MONTREAL - Marquer deux buts dans le septième match de la finale et permettre à son équipe de décrocher la Coupe Stanley, ça ne change pas nécessairement son homme. Mais ça change la façon dont les autres te perçoivent, quand on s'appelle Maxime Talbot du moins.

"Les gens me reconnaissent un peu plus, c'est sûr. Je l'ai surtout réalisé quand j'ai ramené la coupe chez moi, à Saint-Bruno-de-Montarville, cet été, et qu'il y a eu 10 000 personnes pour m'accueillir", a raconté Talbot, lundi depuis Pittsburgh, lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne. "J'ai vu que ma présence avait un impact plus important que d'habitude.

"Et à Pittsburgh, pas une journée ne passe sans qu'on me parle de mes deux buts. Il y a toujours des gens qui m'arrêtent et me remercient."

Même s'il se remet toujours d'une opération à l'épaule subie en mai qui lui fera rater le début de la saison, Talbot s'entraîne hors-glace avec ses coéquipiers à Pittsburgh pendant le camp d'entraînement. Il n'a toutefois pas accompagné l'équipe à Montréal, lundi soir, en vue du match préparatoire entre le Canadien et les Penguins. Ce n'est que la semaine prochaine qu'il recommencera à patiner.

L'attitude des amateurs à son égard a peut-être changé, mais Evgeni Malkin, lui, n'a pas modifié la sienne face au plombier de luxe de 25 ans. Il le taquine toujours en lui disant qu'il n'a "pas de mains", comme la superstar russe l'avait fait publiquement, en pleine finale, le printemps dernier. Le fait que Talbot ait réussi le doublé qui a fait la différence, dans le match ultime contre les Red Wings de Detroit, n'y a rien changé.

"Il faut dire que moi-même, je ne le réalise pas encore tout à fait, a dit Talbot de son doublé. Gagner la coupe, ça, je l'ai apprivoisé, mais les deux buts, on dirait que je ne le réalise pas encore."

Son exploit fait en sorte qu'on parlera encore de lui, dans quelques années, lorsque la finale de la Coupe Stanley se rendra de nouveau jusqu'à un septième match. Et il a confirmé sa réputation de joueur qui répond à l'appel dans les moments importants - d'autant plus qu'il a également connu les meilleures séries de sa carrière.

"On dirait que plus on te dit que tu es un joueur qui excelle sous pression, plus tu y crois. Et plus tu marques des buts dans des moments-clés, plus tu crois que tu peux en réussir d'autres", a dit Talbot de sa touche particulière dans ces circonstances.

Malgré ses récents succès printaniers, Talbot ne se donne pas d'objectifs précis en vue de la prochaine saison. Il ne s'attend pas nécessairement à retrouver Malkin au sein du deuxième trio, comme il l'a fait au printemps, et il se prépare à jouer avec la même humilité et le même dévouement que d'habitude.

"Je ne me mets pas de pression, a-t-il affirmé. Que je joue encore dans le deuxième trio, ou qu'on m'insère au sein du troisième ou quatrième trio, je vais m'efforcer de jouer mon rôle comme je le fais d'habitude."

Selon Talbot, les Penguins ont encore la détermination qu'il faut pour conserver leur titre de champions cette saison. D'autant plus, estime-t-il, que l'équipe n'a pas perdu les services de joueurs de premier plan.

Et à ses yeux, la formation a les outils qu'il faut pour éviter la guigne qui affecte parfois les champions en titre de la LNH.

"C'est vrai que plusieurs équipes ont eu des difficultés l'année après avoir remporté la coupe, mais on a des joueurs, comme Chris Kunitz, avec Anaheim, et Craig Adams, avec la Caroline, qui n'ont pas accédé aux séries l'année après qu'ils aient remporté la coupe. Alors ils ont vécu ça et ils sont en mesure de nous en parler, a noté Talbot.

"Aussi, on a encore le noyau de joueurs qu'il faut pour aspirer aux plus grand honneurs, a-t-il ajouté. Avec ce qu'on a vécu la saison passée, on sait ce que ça prend pour gagner. Avec ce qu'on a réussi, les joueurs ont une attitude positive.

"Aussi, les liens qu'il y a entre les joueurs sont exceptionnels. C'est vraiment une atmosphère particulière et on a hâte de recommencer."

Talbot aura encore besoin d'un mois à un mois et demi pour se remettre de sa chirurgie. Il espère revenir au jeu à la mi-novembre, début décembre.

"Avant tout, je veux être sûr de revenir à 100 pour cent de ma forme. Que je rate 13 matchs ou 16 matchs, en début de saison comme ça, ça ne fait pas vraiment de différence, alors on va y aller avec prudence."