâche des attaquants adverses qui s'élancent vers son filet à travers la circulation car il est devenu ardu de le repérer.

Les jambières d'un jaune criard que Fleury portait durant ses trois premières saisons dans la LNH, celles-là même qui faisaient qu'il avait l'air du plus gros objet aux couleurs noir et or de Pittsburgh mis à part 'The Bus', Jerome Bettis, le puissant arrière des Steelers de Pittsburgh? Parties, les jambières, tout comme la réputation de Fleury - qui n'a pas duré - voulant qu'il ne soit pas fiable pendant les gros matchs.

Malgré l'immense talent au sein des Penguins - Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Marian Hossa, - un sondage interne indiquerait probalement que Fleury est le joueur le plus utile des Penguins en séries jusqu'à présent.

Ses statistiques sont révélatrices: il est premier au chapitre du pourcentage d'arrêts en séris (,938) et des blanchissages (3), et deuxième dans la colonne des buts alloués (1,70).

"Marc-André Fleury a été phénoménal, a reconnu, jeudi, l'entraîneur-chef Michel Therrien. N'importe quelle équipe qui veut connaître du succès en séries doit d'abord pouvoir compter sur un excellent gardien."

Fleury a constitué le premier choix au repêchage de 2003. Alors que Crosby était depuis longtemps affublé du qualificatif 'The Next One' au Canada, un clin d'oeil au surnom 'The Great One' de Wayne Gretzky, Fleury, qui est âgé de 23 ans, était plutôt connu sous le nom 'The First One' à Pittsburgh.

Fleury est arrivé chez les Penguins bien avant les Crosby, Malkin, Hossa, Sergei Gonchar, Petr Sykora, Hal Gill, Jordan Staal et tous ces autres joueurs-clés qui ont permis à l'équipe d'atteindre la finale de la Coupe Stanley contre les Red Wings, à compter de samedi soir à Detroit.

L'équipe était si mauvaise lorsque Fleury s'est amené à Pittsburgh à l'âge de 18 ans qu'il a immédiatement été envoyé devant le filet.

Ce dernier a laissé entrevoir de belles possibilités dès le départ, allant même jusqu'à effectuer 46 arrêts à son premier match dans la LNH, une défaite de 3-0 aux mains des Kings de Los Angeles le 10 octobre 2003. Et cela ne faisait pas un mois qu'il était dans la Ligue nationale qu'il avait déjà récolté un blanchissage, aux dépens des Blackhawks de Chicago.

Pour éviter d'avoir à verser à Fleury des bonis rattachés à son premier contrat, les Penguins l'ont toutefois promené entre les rangs mineurs et la Ligue nationale, ce qui a empêché le gardien québécois de trouver son rythme et de bâtir sa confiance.

"C'était frustrant de ne pas gagner. Nous avons traversé des périodes difficiles qui nous ont fait acquérir de l'expérience et qui nous ont amenés là où nous en sommes maintenant", explique Fleury.

Depuis le mois de novembre, la fiche du gardien est de 26-4-1; ces statistiques incluent les éliminatoires. Il a par ailleurs remporté ses 18 derniers départs à Pittsburgh. Son dernier revers remonte au 21 novembre, contre les Devils du New Jersey.

En séries, le dossier des Penguins est de 12-2, dont 8-0 à domicile.