DETROIT - Bien des gens grincent des dents lorsqu'un athlète professionnel lance la phrase suivante : "Ce n'est pas une question d'argent". Mais lorsque Marian Hossa l'a prononcée, il n'était pas possible de douter de sa sincérité.

Hossa a paraphé une entente d'un an avec les Red Wings de Detroit l'été dernier, rejetant au passage un contrat de plusieurs saisons pour demeurer avec les Penguins de Pittsburgh, et un autre plus lucratif que lui avaient offert les Oilers d'Edmonton. Hossa a pris cette décision parce qu'il croyait que les champions en titre lui offraient la meilleure chance de remporter un championnat.

L'attaquant Teemu Selanne, des Ducks d'Anaheim, se trouvait en Finlande lorsqu'il a appris la nouvelle, et il se souvient très bien de sa réaction.

"À la blague, on s'est dit que les riches venaient de s'enrichir", a relaté Selanne samedi, à la veille du cinquième match de la demi-finale de l'association Ouest entre les Ducks et les Red Wings. "Nous savions que Detroit serait encore meilleur."

"C'est difficile de répéter, et pour cette raison, c'est toujours bon de pouvoir compter sur de nouveaux joueurs affamés et désireux de gagner la coupe", a ajouté Selanne.

C'était probablement approprié que Hossa aide les Red Wings à gagner un match qu'ils ne pouvaient perdre, jeudi soir, ce qui les aurait placés à un match de l'élimination. Après avoir été tenu en échec lors des trois premières rencontres, Hossa a brisé l'égalité avec deux buts dans un intervalle de trois minutes, permettant aux Red Wings de soutirer une victoire de 6-3 et d'égaler la série 2-2.

"Il n'y a pas de doute que ça fait du bien de trouver le fond du filet", a reconnu Hossa. "Nous avons eu de belles chances et nous avons joué de bons matchs, mais la rondelle ne traversait pas la ligne rouge. Nous avons tenté de demeurer patients."

Hossa, par ailleurs, est impatient de faire graver son nom sur la coupe Stanley.

Le talentueux slovaque a accepté un salaire presque à rabais de 7,5 millions $ US, alors que les Penguins, finalistes le printemps dernier, lui avaient offert un pacte global estimé à 49 millions $. Il appert que Hossa a refusé encore plus d'argent de la part des Oilers.

Mais Selanne comprend très bien pourquoi Hossa a pris cette décision, lui qui a couronné une spectaculaire carrière en buvant dans la coupe Stanley, il y a deux ans.

"Un vétéran qui a gagné beaucoup d'argent, comme Hossa, sait qu'il doit faire des sacrifices pour remporter un championnat", soutient Selanne. "Gagner la coupe, ça n'a pas de prix. N'importe quel joueur accepterait une diminution de salaire pour mettre la main sur la coupe."

Hossa a mené les Red Wings avec 40 buts en 2008-2009, et il en a inscrit au moins 29 lors de neuf saisons consécutives à Detroit, Pittsburgh, Atlanta et Ottawa.

Avec une telle feuille de route, Scott Niedermayer n'était pas surpris de voir Hossa trouver le fond du filet, jeudi.

"Il est très talentueux", a rappelé le vétéran défenseur des Ducks. "Mais quand on regarde les deux buts qu'il a marqués, on se dit que nous aurions pu mieux jouer sur ces séquences."

À la veille du cinquième match, l'entraîneur en chef Randy Carlyle n'a pas voulu dire qui de Jonas Hiller ou Jean-Sébastien Giguère serait appelé à stopper les poussées de Hossa.

Giguère a participé à son premier match des séries, jeudi, après que Jonas Hiller eut accordé cinq buts en quelque 42 minutes de jeu.

"Soyez présents lors de l'échauffement!", a lancé Carlyle à ces curieux de journalistes...