Quand on crache en l’air…
LNH mardi, 21 janv. 2014. 08:59 dimanche, 15 déc. 2024. 13:30Depuis le temps qu’il vilipende la LNH sans retenue, des fois avec raison, d’autres fois moins, John Tortorella devait savoir qu’elle n’attendrait qu’une bonne occasion pour lui faire payer chèrement ses diatribes et comportements pas toujours édifiants.
Tortorella s’est donc livré poings et pieds liés lorsqu’il a contribué à l’échauffourée qui a marqué le début du match Flames-Canucks, samedi. Une échauffourée qu’il a même ensuite moussée en se rendant près du vestiaire des visiteurs au cours du premier entracte afin de s’en prendre à son homologue Bob Hartley.
Quand on crache en l’air, ça finit toujours – ou très souvent – par nous retomber sur le nez. Et le nez de Tortorella saigne encore ce matin.
Suspension de 15 jours. Six matchs ratés. Ça fait mal. Mais ce qui ferait plus mal encore, ce serait qu’en début de l’absence de leur entraîneur-chef, les Canucks enfilent six victoires…
John Tortorella a prétendu avoir voulu défendre ses joueurs vedettes en envoyant des plombiers meilleurs au chapitre des poings que des points sur la patinoire en début de match afin de répliquer à l’alignement proposé par Bob Hartley.
Les Flames étant carrément mauvais en matière de hockey, difficilement en mesure de rivaliser avec les Canucks, Bob Hartley a adopté une stratégie vieille comme le monde avant le match de samedi. Il a tenté de déstabiliser ses adversaires en envoyant des joueurs robustes sur la patinoire pour la mise en jeu initiale.
Il faut connaître Hartley ne serait-ce qu’un petit peu pour comprendre qu’il tendait ainsi un piège à son vis-à-vis et à ses joueurs. Surtout que Tortorella a déjà été impliqué dans une foire du même genre lors d’un affrontement Rangers-Devils alors qu’il dirigeait les Blueshirts.
J’imagine ici le sourire narquois que Hartley a esquissé – ne vous fiez pas à l’allure de gars surpris et déçu que le coach des Flames affichait lors des bagarres – alors que ça brassait sur la patinoire. J’imagine davantage sa satisfaction lorsqu’il s’est rendu compte que Tortorella s’amenait en trombe dans le corridor réservé aux équipes qui font escale à Vancouver.
Bob Hartley avait tendu un piège. Non seulement Tortorella était tombé à deux pieds dedans, mais il venait d’entraîner son équipe avec lui.
Tortorella prétend qu’il n’avait pas le choix. Qu’il se devait de défendre les Sedin et ses joueurs les plus talentueux. Cette affirmation n’est pas fausse. Mais elle est trop facile.
Car oui Tortorella avait le choix.
Il pouvait envoyer ses meilleurs éléments en les avisant des risques et en leur indiquant que la meilleure façon de répliquer à la stratégie des Flames était de marquer dès la première poussée.
On a beau aimer les bagarres, ce qui n’est pas mon cas, mais un but aurait fait beaucoup plus mal que les volées de coups de poing qui se sont succédé sur la patinoire.
Et si Tortorella avait évité le piège tendu par Hartley et les Flames, s’il avait su contrôler ses émotions que son vis-à-vis tentait justement de porter à ébullition, les Canucks n’auraient sans doute pas dû attendre en tirs de barrage pour l’emporter. Et Bob Hartley ne serait pas parti de Vancouver avec un rare point de plus au classement et la satisfaction d’avoir fait un méchant pied de nez à son bouillant rival.
Bon! Hartley devra éponger les contrecoups d’une amende de 25 000 $ en guise de réprimande imposée par la LNH
Avec son statut précaire, assis sur un siège éjectable susceptible d’être actionné à tout moment, Bob Hartley considère peut-être que cette amende a des allures d’investissement. Car en faisant ce qu’il a fait, le coach des Flames s’est peut-être attiré un brin ou deux de sympathie supplémentaire de la part de son patron Brian Burke qui n’est pas le dernier venu en matière lorsque vient le temps de sortir les grands jeux et les grandes déclarations afin de déstabiliser ses adversaires.
Parce qu’il ne pouvait gagner en se fiant simplement au hockey, Bob Hartley a trouvé une autre façon d’y arriver.
Tortorella avait juste à se contrôler. Et il aura 15 jours et six matchs pour y penser et le réaliser.
Carnet de voyage
Je vous écris encore ce matin d’Orlando – où il fait un peu plus chaud qu’en fin de semaine – et où s’ouvre aujourd’hui le grand salon international du golf.
Toutes les compagnies du monde, tous les médias du monde, sont ici pour l’occasion.
Je vous en reparle plus tard aujourd’hui ou demain avant de mettre le cap sur Los Angeles pour assister au duel Ducks-Kings samedi au Dodgers Stadium.
On reconnecte plus tard.