Une dizaine de minutes avant que les directeurs généraux de la Ligue nationale ne se retrouvent menottés par l’interdiction de transiger pour le reste de la saison, l’entraînement de Roberto Luongo a été interrompu par Roland Melanson, qui venait transmettre un message à son protégé.

Les patrons demandaient à le voir.

Luongo a donc quitté la patinoire en se demandant s’il venait finalement, après des mois de rumeurs et d'incertitude, de donner ses derniers coups de patins dans l’uniforme des Canucks. Mais tout le monde a compris que ce n’était pas le cas lorsqu’il s’est présenté devant les médias quelques minutes plus tard coiffé d’une casquette aux couleurs de l’équipe.

« Mon contrat n’a pas d’allure! (My contract sucks!) », a lâché Luongo en honnête blagueur au milieu d’un point de presse empreint de franchise.

« Le problème est là, a poursuivi plus sérieusement le gardien québécois. Malheureusement, c’est un facteur important dans les négociations dans lesquelles mon nom était impliqué et c’est probablement ce qui explique pourquoi je suis encore ici. »

« Je le déchirerais si je pouvais présentement », a répondu Luongo lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il serait prêt à sacrifier quelques dollars rattachés au pacte qui l'unit aux Canucks pour jouir d’une situation un peu plus limpide.

Le directeur général Mike Gillis dit avoir épluché le dossier Luongo avec cinq équipes au cours des six derniers mois. Les Maple Leafs de Toronto, notamment, auraient démontré de l’intérêt jusqu'à tard mercredi, mais rien ne s’est concrétisé.  

« Honnêtement, c’est étrange, a raconté Luongo. J’ai été capable de garder mon calme vis-à-vis toute cette situation, mais tout a changé tard hier soir. J’ai commencé à ressentir de la nervosité, c’était la première fois que ça m’arrivait. L’incertitude a fini par faire son œuvre, mais maintenant, je serai en mesure de me concentrer sur ce qui importe, c’est-à-dire faire tout en mon pouvoir pour aider cette équipe à gagner. »

Luongo continuera donc de partager le travail avec Cory Schneider, qui montre des statistiques supérieures aux siennes avec six départs supplémentaires à sa fiche depuis le début de la saison.

« Je vais profiter du reste de la journée pour reprendre mes esprits et m’assurer que lorsque je rentrerai travailler demain matin, je serai complètement dévoué à cette équipe pour le reste de la saison, peu importe quel sera mon rôle. Rien ne me plairait plus que de gagner la coupe Stanley ici, que ce soit comme partant ou comme réserviste. »