Tout était paisible à l’intérieur du Saddledome jeudi matin au lendemain de l’explosion offensive qui a marqué la première manche de la bataille de l’Alberta. Une première manche que les Flames ont remportée forts de leur victoire de 9-6.

 

Parce qu’ils tenaient à ce que leurs joueurs retrouvent un équilibre qu’ils ont perdu au fil des 15 buts que les deux équipes ont échangés lors du premier match, les entraîneurs-chefs Darryl Sutter et Jay Raycroft ont gardé leurs réguliers loin de la patinoire.

« Si McDavid fait 4 points par match, on va lui souhaiter une bonne prochaine série »

 

Ceux des Flames ont passé quelques heures au Saddledome pour s’entraîner en gymnase et revoir ce qu’ils ont fait de bien, de mal et de très mal lors du premier match.

 

Ces deux Oilers sont demeurés à l’hôtel.

 

Darryl Sutter a convenu qu’il misait sur ce calme après la tempête pour éviter qu’une autre tempête ne se lève vendredi soir alors que les deux équipes se croiseront à nouveau.

 

Et quand Sutter a insisté sur l’importance de calmer pour de bon la tempête qui a déferlé sur le Saddledome mercredi, il ne faisait pas référence aux violentes rafales de vent qui balayent Calgary depuis plus de 24 heures.

 

Ou pas seulement référence aux rafales dangereuses qui ont forcé la fermeture du parc extérieur où des milliers de partisans des Flames n’ont pu se réunir mercredi pour y suivre le match disputé par leurs favoris.

 

Sutter faisait surtout référence à la tempête Connor McDavid.

 

«Nous avons marqué neuf buts hier (mercredi) soir et nous avons gagné le match. Mais le meilleur joueur sur la patinoire a été Connor McDavid. Et de loin. On ne peut pas lui permettre de récolter quatre points comme ça tous les soirs sinon nous devrons nous contenter de lui serrer la main en lui souhaitant bonne chance dans la prochaine ronde», que Sutter a mentionné.

 

Stopper McDavid, qui fait honneur à son trophée Art Ross et sa place au sein des finalistes dans la course au trophée Hart avec ses cinq buts et 18 points récoltés en huit matchs, est bien plus facile à dire qu’à faire.

 

Markstrom et Lindholm 

 

Pour y arriver, ou simplement pour arriver à la contenir un peu mieux qu’il a été contenu mercredi, Sutter souhaite bien sûr sur une meilleure performance collective de son équipe. Il souhaite aussi de meilleures performances individuelles de la part de son gardien Jacob Markstrom et de son centre numéro un Elias Lindholm.

 

«Je ne connais rien d’autre aux gardiens que le fait qu’ils réalisent de gros arrêts ou qu’ils accordent de mauvais buts. Le reste, je laisse ça à mon entraîneur des gardiens», a mentionné l’entraîneur-chef des Flames.

 

Fort de son expérience de 187 matchs disputés dans la LNH devant la cage de six équipes au fil d’une carrière de 11 saisons, Jason LaBarbera a donc le mandat de redonner de l’aplomb au gardien Jacob Markstrom.

 

Le principal intéressé devra aussi faire sa part comme il l’a candidement convenu. «Après avoir accordé cinq buts en deux périodes, je croyais que c’était suffisant. J’en ai donné un de plus et mes coéquipiers ont fait le reste pour nous donner la victoire. Je devrai être meilleur que je l’ai été lors du premier match», a lancé le gardien suédois qui a accordé six buts sur les 28 tirs qu’il a affrontés.

 

Au lendemain d’une sortie loin d’auréoler sa place au sein des trois finalistes dans la course au trophée Vézina, Markstrom a assuré qu’il n’était pas le moindrement secoué par les six buts accordés mercredi.

« C'est une mauvaise perspective, mais ça demeure un seul match »

 

«C’est facile de balayer du revers de la main un match comme celui d’hier. Tu sais que les choses ont mal été. Tu reprends ta routine, tu retrouves tes repères, tu te prépares pour être meilleur. Et quand mon équipe gagne, je suis content», a lancé Markstrom qui n’a pas eu à chercher longtemps dans sa mémoire pour retracer un match aussi fou que celui de mercredi alors que les gardiens aux deux bouts de la patinoire semblaient incapables de réaliser des arrêts.

 

«La dernière fois qu’on les a vus en saison» que Markstrom m’a répondu en faisant référence à la victoire de 9-5 que les Flames ont remporté aux dépens des Oilers le 26 mars dernier, à Calgary.

 

Jacob Markstrom doit à ses performances impressionnantes – fiche de 37-15-9, moyenne de 2,22 buts alloués par match et efficacité de 92,2 % -- sa place au sein des finalistes dans la course au trophée Vézina.

 

En quatre matchs de saison régulière face aux Oilers, le gardien suédois a connu plus que sa part de difficultés : deux victoires, deux revers, moyenne de 3,54 buts alloués par match, efficacité de 88,4 %.

 

Ces statistiques ne sont pas seulement anecdotiques. Car en 30 matchs face aux Oilers, Markstrom affiche un dossier de 15-13-2 avec une moyenne de 2,98 buts accordés par partie et une efficacité de 90,1 %.

 

Au-delà ses 42 buts et 82 points récoltés cette saison au centre d’un des meilleurs trios de la LNH complété par Johnny Gaudreau et Matthew Tkachuk, c’est grâce à sa grande efficacité en défensive et à son différentiel de +61 qu’Elias Lindholm se bat avec Patrice Bergeron et Alexander Barkov pour mettre la main sur un premier trophée Selke en carrière.

 

Un trophée remis au meilleur attaquant défensif de la LNH est-il besoin de rappeler.

 

Comme son compatriote Jacob Markstrom, Lindholm devra faire honneur à sa présence dans la course aux honneurs individuels afin de tenter de contenir Connor McDavid et les Oilers.

 

«À un moment donné en deuxième période, je me suis demandé ce qui se passait tant les buts se multipliaient. Mais ce matin, il est inutile de parler de tout ça. On doit prendre des leçons de ce qui est arrivé, mais surtout mettre ça derrière nous et jouer du meilleur hockey demain. Nous sommes tous conscients de ce qui n’a pas bien été et tous conscients de ce qu’on doit faire pour revenir à du hockey qui nous permettra de gagner.»

 

Sutter préfère le Jenning au Jack Adams

 

Parallèlement à la bataille de l’Alberta, Darryl Sutter a accueilli avec un mélange d’humilité et de détachement sa nomination au sein des trois finalistes dans la course au trophée Jack Adams remis à l’entraîneur-chef de l’année dans la LNH.

 

Sutter, qui pourrait gagner ce trophée pour la première fois de sa carrière et être le deuxième coach des Flames à le soulever après Bob Hartley en 2014-2015, est en compétition avec Gerard Gallant des Rangers de New York et Andrew Brunette des Panthers de la Floride.

 

En plus d’être toujours des séries, les trois finalistes complètent le deuxième trio de l’histoire à être composé de trois entraîneurs qui en sont à leur première saison complète avec leur équipe respective.

 

Sutter est venu en relève à Geoff Ward l’an dernier. Andrew Brunette était l’adjoint de Joël Quenneville en Floride et il assume l’intérim depuis que son patron a dû démissionner dans la foulée de l’affaire Kyle Beach qui a secoué la LNH et surtout les Blackhawks de Chicago. Gerard Gallant a été embauché par le nouveau directeur général des Rangers, Chris Drury après qu’il eut congédié David Quinn à la fin de la saison dernière.

 

«J’aimerais vous rappeler que ce trophée ne couronne pas le meilleur coach de la LNH», que Sutter a lancé de prime abord.

 

«Personnellement, je n’ai pas besoin de ce trophée pour être satisfait de mon travail. Je suis heureux d’avoir obtenu la confiance de la direction des Flames qui m’a permis de revenir derrière le banc pour la deuxième fois de ma carrière. Je suis un gars de l’Alberta. Le hockey est important ici. Et les Flames allaient en arrière au lieu d’avancer. Je suis content de voir le résultat de notre travail», que Sutter a plaidé.

 

Si Sutter avait un droit de vote dans cette course, c’est Gerard Gallant qui l’obtiendrait.

 

«Gerard s’est fait sortir dans des conditions difficiles en Floride et à Vegas. Il mériterait bien ce trophée comme prix de récompense», a précisé Sutter qui donnerait donc à son homologue son deuxième trophée Jack Adams.

 

Pour confirmer ses qualités de «coach», Darryl Sutter préférerait que ses gardiens reçoivent le trophée Jennings plutôt qu’il mette la main sur le Jack Adams. «Quand tu es le club qui a accordé le moins de buts dans la LNH, c’est parce que ton équipe a joué du hockey solide en défensive.»

 

Après une journée calme pour permettre aux joueurs des deux camps de reprendre leur routine des séries, les Oilers et les Flames se croiseront vendredi pour le deuxième match. Il faudrait être prêt à se coucher tard, car la mise en jeu initiale devrait être déposée autour de 20 h 40 heure de Calgary. Donc 22 h 40 dans l’Est.

« Je dois être meilleur, les gars m'ont vraiment sauvé »