MONTRÉAL - Du haut de la galerie de presse du Centre Bell, Rick Nash suivait, samedi après-midi, toutes les attaques du Canadien et des Panthers.

 

Forcé à prendre une retraite prématurée en raison des contrecoups de commotions cérébrales encaissées au fil de sa carrière, Nash n’utilisera pas les informations captées samedi pour maximiser ses chances de déjouer Carey Price ou de contrer les attaques du Tricolore. Maintenant directeur général adjoint des Blue Jackets, il s’assurera simplement de transmettre ses observations à l’entraîneur-chef John Tortorella qui les relaiera à son tour à ses joueurs.

 

Tout premier choix des Blue Jackets et de la cuvée 2002, Nash, malgré des mains exceptionnelles et un coup de patin qui lui permettait de mystifier les défensives adverses et les gardiens qu’il a déjoués 437 fois, a toujours été un joueur relativement discret.

 

Le directeur général adjoint qu’il est devenu travaille de la même façon. Assis à la droite de son patron Jarmo Kekäläinen, Nash ne notait pas dans un cahier toutes ses observations. Il les partageait simplement, et discrètement, avec son patron débarqué lui aussi à Montréal quelques heures avant les Blue Jackets qui affrontaient à ce moment les Sabres, à Buffalo.

 

Nash assure qu’il adore son nouveau travail. La camaraderie, la compétition, l’action lui manquent. Mais la décision de tourner le dos à ce qu’il aimait le plus au monde, bien que difficile à prendre, s’est imposée d’elle-même. Car il s’est rendu compte que le hockey n’était pas vraiment ce qu’il aimait le plus au monde.

 

« J’ai toujours rêvé de jouer dans la LNH et de soulever la coupe Stanley. J’ai vécu ce rêve pendant 15 ans. Je n’ai jamais eu la chance de brandir la coupe. Je me suis rendu bien près – Nash a atteint la grande finale en 2014 avec les Rangers en plus de se rendre à deux reprises en finale d’association –, mais je n’ai pas eu cette chance. C’est évident que j’aurais aimé gagner la coupe, mais je réalise aujourd’hui que mes trois enfants sont ma coupe Stanley. Les conséquences des commotions cérébrales sont imprévisibles. On m’avait avisé que la prochaine que je subirais pourrait avoir des conséquences néfastes. Mais personne ne pouvait dire à quel point elle pourrait être grave. Le temps était donc venu de favoriser mon épouse, mes enfants et ma famille avant le hockey. J’ai eu une belle carrière. J’ai deux médailles d’or olympiques, j’ai gagné un championnat du monde, j’ai gagné un championnat en Suisse – il a défendu les couleurs de Davos lors de la saison annulée par la LNH en raison d’un lock-out en 2004-2005 – et la coupe Spengler. Je peux me compter chanceux », philosophait Nash qui a également partagé le trophée Maurice-Richard avec Ilya Kovalchuk et Jarome Iginla en 2003-2004.

 

Après avoir terminé sa carrière dans l’uniforme des Bruins de Boston en 2018, Nash est revenu à Columbus où tout a commencé pour lui dans la LNH. À Columbus où il a élu domicile avec sa famille.

 

« Columbus c’est la maison. J’ai toujours aimé cette ville. Je peux voir mes enfants grandir, je peux m’occuper d’eux. Ça n’a pas de prix. Parallèlement, j’apprends une nouvelle façon de demeurer dans le hockey. Je réalise aujourd’hui à quel point tout est simple quand tu es joueur. Je suis très content que Jarmo m’ait invité à revenir au sein de l’organisation. Je vais prendre mon temps. Je vais apprendre toutes les facettes de la job. Jarmo a été recruteur pendant 15 ans avant de passer à un rôle de DG adjoint. C’est un grand recruteur. Je vais profiter de ses conseils et de son expérience pour faire du recrutement, pour faire du dépistage professionnel et pour apprendre tout le côté affaire du hockey. »

 

En 1060 matchs disputés dans la LNH – 674 à Columbus, 375 à New York avec les Rangers et 11 avec les Bruins – Nash a marqué 437 buts – 289 à Columbus, 145 à New York, 3 à Boston – et récolté 805 points, dont 547 avec les Blues Jackets.