Quand les Rangers ont fait l’acquisition de Rick Nash, ils étaient heureux de mettre la main sur l’un des meilleurs marqueurs de la LNH. Après 14 matchs de séries éliminatoires, Nash est toujours en quête de son premier but. Bien qu’il affiche une récolte de cinq passes, c’est surtout avec ses performances en défensive qu’il aide la cause des Blue Shirts.

Inversement, l’énigmatique Benoit Pouliot trône au deuxième rang des marqueurs de son club – Brad Richards est premier avec quatre buts et neuf points – avec une récolte de trois buts et huit points en 14 matchs. Ces huit points doublent la récolte qu’affichait Pouliot – un but, trois passes – en 29 matchs éliminatoires depuis le début de sa carrière.

L’éveil offensif de Pouliot en séries n’est pas soudain. Il suit une fin de saison productive au cours de laquelle l’ailier gauche âgé de 27 ans a marqué trois buts et récolté neuf points à ses dix derniers matchs. Évoluant au sein d’un trio piloté par Derick Brassard et complété par Mats Zuccarello, Pouliot a marqué six buts et récolté 16 points à ses 25 dernières rencontres.

«Il m’a fallu du temps avant de comprendre Benoit. Avant de savoir de quelle façon je devais m’y prendre pour obtenir son plein rendement. Benoit est un gars très sensible et j’ai finalement trouvé la recette pour aller le chercher. Depuis la mi-saison, je dirais que Benoit a été l’un de nos attaquants les plus constants. C’est un plaisir de travailler avec lui et j’espère avoir l’occasion de continuer l’an prochain», a mentionné l’entraîneur-chef Alain Vigneault qui s’est bien gardé toutefois de partager cette recette.

Choix de première ronde (quatrième sélection) du Wild du Minnesota en 2005, Pouliot est ensuite passé au Canadien – il a été acquis en retour de Guillaume Latendresse – avant d’effectuer des escales avec les Bruins, le Lightning et les Rangers. Il deviendra joueur autonome sans compensation l’été prochain.

Nash : bombe à retardement

S’il est très satisfait des performances de Benoit Pouliot, Alain Vigneault assure être tout aussi satisfait des performances générales de Rick Nash en dépit de sa disette offensive.

«C’est bien évident qu’on aimerait obtenir davantage de sa part à l’attaque. Mais je n’ai rien à lui reprocher. Il est un de nos plus gros travaillants sur la patinoire. Depuis le début des séries, c’est lui qui, match après match, obtient le plus d’occasions de marquer. La rondelle n’entre pas. Mais quand elle entrera, j’ai l’impression que ce premier but sera suivi de plusieurs autres», a commenté Alain Vigneault lors de son point de presse de vendredi.

Cette prétention est partagée par l’ensemble des coéquipiers de Nash, dont Brad Richards qui s’y connaît en matière de disette et de période plus noire.

«Quand tu frappes une séquence comme celle-là, c’est la fin du monde. Tout va mal. Tu te demandes quand et si tu seras en mesure de t’en sortir. Je le sais, j’étais dans cette situation l’an dernier. Il faut alors faire attention de ne pas sombrer dans le découragement. Car dans le fond, cette disette représente quoi ? Deux ou trois semaines dans une carrière. Rick a trop de talent, il travaille trop fort pour ne pas être en mesure de s’en sortir. Et quand il en marquera un, plusieurs autres suivront», assurait Richards.

Visiblement agacé par son manque de production, Rick Nash s’est contenté de sourire lorsque la première question – elle a été suivie de plusieurs autres – reliée à sa disette offensive est tombée.

«Je suis plus que dû», s’est empressé de répondre Nash après l’entraînement des Rangers vendredi midi.

Au plus creux d’une disette qui suscite bien des questions et aussi de la grogne chez les partisans, Nash n’a rien cassé en offensive cette saison étant limité à 26 buts et 39 points en 65 rencontres disputées. Contrairement

«Je sais très bien que ma contribution offensive fait défaut, mais je ne peux me permettre de m’apitoyer sur mon sort. La cause de l’équipe est bien plus importante que mes statistiques offensives. L’important en ce moment est de garder confiance. D’être convaincu que je demeure un atout pour l’équipe. Que je contribue d’une façon différente aux victoires», a mentionné le tout premier choix de la cuvée 2002 alors que les Blue Jackets de Columbus avaient misé leur avenir sur l’ailier gauche de qui aura 30 ans dans un mois (16 juin).

Évoluant au sein d’un troisième trio en compagnie de Derek Stepan et Chris Kreider, Nash remplit des mandats défensifs et s’impose même en désavantage numérique à défaut de pouvoir le faire lors des attaques massives.

«Nous ne fonctionnons pas comme les autres clubs qui ont 4 trios avec des mandats différents. Il n’y a pas vraiment de différence entre mon trio (Pouliot-Brassard-Zuccarello), celui de Brad (Hagelin-Richards-St-Louis) ou celui de Derek (Nash-Stepan-Kreider). Nous avons des mandats de bien jouer autant en attaque qu’en défense et non de remplir des missions spécifiques», expliquait Derick Brassard vendredi midi.

Les autres attaquants jouent à la chaise musicale au sein du quatrième trio. Pour le moment, il semble bien qu’Alain Vigneault ait l’intention de faire confiance au vétéran Dominic Moore flanqué du mastodonte Brian Boyle et de Derek Dorsett.

McDonagh peut faire mieux

À la ligne bleue, les défenseurs gravitent tous autour de Ryan McDonagh qui s’est hissé au rang de pierre angulaire de la défensive de l’équipe… après Henrik Lundqvist bien sûr.

Après une saison exceptionnelle de 14 buts et 43 points en 77 rencontres – sixième fiche offensive des Rangers cette année – McDonagh se contente de trois points (un but) après les 14 matchs de série disputés par les Rangers. Pis encore, il affiche un différentiel de moins-6. Des statistiques qui ont forcé Alain Vigneault à pointer du doigt son jeune défenseur.

«Ryan a été notre leader défensif tout au long de l’année. Que ce soit à cinq contre cinq, en avantage ou en désavantage numérique, il a été notre meilleur joueur. Rendus où nous sommes rendus en séries on a besoin qu’il soit toujours notre meilleur joueur. Qu’il nous offre des performances à l’image de ce qu’il a fait au cours de la saison», a conclu Vigneault avant de quitter le centre d’entraînement pour effectuer l’envolée en direction de Montréal.