DENVER - Considéré comme un indésirable à Montréal, le défenseur Ryan O'Byrne n'a pas mis de temps à faire sa niche chez l'Avalanche du Colorado. Sur la patinoire, du moins.

Parce qu'à l'extérieur de celle-ci, il est toujours à la recherche de son petit chez-soi.

O'Byrne demeure à l'hôtel depuis qu'il a été acquis par l'Avalanche le mois dernier, trop occupé à faire bonne impression avec sa nouvelle équipe pour aller faire le tour de la région afin de se trouver un endroit où rester.

Après tout, la dernière chose qu'il veut, c'est de passer à nouveau à travers ce qu'il a vécu à Montréal.

O'Byrne a joué 55 matchs l'an dernier avec le Canadien, mais il est rapidement tombé en disgrâce en début de saison et a passé plus de temps sur la galerie de presse que sur la glace.

Échangé à l'Avalanche, il est passé du joueur oublié à un membre important de la formation.

«Ils m'ont accueilli à bras ouverts, a mentionné O'Byrne, qui affrontera son ancienne équipe dimanche soir. Les temps étaient durs à Montréal. Mais j'ai retrouvé mon plaisir de jouer.»

C'est exactement ce que l'Avalanche avait vu en lui lorsque la transaction a été conclue: un défenseur colosse et acharné pour faire la paire avec John-Michael Liles, laissant celui-ci libre de s'impliquer davantage à l'attaque. Liles s'est démarqué et est devenu un joueur redoutable cette saison, lui qui mène au chapitre des points chez l'Avalanche, et des mentions d'aide (23) dans la ligue.

Avec O'Byrne dans les parages, Liles peut se déplacer sur la glace et sauter sur une occasion de jeu, sachant que son partenaire en défensive couvrira ses arrières.

«Il est mon filet de sécurité, a dit Liles. Je sais où il est sur la glace en tout temps. Il frappe, il bloque des tirs et il joue très bien pour nous. C'était une très belle acquisition.»

O'Byrne n'a pas été le seul.

L'équipe du Colorado a également acquis l'attaquant Tomas Fleischmann des Capitals de Washington le 30 novembre, un joueur dont le jeu a connu un deuxième souffle avec ce changement d'air.

Fleischmann a inscrit cinq buts et six mentions d'aide en huit matchs avec l'Avalanche. Il avait amassé quatre buts en 23 rencontres avec les Capitals.

«C'est un bon groupe de joueur. C'est bon pour ma carrière», a noté Fleischmann.

O'Byrne a la même opinion de l'échange qui l'a envoyé à Denver. Pour lui, c'était mieux que de rester assis à Montréal.

«Il y avait quelques vétérans défenseurs devant moi et ces gars jouaient bien, a expliqué O'Byrne en haussant les épaules. Le Canadien connaît une bonne année et pour une quelconque raison, je ne pouvais me faire une place dans la formation. (...) Parfois, je me sentais comme un bouche-trou.»

O'Byrne était souvent déçu de ne pas voir son nom dans la formation les jours de match. Mais au Colorado, ça n'a pas été le cas. Le système de jeu de l'Avalache sied mieux à son style.

«Ils veulent que je sois plus agressif ici et là, contrairement à Montréal. Je n'essaie pas de trop changer mon jeu — jouer physique, bloquer des tirs, faire la première passe. Si je fais ça, je vais avoir du succès», a argué le choix de troisième tour du Tricolore en 2003.

Il a quand même connu du succès jusqu'à maintenant avec l'Avalanche, passant plus de 20 minutes par match sur la glace et affichant un différentiel de plus-13.

«Un joueur a parfois besoin de jouer pour deux équipes avant de tout saisir. Il profite de sa chance», a dit l'entraîneur de l'Avalanche Joe Sacco.

Même s'il a rapidement trouvé sa place avec sa nouvelle équipe, il n'est pas prêt à s'acheter une maison pour s'installer. La vie à l'hôtel lui plaît bien.

«Nous sommes des joueurs de hockey, nous sommes habitués de vivre à l'hôtel, a-t-il dit en rigolant. Ce n'est pas la grosse affaire.

«Je ne pouvais pas trouver mon rythme à Montréal. Mais pour une quelconque raison ici, j'ai été capable de faire ma niche et de jouer du bon hockey. Je sens vraiment que je contribue.»