Quand Pittsburgh vole la vedette à L.A.
LNH vendredi, 6 juin 2014. 19:16 dimanche, 15 déc. 2024. 16:22LOS ANGELES - Pendant que les joueurs des Kings et des Rangers reprenaient lentement l’entraînement au lendemain du congé décrété jeudi, les choses se sont bousculées à l’autre bout de la LNH alors que les Penguins de Pittsburgh ont annoncé la nomination de Jim Rutherford à titre de directeur général.
Avant même de se présenter devant la presse, Rutherford a mis un frein aux nombreuses spéculations reliées à l’avenir de Dan Bylsma derrière le banc des Penguins. Dans le cadre de sa toute première décision à la tête de sa nouvelle équipe, Rutherford a congédié celui qui avait succédé à Michel Therrien en cours de saison 2008-2009 pour se rendre jusqu’à la coupe Stanley.
L’avenir de Bylsma à Pittsburgh était sérieusement compromis depuis le congédiement de son ami, allier et ancien patron Ray Shero au lendemain de l’élimination des Penguins aux mains des Rangers de New York en deuxième ronde des séries. Après avoir pris les devants 3-1 dans la série les opposant aux Blueshirts, les Penguins ont été victimes de l’une des nombreuses remontées spectaculaires survenues ce printemps.
Byslma présente un dossier de 252 victoires, 117 revers et 32 autres en prolongation ou fusillade en 401 rencontres derrière le banc des Penguins. La meilleure fiche de tous les entraîneurs-chefs de la LNH au cours de cette période. Bylsma a fait preuve de doigté cette année alors qu’il a su guider des Penguins décimés par les blessures – particulièrement à la défensive – en première place de la division métropolitaine.
Une autre élimination hâtive des séries en dépit de la présence des Sidney Crosby, Evgeni Malkin, James Neal, Kristopher Letang et autres vedettes de cette équipe a toutefois sonné le glas à son séjour de six saisons à la barre des Penguins. Bien qu’il ait guidé les Penguins à 43 victoires en 78 matchs éliminatoires, Bylsma présentait une fiche de 27-27 depuis la conquête de la coupe Stanley. Un dossier nettement insuffisant si l’on tient compte du potentiel de cette formation. Surtout que les Penguins viennent d’être éliminés pour une cinquième année de suite par un club moins haut perché au classement général en fin de saison.
Candidat de premier plan en Floride
Si la première décision de Jim Rutherford a mis un terme aux spéculations reliées à l’avenir de Dan Bylsma avec les Penguins, elle a soulevé un autre vent de spéculations quant à son avenir tout court.
À Los Angeles où la majorité des journalistes couvrant les activités de la LNH sont réunis pour la finale de la coupe Stanley, le remue-ménage effectué à Pittsburgh a pris le dessus sur les activités des Kings et des Rangers. Gardant un œil, sur les entraînements des deux clubs finalistes, les journalistes ont multiplié les appels pour dresser des listes de conséquences provoquées par le congédiement de Bylsma.
Maintenant libre comme l’air – remarquez que les Penguins auraient dû le congédier en même temps que son patron Ray Shero – Dan Bylsma peut offrir ses services aux équipes qui se cherchent un entraîneur-chef. À Los Angeles, tous s’entendent pour dire que Bylsma devrait bientôt, si ce n’est déjà fait, recevoir un appel des Panthers de la Floride. Après avoir multiplié les entrevues au cours des dernières semaines – Gerard Gallant du Canadien de Montréal et Marc Crawford qui vient de remporter le championnat en Suisse avec les Lions de Zurich sont les derniers en lice – Dale Tallon devrait convoquer Bylsma. Plusieurs collègues proches des Panthers assuraient depuis quelques jours que Tallon attendait justement d’être fixé sur le sort de Bylsma avant de prendre une décision.
Une mauvaise nouvelle pour Gallant qui espérait obtenir une deuxième chance – il a dirigé les Blue Jackets de Columbus – derrière un banc de la LNH. Cela représente toutefois une bonne nouvelle pour le Canadien alors que Gallant est un allier important de Michel Therrien en marge des liens personnels entre les joueurs et leur entraîneur-chef.
Bylsma pourrait aussi intéresser les Hurricanes de la Caroline ou les Canucks de Vancouver qui sont les deux autres formations (outre les Penguins bien sûr) en quête d’un entraîneur-chef. Le nom de John Stevens, l’un des adjoints de Darryl Sutter avec les Kings de Los Angeles, circule à Vancouver où il était parmi les finalistes l’an dernier avant que les Canucks ne donnent le job à John Tortorella. Avec les conséquences qu’on a connues...
En Caroline, le nom de Ulf Samuelsson, l’un des adjoints d’Alain Vigneault et surtout ancien coéquipier du nouveau DG Ron Francis, circule également. Il n’est toutefois pas le seul candidat. Jeff Daniels, entraîneur-chef du club-école de la Caroline, figure parmi les candidats tout comme l’ancien entraîneur-chef du Canadien Jacques Martin qui a d’ailleurs obtenu une entrevue au cours des derniers jours.
Transitions à Pittsburgh
Maintenant qu’ils ont un nouveau directeur général, que feront les Penguins de Pittsburgh pour remplacer Dan Bylsma?
Jacques Martin et les autres adjoints de Bylsma l’an dernier – Tony Granato, Todd Reirden et l’entraîneur des gardiens Mike Bales – ont tous obtenu la permission d’offrir leurs services aux autres clubs de la LNH. Dans le cadre de son premier point de presse à titre de directeur général des Penguins, Rutherford a toutefois indiqué qu’ils étaient les bienvenus à demeurer au sein de l’organisation.
Ancien grand patron des Hurricanes, Rutherford a indiqué que le successeur de Dan Bylsma devra être en mesure de composer avec les joueurs de grand talent des Penguins. Un défi intéressant.
Qui répond à ce critère?
La réponse n’est pas évidente. Et plusieurs scénarios sont mis de l’avant quant à ce qui pourrait se tramer dans le camp des Penguins. L’un de ces scénarios impliquerait que l’équipe soit confiée à un des adjoints actuels – le nom de Jacques Martin ne peut être écarté – pour assurer une transition en attendant le candidat idéal.
Qui donc serait ce candidat idéal?
Le nom de Mike Babcock vient immédiatement en tête de liste. Considéré par plusieurs comme le meilleur entraîneur-chef de la LNH, Babcock amorcera en octobre la dernière année du contrat le liant aux Red Wings.
Des collègues bien au fait des activités qui se déroulent dans les coulisses du Joe Louis Arena assurent que les Wings feront tout en leur pouvoir pour prolonger le règne de Babcock à la barre de leur équipe. Il semble toutefois que Babcock serait intéressé à relever de nouveaux défis si des défis intéressants devaient lui être proposés. Difficile de trouver un défi plus intéressant que celui de diriger Sidney Crosby, Evgeni Malkin et les autres vedettes des Penguins. Sans oublier que cette équipe en bien nantie en fait de relève.
Bien que très hypothétique, ce scénario de transition en faveur de Babcock se défend. Surtout que l’embauche de Jim Rutherford s’inscrit d’ailleurs dans une forme de transition. Âgé de 65 ans, après 20 ans à la tête des Whalers de Hartford devenus les Hurricanes de la Caroline, Rutherford voguait vers une retraite paisible lorsqu’il a cédé son poste à son dauphin Ron Francis à la fin de la saison régulière.
L’ancien gardien qui a défendu le filet des Penguins au cours de sa carrière – mais aussi des Red Wings, des Maple Leafs et des Kings – était loin d’avoir besoin du poste de directeur général des Penguins pour boucler ses fins de mois.
Il semble acquis à Pittsburgh, que le candidat de choix pour le poste était Jason Botterill, l’un des adjoints de Ray Shero. Considérant que son manque d’expérience portait ombrage à ses grandes qualités, la haute direction des Penguins a fait appel à un « vieux sage » pour le parrainer avant qu’il ne soit prêt à assumer toutes les responsabilités.
Jim Rutherford a d’ailleurs convenu que ce rôle de « parrain » lui allait à merveille et qu’il était très heureux de se retrouver dans ce genre de situation à la tête de l’une des bonnes organisations de la LNH.
Renfort à la ligne bleue
Pendant ce temps à Los Angeles, où les Rangers et les Kings se sont retrouvés dans l’ombre des Penguins aujourd’hui, les deux équipes ont confirmé qu’elles obtiendront du renfort en vue du prochain match. Du renfort à la ligne bleue.
Après avoir purgé sa suspension de deux matchs pour sa mise en échec à la tête assénée à Dale Weise du Canadien, le défenseur John Moore réintégrera la brigade défensive des Rangers. L’ancien du Tricolore Raphael Diaz est loin d’avoir mal fait en relève à Moore lors des deux rencontres qu’il a disputées. Mais Diaz étant droitier – et il évoluait à gauche – Alain Vigneault a déjà annoncé qu’il reviendrait avec Moore qui retrouverait sa position naturelle à la gauche de Kevin Klein.
Dans le camp des Kings, il semble acquis que le vétéran, gros et robuste, Robyn Regehr sera de retour au jeu. Blessé au genou le 3 mai dernier – collision avec Teemu Selanne – lors du premier match de la série opposant les Kings aux Ducks en deuxième ronde – Regehr s’est entraîné à fond au cours des derniers jours et son entraîneur-chef Darryl Sutter a mentionné qu’il était probable qu’il soit en uniforme samedi – le match est présenté à 16 h à Los Angeles, 19 h heure de l’Est.
Bien que Sutter n’ait pas levé le voile sur sa formation, il semble que Matt Greene pourrait être écarté de la formation afin de créer une place à Regehr qui rejoindrait Alex Martinez au sein du troisième duo des Kings.
Pour le reste, aucune surprise lors des entraînements alors que les deux équipes ont trimé dur au lendemain d’un congé. Autant dans le camp des Kings que dans celui des Rangers, les joueurs et entraîneurs ont assuré qu’il faudrait offrir des performances supérieures à celles de mercredi pour maximiser les chances de victoires.
Rappelons que les Kings l’ont emporté 3-2 en prolongation sur un but de Justin Williams en début de période de prolongation.
Henrik Lundqvist sera bien sûr devant la cage des Rangers et Jonathan Quick défendra le filet des Kings.