Le Lightning de Tampa Bay et son jeune joueur vedette Brayden Point ont réglé le différend salarial qui les opposait de la meilleure des façons : en permettant aux deux camps de sortir gagnants.

 

Julien Brisebois paiera sans doute un peu plus qu’il ne le voulait un joueur qui n’a que trois saisons d’expérience dans la LNH. Peut-être même pas mal plus puisque la moyenne sous le plafond de 6,75 millions $ (20,75 millions pour trois ans) par saison représente environ une surenchère annuelle d’un million $ sur la limite initiale qu’il s’était fixée.

 

Mais Brisebois gagne quand même. Il gagne même sur plusieurs fronts : Point l’un des rouages importants de son attaque sera en mesure de rejoindre ses coéquipiers dès qu’il sera remis des contrecoups de l’opération à une hanche qu’il a subie au cours de l’été.

 

Le vaudeville associé à un conflit qui se prolonge comme ça été le cas l’automne dernier à Toronto avec William Nylander et comme cela risque d’être le cas encore cet automne à Winnipeg avec Patrik Laine et Kyle Connor, au Colorado avec Mikko Rantanen et Matthew Tkachuk à Calgary est donc évité.

 

Plus encore, en s’offrant Brayden Point à un salaire aussi raisonnable – je conviens qu’il est un brin indécent d’associer le mot raisonnable à un salaire moyen de près de 7 millions $ par année – pour les trois prochaines saisons, Julien Brisebois s’assure de compter sur son noyau dur pour les trois prochaines saisons.

 

Oui, certains joueurs de soutien bien payés, pensons ici à Alex Killorn – encore quatre ans à 4,45 millions $ par saison – devront sans doute être sacrifiés à un moment donné. Surtout que le Lightning devra composer avec les hausses importantes que toucheront les Anthony Cirelli, Erik Cernak et Mikhail Sergachev à titre de joueurs autonomes avec restrictions dès l’an prochain.

 

Mais les « Bolts » peuvent quand même compter sur leurs meilleurs éléments pour trois ans. Période au cours de laquelle ils devront faire oublier la catastrophe du printemps dernier et se rendre jusqu’à la coupe.

 

Car dans trois ans, ce sera une tout autre affaire.

 

Comme Nikita Kucherov, comme Steven Stamkos et comme plusieurs joueurs du Lightning, Brayden Point a accepté un rabais maison pour s’assurer de demeurer au sein d’une des meilleures équipes de la LNH, au sein d’une des meilleures organisations de la LNH, dans l’un des meilleurs marchés de la LNH avec la qualité de vie qu’offre la région de Tampa et la qualité des partisans qui vénèrent leur club.

 

Mais à un moment donné, lui comme d’autres passeront à la caisse... pour vrai.

 

Neuf millions $ en guise de salaire minimum

 

Pour assurer un retour rapide de Point au sein de sa formation et surtout de compter sur un joueur heureux de réintégrer les rangs, Julien Brisebois a donc dû faire des concessions.

 

La première : contrairement aux Maple Leafs de Toronto qui ont « acheté » à très fort prix quelques années d’autonomie complète à Mitch Marner en lui offrant plus de 65 millions $ pour six ans – salaire moyen de 10,893 millions $ par année – le Lightning devra revenir à la table avec Point dans trois ans.

 

Il sera encore joueur autonome avec restriction, mais profitera de l’arbitrage.

 

Bien conseillé par son agent Gerry Johannson – il représente plusieurs grands noms de la LNH dont Carey Price du Canadien – Brayden Point s’est assuré de toucher le plus gros salaire lors de sa troisième et dernière année.

 

Pourquoi?

 

Parce que s’il représente pour l’instant une aubaine à 6,75 millions $ par année de ponction annuelle sous le plafond, il touchera 9 millions $ en salaire à sa dernière année de contrat.

 

Ces 9 millions $ deviendront donc son salaire minimum en vue du prochain contrat puisque l’offre qualificative que lui proposera le Lightning pour garder ses droits devra être au moins égale à son salaire à sa dernière année de contrat.

 

Remarquez que c’est bien théorique tout ça.

 

Car dans trois ans, avec la fluctuation normale des salaires dans la LNH, une fluctuation qui suit la hausse des revenus générés par Gary Bettman et ses bientôt 32 clubs – je vous rappelle que le plafond salarial est fixé en fonction des revenus globaux de la LNH dont 50 % vont aux joueurs – Point touchera sans doute 10 millions $, 10,5 millions $ peut-être même 11 $ en moyenne par saison lorsqu’il signera son prochain contrat : à Tampa ou ailleurs.

 

L’un des meilleurs de la cuvée 2014

 

Au lieu d’acheter de la sécurité en signant à moyen ou à long terme – Thomas Chabot a laissé des dizaines de millions $ en gain potentiels en signant un contrat de huit ans et de 64 millions $ avec les Sénateurs d’Ottawa – avec le Lightning, Brayden Point mise sur lui. Il devra donc maintenir son niveau de jeu pour toucher pareil gros lot dès son prochain contrat.

 

Mais si le passé récent est garant du futur, Point roulera sans l’ombre d’un doute sur l’or comme tous les autres jeunes surdoués du circuit.

 

Ou plus encore qu’il ne le fait déjà...

 

L’an dernier, à sa troisième saison, Point a dominé la LNH avec ses 20 buts marqués en avantage numérique.

 

Ses 41 buts lui ont permis d’égaler Nikita Kucherov au deuxième rang des meilleurs buteurs du Lightning – Steven Stamkos a terminé premier avec 42 buts – et ses 92 points l’ont laissé au troisième rang derrière Kucherov (128) et Stamkos (98).

 

Il a toutefois coiffé tous ses coéquipiers du Lightning avec un différentiel de plus 27. Un résultat qui l’a laissé au 12e rang à l’échelle du circuit.

 

Après trois saisons à Tampa, Brayden Point revendique 91 buts et une récolte de 198 points en 229 matchs disputés.

 

À ce moment-ci, il est plus qu’important de rappeler que Point a multiplié les buts et les passes et s’est imposé parmi les meilleurs joueurs du Lightning et parmi les meilleurs jeunes du circuit en dépit du fait qu’il a été repêché en troisième ronde (79e sélection) en 2014.

 

Point occupe le 6e rang des marqueurs parmi tous les joueurs de sa cuvée.

 

Leon Draisaitl (3e sélection en première ronde par Edmonton) est premier avec 312 points (125 buts). Suivent dans l’ordre : David Pastrnak (284 points, 132 buts, 25e sélection par Boston), Dylan Larkin (213 points, 88 buts, 15e sélection par Detroit), Sam Reinhart (205 points, 87 buts, 2e sélection par Buffalo) et Nikolaj Ehlers (199 points, 90 buts, 9e sélection Winnipeg).

 

Viktor Arvidsson représente également une belle surprise au sein de la cuvée 2014 puisqu’il talonne Brayden Point avec ses 102 buts et 186 points en dépit du fait que les Pradators de Nashville l’eurent sélectionné en 4e ronde avec la 112e sélection.

 

En 2014, le Canadien a sélectionné Nikita Scherbak en première ronde. Il n’a disputé que 37 matchs (six buts, huit points) dans la LNH. Le Tricolore a poursuivi sa récolte avec Brett Lernout (3e ronde) qui a disputé 21 matchs dans la LNH. Nikolas Koberstein et Daniel Audette ont été choisis en cinquième ronde. Le gardien Hayden Hawkey a suivi en sixième ronde. Ces trois joueurs n’ont pas encore atteint la LNH.

 

Retranché par l’état-major après la défaite de 3-0 aux mains des « Marlies » de Toronto lundi soir, Jake Evans choisi en septième et dernière ronde (207e sélection) arrivera-t-il un jour à sauver la mise dans le cadre de cette vilaine cuvée du Tricolore?