De retour au jeu depuis une semaine après avoir raté presque quatorze mois d’activités en raison d’une grave commotion cérébrale, Pierre-Marc Bouchard a passé à travers des moments difficiles depuis un an, mais il est maintenant rassuré et tout ça est derrière lui. Le premier décembre dernier, sa vie a repris son cours normal quand il a sauté sur la patinoire pour affronter les Coyotes de Phoenix, devant ses partisans au Minnesota.

Et il n’a pas perdu de temps pour faire sentir sa présence. Le 3 décembre, à sa deuxième partie, toujours à domicile, il a marqué contre les Flames et il a amassé une passe le lendemain lors d’une visite à Dallas. «Je ne me rappelais plus c’était quoi le feeling de compter un but…C’est un méchant bon feeling! Je suis content d’avoir cassé la glace rapidement mais ma game n’est pas encore à cent pourcent mais il faut que je demeure patient car ça longtemps que je n’ai pas joué,» raconte l’attaquant québécois.

«J’avais hâte de jouer mais en même temps, je dois avouer que j’étais un peu nerveux. Je m’entraînais avec les gars mais ce n’est pas comparable à un vrai match. J’avais surtout hâte de voir comment ça irait quand je me ferais frapper dans le coin. J’avais la chance de recommencer à jouer et je voulais foncer, je voulais jouer ma game, je ne voulais pas jouer avec la peur. Mais c’est certain que j’avais quelque chose en arrière pensée,» explique l’attaquant du Wild qui a reçu quelques bonnes mises-en-échec qui lui ont ainsi confirmé qu’il était complètement rétabli.



Une longue attente

«La dernière année a été très difficile. Une commotion, c’est une zone grise et tu ne sais pas combien de temps de ça va te prendre avant de guérir. Je ne pensais pas que ça allait être aussi long. Heureusement, j’ai pu profiter d’un support extraordinaire de ma famille et de ma fiancée Isabelle que j’épouserai l’été prochain. Les deux ou trois premiers mois ont pénibles car j’avais de violents maux de tête et une pression presque constante au niveau des tempes.»

Le jeune attaquant québécois espérait revenir au jeu au cours de la dernière saison mais sa condition a tardé à s’améliorer. Rendu à Noël, il a réalisé qu’il devrait probablement mettre une croix sur sa saison. Bouchard ne s’était pas trompé puisque les médecins du Wild lui ont finalement donné le feu vert seulement qu’à l’été. «J’ai alors pu recommencer à vivre une vie normale mais je ne pouvais pas m’entraîner à fond de train. Je pouvais faire un peu de vélo sans trop augmenter mon rythme cardiaque et je levais des poids plutôt légers,» explique Bouchard qui demeurait tout de même relativement optimiste car il constatait alors une certaine amélioration de son état presque à chaque jour.

Au début du camp d’entraînement, les médecins lui ont donné la permission d’ouvrir la machine, puis au début d’octobre, alors que ses coéquipiers se préparaient pour leur début de saison, il a enfin pu chausser les patins à nouveau. Après trois semaines passées à patiner en solitaire, il a pu réintégrer l’équipe et s’entraîner comme à l’habitude avec les autres joueurs du Wild. «Les gens ici, au Minnesota ont été très bons pour moi. La carrière c’est important mais ça ne dure qu’un certain temps et tu ne veux pas hypothéquer ta qualité de vie. On ne m’a jamais mis de pression pour que je revienne et c’était important pour eux que je sois totalement rétabli. Quand t’as pas de pression, mentalement ça aide probablement à guérir plus vite.»



Encore des belles années devant lui

À vingt-six ans, Pierre-Marc Bouchard se retrouve avec encore plusieurs bonnes années devant lui. Ses meilleures saisons sont peut-être à venir s’il peut demeurer en santé. Pour le moment, l’ancien attaquant des Saguenéens de Chicoutimi ne se fixe toutefois aucun objectif à court terme. «Pour l’instant mon but c’est de retrouver ma game et de reprendre mon timing. Je veux être confortable et recommencer à faire les choses que je faisais bien sur la patinoire. En restant en santé, le reste va venir, j’en suis convaincu. Une blessure importante comme ça, fait réaliser qu’on est choyé. Je l’ai toujours apprécié mais là je ne prends rien pour acquis. Quand ça arrive, on se dit qu’on est chanceux d’être dans la LNH. Et ça va même au-delà du hockey car quand tu n’es pas en santé, c’est dur d’être heureux. L’an passé, à cette date-ci, mes journées consistaient à regarder la télé, faire un peu de lecture et faire des siestes…Ce n’est pas la vie que j’étais habitué d’avoir,» explique le spectaculaire attaquant du Wild.