Il fallait voir la fierté dans les yeux d’Elio. Sa gestuelle et son enthousiasme en disaient beaucoup.

« Pour nous, c’est ben important ce geste que Marco fait. Premièrement, c’est un Italien », explique-t-il avec un large sourire et un accent typique du pays du Barolo. « Alors, il vient porter ce grand respect à notre communauté. On remercie Marco pour sa grande générosité. Il vient témoigner à nos anges de Santa Cabrini tout le respect qu’ils méritent. »

Elio Arcobelli est le président de la Fondation de l’Hôpital Santa Cabrini situé sur la Rue St-Zotique à Montréal. Ce geste dont il parle c’est non seulement un don qu’il a fait, mais aussi une implication personnelle de Marco Scandella qui s’est fait chef d’un jour au restaurant Enoteca Monza. En compagnie de quelques amis, il a cuisiné des pâtes, des salades et des pizzas pour les employés de l’hôpital et les a livrés à la porte de l’établissement. Le PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal, Sylvain Lemieux, était aussi sur place pour accueillir Scandella et ses amis.

« C’est un geste très généreux et c’est une reconnaissance envers tous les travailleurs de la santé, tous les employés de Santa Cabrini qui depuis des semaines, se donnent avec enthousiasme et passion à prendre soin de la population. »

Marco Scandella est fier d’appartenir à la communauté Italo-Montréalaise.

« Je suis un Montréalais, j’aime ma communauté, j’ai un grand respect pour les infirmières, les docteurs et les employés qui travaillent ici et toutes les familles qui sont affectées. Ils aident la santé de notre communauté alors je voulais faire un petit geste pour eux », explique le défenseur des Blues.

Entre-temps, Scandella poursuit son entraînement en vue de la relance qui devrait avoir lieu cet été dans la LNH.

« Je m’entraîne avec Anthony Beauvilier des Islanders dans son garage à Candiac. Ça fait un petit bout de temps qu’on s’entraîne ensemble, on fait ce qu’on peut. Nous n’avons pas les gyms et la glace, mais la semaine prochaine je pense que ça va ouvrir », dit-il en ajoutant que les deux joueurs ont l’intention de patiner au Complexe sportif Bell de Brossard la semaine prochaine en compagnie de David Perron et Samuel Blais. Ils doivent faire une demande à la direction du Canadien pour avoir la permission d’utiliser leurs installations.

Si certains joueurs ont des craintes quant à la reprise des activités, ce n’est pas le cas du défenseur de 30 ans qui n’a qu’un seul objectif en tête.

« D’avoir une chance de gagner la coupe Stanley, c’est tout ce que tu peux espérer. Moi je suis content si on recommence. Le corps est en bonne santé. J’ai vraiment hâte de retourner sur la glace », dit-il en ajoutant qu’il n’a pas eu beaucoup d’occasions de gagner une coupe dans sa carrière. « Il ne reste pas beaucoup d’année à ma carrière. Je vais prendre toutes les opportunités que j’ai alors j’ai hâte que ça recommence. »

Il faut dire que ce n’est pas vraiment avec ses équipes précédentes qu’il a eu de grandes chances de gagner la Coupe Stanley. Après sept saisons au Minnesota, il a joué à Buffalo pendant trois ans puis cette année, il a été échangé au Canadien le temps de disputer 20 matchs avant de se retrouver à St. Louis en février dernier.

« Oui ça été une année mouvementée, mais je veux juste remercier Marc Bergevin et Geoff Molson de m’avoir donné la chance de jouer pour mon équipe d’enfance même si ce fut juste pour deux mois, c’était vraiment spécial. J’ai eu l’occasion de compter un but contre les Maple Leafs en plus, c’était vraiment un rêve pour moi. Je suis juste content. Je suis maintenant à St. Louis. Nous avons une bonne équipe et de bonnes années devant nous. »

Oui son séjour avec le Canadien fut très court, mais il lui a donné de beaux moments.

« Jouer avec Carey Price, Shea Weber, de vivre l’enthousiasme de jouer au Centre Bell, c’est tout ce que j’imaginais quand j’étais enfant. Aussi, d’avoir eu l’occasion de jouer avec une légende comme Ilya Kovalchuk. Il a été échangé le jour après moi, alors nous sommes devenus des amis. Ce fut toute une expérience. »

Toute une expérience pour lui, mais aussi pour sa famille. On se rappelle tous les images émouvantes de sa maman dans les gradins du Centre Bell, les larmes aux yeux quand elle a vu son fils dans l’uniforme du tricolore.

« C’était vraiment spécial pour elle », dit-il en souriant. « Mon oncle Sergio (Momesso), son frère, a joué pour le Canadien. Et de me voir là à mon tour c’était émotif. Voir les émotions de ma famille parce que je jouais avec le Canadien, c’est tout un autre niveau de hockey. C’était vraiment l’fun pour toute ma famille. »

Après ce court passage dans sa ville natale, le voilà maintenant avec les Blues, où il a été très bien accueilli.

« Je me sentais très à l’aise dès le premier jour. Tout le monde a été très gentil avec moi. Je pense que la division centrale me convient très bien. C’est plus ma ‘game’, plus physique, plus encadré dans un système alors je suis arrivé là et ça fonctionné tout de suite. »

Il n’a disputé que 11 matchs avec St. Louis, mais il a déjà reçu les éloges du légendaire défenseur Larry Robinson conseiller aux opérations hockey de l’équipe. L’ancien numéro 19 du Canadien, gagnant 10 fois de la coupe Stanley comme joueur et entraîneur, récipiendaire de deux trophées Norris et du Conn-Smythe, a déclaré sur le site officiel de la LNH que Scandella avait stabilisé la défensive des Blues et qu’il était convaincu que son équipe avait maintenant tout ce qu’il fallait pour remporter les grands honneurs une deuxième année de suite.

« Larry Robinson, c’est une légende, j’ai tellement de respect pour lui! Il me parlait tous les jours, me donnait des conseils. D’entendre les choses positives qu’il a dit à mon sujet, c’est juste wow! » de conclure l’athlète de 6 pieds 3 pouces.

Il n’y a pas à dire, la vita è bella pour Marco Scandella!