David Perron : jamais deux sans trois
LNH vendredi, 17 mai 2019. 13:36 dimanche, 15 déc. 2024. 02:55SAINT LOUIS - David Perron et les Blues de Saint Louis font vie commune pour la troisième fois depuis qu’il a fait son entrée dans la LNH en 2007. Et cette fois, ça semble être la bonne.
Après avoir vécu la naissance du hockey de la LNH à Las Vegas et s’être rendu en finale de la Coupe Stanley avec les Golden Knights l’an dernier, Perron s’est retrouvé au marché des joueurs autonomes. Ses 16 buts et 66 points accumulés en saison régulière et les neuf points (un but) ajoutés en 15 matchs de séries éliminatoires ne lui ont pas rouvert les portes du vestiaire des Knights.
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Sa contribution aux succès de l’équipe qui a pris la planète hockey par surprise a toutefois attiré l’attention de bien des clubs qui l’ont courtisé dans les jours précédents le 1er juillet. Elle a aussi et surtout ravivé l’intérêt des Blues qui lui ont fait de l’œil après l’avoir perdu au repêchage d’expansion.
Malgré le fait qu’il avait été largué tout juste 12 mois plus tôt, Perron a accepté l’offre soumise par Doug Armstrong.
« Ce n’était pas la meilleure offre sur la table, mais c’était l’offre qui était la meilleure pour moi. J’ai toujours aimé Saint Louis. L’équipe comme la ville. Quelques équipes offraient plus d’argent, mais je tenais à obtenir plus de sécurité sur la durée », explique Perron qui a finalement signé un contrat de quatre ans d’une valeur de 16 millions $.
« Lors des négociations, les Blues m’ont aussi indiqué qu’ils regrettaient la décision prise dans le cadre du repêchage d’expansion. Ils se sont excusés en m’assurant que ma contribution avait manqué à l’équipe et que je les aurais aidés à faire les séries », a ajouté Perron.
Malgré une récolte de 94 points, les Bleus ont raté les séries l’an dernier pour la première fois en sept ans.
Choix éclairé
Quand Perron parle de sécurité, il parle surtout du temps nécessaire pour se familiariser avec ses nouveaux coéquipiers.
« Ce n’est pas toujours évident de créer une chimie avec des gars que tu ne connais pas et qui ne jouent pas de la même façon que toi. Quand tu as un contrat d’un, deux ou trois ans, l’échéance vient vite et si tu mets un peu trop de temps à établir de la complicité ça met une pression supplémentaire. Je connaissais déjà les Blues et la philosophie du club. Je connaissais les gars et j’étais convaincu que c’est avec eux que j’avais les meilleures chances de connaître du succès. »
Le Sherbrookois ne s’est pas trompé.
Auteur de deux buts dans le troisième match que les Blues ont perdu aux mains des Sharks de San Jose mercredi, Perron est en finale de l’Ouest pour une deuxième année consécutive. Et il croit dur comme fer aux chances de son équipe de faire contrepoids à la défaite amère encaissée mardi à la suite du but marqué après une passe avec la main que les quatre officiels n’ont pas vue et de se rendre en finale de la Coupe Stanley.
Cartes sur table avec Berube
Le retour des Blues en séries cette saison a auréolé une remontée sensationnelle au classement. Après un début de saison difficile – sept victoires (7-9-3) en 19 matchs – qui a mené au congédiement de Mike Yeo, les Blues ont lentement repris vie sous la direction de Craig Berube qui est passé d’adjoint à entraîneur-chef. Très lentement en fait puisqu’une récolte de seulement dix victoires (10-11-1) lors des 22 premières rencontres dirigées par Berube ont fait glisser les Blues jusqu’au dernier rang du classement général qu’ils occupaient le 3 janvier.
Tout a changé le 10 janvier. Un gain de 4-1 aux dépens du Canadien qui faisait escale à Saint Louis a servi de tremplin à la séquence de 28 gains en 41 matchs (28-8-5) qui a finalement propulsé les Blues jusqu’au deuxième rang de la division Centrale.
Perron a joué un rôle de premier plan dans cette remontée des Blues. Il a connu une séquence de 13 matchs consécutifs avec au moins un point (six buts, dix passes) entre le 22 décembre et le 17 janvier. Une séquence qu’il a prolongée – trois buts, trois passes en quatre parties – lors de son retour au jeu en mars après une absence de 25 rencontres.
Malgré cette blessure, l’ailier droit âgé de 30 ans a marqué 23 buts en saison régulière. Ses 46 points lui ont permis de terminer l’année au 4e rang des marqueurs des Blues.
Cette production et le rôle accru qu’il a obtenu en cours de saison, Perron les doit à une conversation animée qu’il a eue en décembre avec Berube.
« C’était la première fois que je mettais cartes sur table avec un coach comme ça. Je voulais obtenir un plus grand rôle au sein de l’équipe. Je voulais mettre mon expérience au profit de l’équipe. Je ne suis plus l’adolescent qui est arrivé en 2007. Je n’avais pas beaucoup de maturité dans le temps. Et les premières impressions que j’ai laissées m’ont longtemps suivi. On a souvent dit de moi que j’étais incapable de respecter un système et que je ne m’occupais pas assez de l’aspect défensif de mon jeu. Mais j’ai changé au fil des années. Je suis beaucoup plus responsable sur la glace aujourd’hui et je voulais obtenir la chance de le démontrer », explique Perron qui a obtenu gain de cause dans on échange avec son nouveau coach.
Employé au sein de différents trios en début de saison, Perron a obtenu du temps de qualité au sein du top six après son entretien avec Berube. En séries, il évolue au sein d’un deuxième trio piloté par son capitaine Ryan O’Reilly et complété par le jeune Québécois Samuel Blais.
Parcours sinueux
Choix de première ronde des Blues en 2007 (26e sélection), Perron a suivi un parcours sinueux entre ses séjours à Saint Louis.
Échangé aux Oilers d’Edmonton en retour de Magnus Paajarvi et de deux choix au repêchage dont l’un est devenu son coéquipier Ivan Barbashev.
En 116 matchs disputés avec les Oilers (33 buts, 76 points) Perron a été cédé aux Penguins de Pittsburgh en janvier 2015 qui voyaient en Perron un solide complément offensif en vue des séries. L’expérience n’a pas été concluante alors que Perron a été échangé un an plus tard aux Ducks d’Anaheim en retour de Carl Hagelin.
Perron a effectué son premier retour avec les Blues en 2016 à titre de joueur autonome. Et le revoici à Saint Louis cette année après son séjour d’un an à Las Vegas.
« Je suis très heureux d’être ici. Ma femme et moi avons finalement acheté une maison et nous sommes bien installés en banlieue avec nos deux enfants – le couple a un garçon de quatre ans et une fillette de deux ans – et on aime bien la vie ici. C’est une ville tranquille. On est loin de Las Vegas, mais les partisans sont derrière nous et j’apprécie vraiment le rôle qu’on me donne maintenant. Il n’y a plus un seul gars qui était ici lorsque je suis arrivé en 2007, mais le noyau est le même qu’il y a deux ans. On a un très bon groupe de gars. On forme une bonne équipe et on sait qu’on a ce qu’il faut pour aller loin », d’insister Perron.
Il ne reste plus qu’à s’y rendre.
Les Blues sont la seule équipe de la première expansion en 1967 à ne pas encore avoir soulevé la coupe Stanley.
Les Kings de Los Angeles, les Flyers de Philadelphie et les Penguins de Pittsburgh ont tous remporté les grands honneurs. Techniquement, les Seals de la Californie et les North Stars du Minnesota n’ont jamais gagné la coupe. Mais les Seals, devenus les Barons de Cleveland 1976, ont été fusionnés aux North Stars deux ans plus tard et ces deux clubs une fois réunis ont finalement gagné la coupe après le déménagement des North Stars à Dallas où ils sont devenus les Stars.