MONTRÉAL - Marc Bergevin répète depuis le jour de son embauche à titre de directeur général du Canadien que c’est par le biais du repêchage qu’il coulera des fondations solides pour mieux bâtir son équipe.

 

Tout ça est bien beau.

 

Mais avec 11 sélections lors du prochain repêchage qui se déroulera la semaine prochaine, dont trois choix en deuxième ronde et trois autres en quatrième, Marc Bergevin profite d’un salutaire embarras de choix qui pourrait l’aider à faire coup double : repêcher quelques espoirs auxquels il tient vraiment et échanger d’autres sélections afin de colmater quelques brèches au sein de l’organisation.

 

Après avoir non seulement perdu ses chances de gagner la loterie Alexis Lafrenière, mais glissé du 9e au 16e rang de la première ronde en raison de la victoire de son équipe aux dépens des Penguins de Pittsburgh en ronde de qualification, Marc Bergevin est prêt à utiliser son choix de première ronde.

 

« On a quatre ou cinq gars dans la mire en première ronde. On parle 16e alors bien des choses peuvent se passer devant nous. Mais on a l’impression que quelques-uns des gars que nous avons à l’œil seront encore disponibles quand viendra le temps de parler », a indiqué Bergevin.

 

Si le Canadien décide de parler. Car Bergevin assure qu’il pourrait se laisser tenter si un de ses homologues reluquait sa 16e sélection.

 

« Je ne suis pas le genre de gars à conclure une transaction pour améliorer mon rang de sélection. Mais je suis ouvert à descendre si je peux ajouter un ou des choix ou obtenir un joueur en glissant. On sait que ce sera un bon repêchage. Mais dans une bonne ou une mauvaise année, il a de belles surprises en milieu de première ronde et des gars repêchés 10e ou 11e qui ne joueront finalement jamais dans la Ligue. Le repêchage est très important à mes yeux, mais cette année toutes les options seront sur la table », a confirmé le directeur général du Canadien.

 

En attendant Caufield

 

Remarquez qu’il n’a pas vraiment le choix. Avec tous les jeunes qui foisonnent déjà au sein de son organisation, avec Cole Caufield qui frappera à la porte du Canadien, ou du Rocket, l’an prochain, Bergevin peut se permettre de maximiser le prochain repêchage en échangeant une, deux ou plusieurs sélections.

 

Parlant de Caufield, Marc Bergevin s’est dit heureux que son premier choix au repêchage de l’an dernier ait décidé de demeurer avec son club universitaire au Wisconsin.

 

« Tout ce qui compte pour nous c’est que Cole joue le plus possible. On voyait d’un bon œil le scénario qui l’envoyait jouer dans les rangs professionnels en Suède. On voit d’un aussi bon œil le fait qu’il demeure au Collège. On avait convenu avec lu au printemps qu’il était préférable qu’il se développe une autre année avant de faire le saut. Est-ce qu’il se développera assez pour venir à Montréal l’an prochain ou devra-t-il passer par Laval? On verra en temps et lieu. Mais l’important est qu’il se développe. »

 

En raison de la pandémie qui a chambarde tout depuis six mois, le repêchage 2020 sera virtuel. Au lieu d’être entouré de tous ses recruteurs, Bergevin sera campé dans les bureaux du Canadien à Brossard avec ses plus proches collaborateurs.

 

Le DG. du Canadien sera bien sûr flanqué du grand responsable du repêchage Trevor Timmins, de son adjoint responsable des contrats et du respect du plafond salarial John Sedgwick et de Martin Lapointe, le directeur du développement des joueurs.

 

« On sera en contacts constants avec nos dépisteurs. Mais le gros du travail est fait. Trevor et ses dépisteurs sont près. Ils ont fait du très gros travail pour établir notre liste et identifier les joueurs qui nous intéressent le plus. Trevor s’occupe de 80 % du repêchage. Le 20 % qui me revient est surtout associé à la philosophie de l’organisation », a souligné le DG du Tricolore.

 

Qui sont les jeunes les plus susceptibles d’intéresser le Canadien en première ronde? Le Tricolore se tournera-t-il vers un joueur du Québec?

 

Je vous invite à consulter les capsules de mon collègue Stéphane Leroux qui connaît tous les jeunes qui frapperont cette année à la porte des 31 équipes de la LNH. Il dresse dans ses capsules sa liste des candidats, du Québec et d’ailleurs sur la planète hockey, que le Canadien devrait avoir à l’œil.

 

Joueurs autonomes : ne retenez pas votre souffle

 

Aussitôt le repêchage terminé, le Canadien et ses 30 adversaires se tourneront vers le marché des joueurs autonomes dont les portes ouvriront le 9 octobre à midi, heure de l’Est.

 

Comme tous ses homologues de la LNH, Marc Bergevin ira faire un tour au marché, mais il ne s’attend à sortir avec un panier bien garni. Le directeur général du Canadien invite d’ailleurs les partisans à ne pas retenir leur souffle en attente d’un joueur de premier plan.

 

« Pour être bien honnête, il n’y a rien qui nous saute vraiment aux yeux. Du moins pas du côté des gros joueurs. Il est possible qu’on profite du marché pour embaucher des joueurs de soutien, mais ce n’est pas de ce côté qu’on entend frapper. Surtout qu’avec les acquisitions de Jake Allen et Joel Edmundson, avec l’argent qu’on a accordé à Jeff Petry et les négociations qui s’en viennent autant avec nos gars qui seront bientôt autonomes et nos jeunes qu’il faudra remettre sous contrat, on n’a plus vraiment beaucoup d’espace pour se lancer dans les grosses embauches. »