Les vrais perdants d’un lock-out sportif!!

Tannés d’entendre parler du lock-out? Nous faisons tous partie du même club! Si on inclut la grève des joueurs en 1994, c’est le quatrième conflit majeur à toucher le monde du sport professionnel au Québec et à Montréal en moins de 20 ans.

Selon toute vraisemblance, dans le litige qui nous préoccupe, l’écart ne semble pas irréconciliable. À la fin, les joueurs auront perdu beaucoup d’argent il est vrai. Du point vue patronal, certaines équipes qui font plus d’argent que d’autres, comme à Montréal, ont sûrement très très hâte de revenir à des préoccupations plus sportives, autant pour des raisons athlétiques que financières. À Toronto, les nouveaux propriétaires de MLSE (Maple Leafs Sports and Entertainment) sont assurément impatients à l’idée de reprendre les activités. Plusieurs entreprises qui vivent au crochet de l’activité sportive sont aussi à la merci du règlement. Parlez-en aux propriétaires de bars à vocation sportive.

Mais au delà de tout ce beau monde, quand je pense au conflit, je pense à un amateur de mon voisinage immédiat. Il s’agit d’un retraité que je croise quelques fois par mois, quand il prend sa marche en compagnie de son chien. Il vit seul et se promène toujours avec un logo sportif, que ce soit sur sa casquette, son manteau, son t-shirt, etc. Plus souvent qu’autrement, c’est le logo du CH qu’on peut voir. En me saluant, il me demande mon opinion sur telle ou telle équipe, surtout au cours du dernier été au baseball. Mais depuis octobre, son intérêt, bien malgré lui, est porté d’abord sur mon collègue Renaud Lavoie et les dernières nouvelles concernant le lock-out. Il est l’amateur inconditionnel type du Canadien. Cette équipe, c’est sa passion. Et quand je pense aux vrais perdants de ce satané conflit, c’est à mon voisin que je pense, et Dieu sait s’il est loin d’être un cas isolé. Renaud, quand tu annonceras (enfin) que c’est réglé, personne ne sera plus heureux que mon voisin, crois-moi!!

Dans un autre ordre d’idée, néanmoins toujours relié au conflit, j’aimerais ajouter mon grain de sel sur le rôle de Donald Fehr. Il ne faut pas oublier qu’il est mandaté par les joueurs et que ceux-ci sont ses patrons. Fehr le sait très bien. Une petite anecdote à ce sujet alors qu’il était à la tête de l’Association des joueurs du baseball majeur l’illustre bien. Kirby Puckett, voltigeur étoile des Twins du Minnesota dans les années 1980 et 1990, aurait pu se prévaloir de son autonomie. Mais les Twins lui avaient soumis une offre qui le faisait réfléchir, même s’il aurait probablement pu arracher davantage. Avant d’accepter le contrat, Puckett a donné un coup de fil à l’Association, demandant à Donald Fehr si le contrat en question mettait l’ensemble des joueurs mal à l’aise, en raison du « rabais-maison » qu’il semblait consentir. Fehr a répondu avec une question directe à Puckett : « Toi, es-tu à l’aise avec cette offre? » On a beau donné tous les torts à Fehr, il n’est pas le seul dans cette galère! Oui, il est temps que ça se règle!