CHICAGO – Parmi la trentaine de joueurs vedettes présents à Chicago pour une tournée médiatique de la LNH, Jaccob Slavin détonnait du lot. Si son statut ne se compare en rien aux Auston Matthews, Sidney Crosby et compagnie, le défenseur des Hurricanes de la Caroline a accompli un magnifique geste à l’extérieur de la patinoire.

 

Cet été, le hockeyeur de 25 ans et sa femme Kylie ont conclu le processus d’adoption de la rayonnante Emersyn Ruth.

 

 

Slavin ne s’en cache pas, ce désir provient avant tout de sa conjointe qui voulait absolument offrir une meilleure vie à un enfant qui n’aurait pas disposé d’un milieu propice à un développement sain.

 

La décision du couple est d’autant plus remarquable qu’elle n’est aucunement liée à un problème de fertilité. En écoutant son cœur et ses convictions religieuses au fil des premières années de mariage avec sa compagne, Slavin a senti que c’était l’avenue à privilégier.

 

« On est allés vers l’adoption parce que cette avenue a toujours été dans le cœur de ma femme depuis qu’elle est jeune. Dieu a vraiment changé ma perception depuis notre union, c’est comme si l’adoption avait été placée sur notre chemin et le processus a été génial. On a la chance d’entretenir une bonne relation avec la famille biologique », a raconté, au RDS.ca, Slavin au qui accepte de partager son histoire publiquement pour éveiller des gens à cette possibilité.

 

Ce qui est clair aux yeux de Slavin, c’est qu’il ne s’agira pas de leur unique enfant. Ils ont l’intention de donner une petite sœur ou un petit frère à Emersyn Ruth. La décision à prendre sera plutôt de déterminer s’ils poursuivent dans la même veine.

 

« Si c’était juste de ma femme, on adopterait tous nos enfants. De mon côté, je voudrais avoir le prochain de manière biologique. Quand elle m’avait parlé de cette idée la première fois, je n’étais pas convaincu. Mais, maintenant qu’on l’a fait, je n’arrête pas de me dire ‘Wow’ », a expliqué l’athlète originaire de Denver.

 

« Ça ne devrait jamais être nécessaire comme démarche, mais on vit dans un monde ponctué de problèmes et la vie a transformé quelque chose de dysfonctionnel en une expérience merveilleuse », a-t-il ajouté.

 

Les Slavin ont pu suivre de près la grossesse de la mère biologique et le hasard a voulu que le bébé se pointe le bout du nez lors des éliminatoires.

 

« Elle est née le jour après notre premier match contre les Capitals de Washington. Disons que c’est devenu une période assez folle pour nous pendant les séries. On se considère bien privilégiés de notre situation surtout que le bébé est en parfaite santé », a confié le gaucher de six pieds trois pouces et 207 livres.

 

Sur la patinoire, les Hurricanes ont également vécu de très beaux moments. Ils sont devenus l’équipe chouchou de bien des partisans avec leur concept de célébrations. La magie qui s’est dégagée de cette organisation ne sera pas facile à reproduire dans le cadre d’une nouvelle saison.  

 

Slavin croit que lui et ses coéquipiers pourront recréer des étincelles et ils réfléchissent à une façon de poursuivre la relation étroite qui s’est développée avec leur public. Il considère aussi que l’influence de l’entraîneur Rod Brind’Amour a été essentielle.

 

« C’était difficile de prédire quand il a été promu d’adjoint à entraîneur-chef. Mais sa personnalité et sa façon d’opérer témoignent encore un grand respect envers nous. Sa passion est contagieuse pour le jeu et il nous dit encore si souvent qu’il voudrait embarquer la glace avec nous », a relaté Slavin qui est toujours fasciné de croiser aussi souvent Brind’Amour dans le gymnase et ce, même durant l’été.

 

La décision n’est pas définitive, mais les Canes devront sans doute se débrouiller sans le vétéran Justin Williams qui s’est accordé une période de réflexion.

 

« Ma réaction initiale était de me dire qu’on a perdu non seulement un bon joueur, mais un bon capitaine. Sauf qu’il a mérité tous les droits au monde de prendre cette décision avec sa carrière. On ne lui souhaite que le meilleur et on va le supporter quand il prendra sa décision finale. Il a changé la culture l’an passé en collaboration avec Rod », a précisé Slavin.  

 

Au point de vue personnel, le patineur américain représente un véritable métronome pour sa production. Il a été en mesure de disputer toutes les parties lors des trois dernières saisons et il a obtenu des récoltes de 34, 30 et 31 points. Il voudrait bien sûr rehausser son total annuel et il observe de près la jeune génération de défenseurs très doués pour accomplir son objectif.

 

« Je n’étais clairement pas prêt pour en faire autant à cet âge. C’est pas mal fou ce qu’ils peuvent réussir et l’impact qu’ils exercent sur leur club. C’est spécial à suivre, on peut même apprendre de ces jeunes par leur façon de jouer surtout que leur patinage est vraiment spectaculaire.

 

« À mon avis, ce n’est pas juste une question de talent, ceux qui se démarquent autant parviennent à bien comprendre le jeu même au niveau de la LNH. Ces gars-là, ils contrôlent le jeu et tu ne peux pas le faire seulement avec des habiletés », a vanté Slavin avec fascination.