MONTRÉAL – Pendant que le Canadien connaît un début de saison laborieux, les Islanders de New York s’en tirent plutôt bien même s’ils doivent disputer leurs 13 premières parties sur des patinoires adverses. 

Heureusement, la LNH a scindé cet éreintant mandat en segments pour permettre aux Islanders de retourner à la maison quelques fois. Cela dit, ça provoque une autre situation particulière alors que les hommes de Barry Trotz n’ont joué qu’un match depuis 10 jours. 

Malgré tout, les Islanders (3-2-2) n’ont subi la défaite en temps régulier qu’à leurs deux premières sorties de la campagne. 

« Ce n’est pas l’idéal, mais on compose avec cette réalité. Ça s’est super bien passé jusqu’à présent », a constaté Anthony Beauvillier, jeudi matin. 

Le même constat s’impose au plan personnel alors que Beauvillier représente un atout de taille pour les Islanders après sept matchs. 

Avec la vaste expérience dont il dispose, Trotz considère même que le Québécois de 24 ans devrait atteindre un autre niveau sous peu. 

« Je pense qu’il va connaître une saison durant laquelle il va exploser offensivement que ce soit cette année ou l’an prochain », a lancé Trotz. 

« Il a été bon, il grandit comme joueur et sa confiance est plus élevée. Il est un joueur très important pour nous et ma confiance envers lui ne fait que grimper. Parfois, il accorde un trop grand accent à sa production de points. On sait qu’un joueur ne touche la rondelle qu’à peine 4 ou 5% du temps qu’il passe sur la patinoire. Il a mieux équilibré le tout et il est devenu un joueur très complet qu’on utilise dans toutes les situations », a poursuivi l’entraîneur. 

Ce n’est pas la première fois que Beauvillier entend parler de ce sujet et il trouve qu’il gère mieux le tout. 

« Ça vient avec l’expérience et c’est moins pire dans les dernières années. Je suis conscient de mon rôle et on a eu de bonnes conversations ensemble sur tout ce que je peux accomplir sur la glace au-delà des points. Parfois, je pense beaucoup, mais j’ai le bon état d’esprit présentement », a réagi le gaucher qui a amassé trois buts et une aide cette saison. 

Pour cette disponibilité médiatique, Beauvillier était accompagné de Jean-Gabriel Pageau qui tente de retrouver tout son aplomb. 

Le droitier de 28 ans se remet d’une opération à une main et il doit s’ajuster à une utilisation inférieure à celle de son historique dans la LNH (de deux à trois minutes de moins par rencontre). 

« On a ajouté des joueurs à notre formation et j’aime que des joueurs aient des rôles précis. Cette saison, il ne joue plus en avantage numérique. Ses minutes ont baissé et c’est parfois relié au fait que ses partenaires de trio ont joué sur le jeu de puissance donc ça lui arrive de perdre son tour après une punition à l’adversaire », a indiqué Trotz. 

« C’est assez dur, je reviens d’une blessure. Au contraire, notre entraîneur gère bien son banc. Il met les joueurs qui méritent d’être là. Ça nous donne une bonne chance de gagner les parties et c’est pour ça qu’on connaît un bon départ sur la route. De mon côté, ce sera de vraiment revenir à mon jeu habituel », a reconnu Pageau. 

Par contre, Trotz a tenu à ajouter cette précision. 

« Je lui ai parlé et je crois que je dois lui accorder plus de minutes, il le mérite et il est meilleur quand c’est le cas », a témoigné l’entraîneur qui raffole encore l’arsenal de Pageau. 

Mais le centre de 28 ans a été fidèle à lui-même en démontrant une grande franchise. 

« C’est toujours flatteur que l’entraîneur dise ça, mais je pense encore que je peux en donner plus », a confié Pageau. 

Une première visite au Centre Bell en près de deux ans 

Ce ne serait pas étonnant que Pageau profite de son passage à Montréal pour exceller. Son rendement contre le Canadien a souvent été impressionnant et il ne faut pas oublier qu’il s’agit de la première visite des Islanders au Centre Bell en près de deux ans (3 décembre 2019) en raison de la COVID-19. 

« C’est une belle motivation (de jouer devant de la famille et des amis). C’est quelque chose qu’on n’a pas vraiment eu la chance de vivre avec les restrictions. On a été un peu éloignés de nos proches », a admis Pageau tandis que Beauvillier se réjouissait à l’idée de voir beaucoup d’orange et de bleu dans les gradins en soirée. 

Mais le plus important demeure de ne pas laisser le Canadien se relever de son mauvais départ. 

« On joue contre une équipe qui s’est rendue en finale. On sait qu’ils ont joué du gros hockey à leur dernier match à l’image des séries. C’est dur de ne pas penser à l’autre équipe, mais on essaie de se concentrer sur notre travail. C’est une grosse partie pour nous et pour eux », a déclaré Pageau. 

Quant à leur entraîneur, il sympathise en quelque sorte avec le Canadien. Après tout, les Islanders ont failli affronter le CH en finale. 

« Quand on regarde autour de la LNH, plusieurs équipes qui ont connu un long parcours éliminatoire n’ont pas le début espéré. [...] C’est juste une théorie, mais ce n’est pas évident de retrouver l’état d’esprit optimal. La saison morte est très importante pour récupérer physiquement et probablement encore plus mentalement. Dans la LNH, il faut être tellement concentré car chaque match est un grand défi », a souligné Trotz en faisant écho à des propos de Dominique Ducharme.