Plaisant, excitant et agressif. Voici comment le jeune directeur général des Coyotes de l’Arizona, John Chayka, décrit son nouveau boulot.

Âgé de 27 ans, Chayka arrive à la tête d’une équipe qui n’a pas connu beaucoup de succès dans leur histoire, mais qui peut se permettre d’imaginer l’avenir en rose. En entrevue avec Martin Lemay à On Jase, Chayka a livré ses impressions sur le défi qui l’attend dans le désert de l’Arizona.

« Nous avons beaucoup de travail à faire pour ramener cette équipe sur le droit chemin et faire les séries éliminatoires. Le métier de directeur général apporte plusieurs nouveaux défis en commençant par forger son entourage. Tu dois engager les bonnes personnes en qui tu peux avoir confiance. C’est la première étape. Je supervise les négociations de contrats, le personnel, les joueurs de notre équipe de la Ligue américaine et de la LNH, mais je ne peux pas tout faire seul. Il y a plusieurs fonctions et c’est grâce à toutes ses personnes que nous pouvons avancer », a expliqué le plus jeune DG de l’histoire de la LNH.

Dès son arrivée, Chayka a dû régler plusieurs dossiers avec le repêchage et les renouvellements de contrats, mais il croit que la structure maintenant établie lui permettra de se concentrer à améliorer son équipe.

« Pour les négociations de contrats, je suis appuyé par mon directeur adjoint général en Chris O’Hearn qui fait du très bon travail. Toutefois pour les gros dossiers comme celui de Shane Doan, je suis davantage impliqué. »

« On voulait Goligoski pour aider notre jeune noyau »

Avec son approche mathématique, Chayka avait ciblé des joueurs spécifiques pour sa liste du marché des joueurs autonomes. L’un d’entre eux était le défenseur Alex Goligoski.

« Alex est un joueur expérimenté qui pouvait aider notre jeune noyau. Il est un défenseur intelligent qui aidera l’amélioration nos relances en bougeant bien la rondelle, espère Chayka. Nous voulons qu’il donne le disque le plus rapidement possible à nos jeunes devant. Nous avons donc fait une transaction pour obtenir ses droits rapidement et nous avons réussi à le convaincre de venir en Arizona. Chose qui n’a pas été faite souvent dans le passé par cette organisation, avant même qu’il n’atteigne le statut de joueur autonome. »

Le repêchage, terrain de jeu de Chayka

Un coup de génie de Chayka? Seul l’avenir nous le dira. Mais lorsque les Coyotes ont réussi à sélectionner le défenseur Jakob Chychrun lors du dernier repêchage, ils croyaient bien avoir frappé un grand coup.

« Jakob apporte un potentiel à la ligne bleue qui nous manquait pour le futur. Nous l’avions ciblé et plus le repêchage progressait, plus nous avions des chances de le perdre. Nous avons donc considéré transiger pour améliorer notre rang de repêchage. C’est là que la porte s’est ouverte pour l’échange du contrat de Pavel Datsyuk et le 16e choix de la première ronde avec les Red Wings. Nous sommes heureux du dénouement et nous croyons que Chychrun sera un des meilleurs défenseurs de notre équipe pour plusieurs années », lance fièrement le diplômé en administration des affaires de la University of Western Ontario.  

Pourquoi Chychrun dégringolé jusqu’au 16e rang? De ses propres aveux, le défenseur de 18 ans avait mentionné à son année de repêchage qu’il ne s’en faisait pas avec ses statistiques. Il voulait davantage se concentrer à améliorer son jeu défensif. Un aspect qui n’a pas échappé au jeune directeur général.

« On espère une blessure à court terme pour Smith »

« Il a peut-être descendu sur la liste des autres équipes, mais pas sur la mienne. Il a également eu une opération à une épaule qui lui a peut-être enlevé un peu de visibilité. Jakob est un jeune dédié et même s’il n’a pas connu la meilleure saison de sa carrière l’an dernier, nous avons une pleine confiance en ses moyens. Voilà pourquoi nous avons bougé pour le repêcher. »

Maître des statistiques avancées, science qu’il garde d’ailleurs pour lui, Chayka avoue que son système d’évaluation l’a conforté dans ses choix. Pour le directeur général, l’impact d’un joueur ne se limite pas seulement sur la feuille de pointage et c’est dans cette optique que le choix du jeune défenseur s’est fait. 

Il ne faudrait également pas oublier le tout premier choix de l’ère Chayka. Au 7e rang au total, le jeune DG a jeté son dévolu sur le petit joueur de centre Clayton Keller. Pas d’Alexander Nylander, pas de Logan Brown, ni de Mikhail Sergachev. Pourquoi?

« Je crois que tu dois saisir ta chance quand tu repêches dans le top-10, lance Chayka. Je vois Clayton comme un joueur qui produira beaucoup de points dans le futur. Il a ce petit quelque chose de spécial avec un sens du hockey hors du commun et du talent brut. À ce niveau je crois que son gabarit n’a pas d’importance. Il est l’un des plus solides le long des rampes et il remporte la plupart de ses batailles à un contre un. Nous croyions qu’il était impossible de passer à côté. »

Souvent comparé à Patrick Kane, Keller sera l’un des joueurs les plus épiés du hockey universitaire américain, lui qui jouera cette saison à Boston University.