Assis dans le vestiaire des Ducks après l’entraînement matinal de sa nouvelle équipe, quelques heures avant d’affronter le Wild, vendredi matin, Rene Bourque n’a pas cherché à se défiler comme le font parfois certains joueurs après avoir été chassés de Montréal. Souriant et affable, c’est lui qui est venu à notre rencontre. Après les échanges de politesses, c’est lui qui posé la première question en s’informant de la réaction des partisans du Canadien à la suite du décès de monsieur Jean Béliveau.

Trois semaines après avoir été cédé aux Bulldogs d’Hamilton, il cherche encore à comprendre ce qui s’est passé avec lui. Loin d’être amer envers l’organisation, il aimerait pouvoir expliquer ses contre-performances avec le Tricolore.

« Si je pouvais expliquer pourquoi ça n’a pas marché, on ne serait pas assis ici ensemble aujourd’hui à en jaser, explique-t-il posément. Ce sont les performances qui dictent le temps de jeu des joueurs et j’ai toujours entretenu une bonne relation avec Michel. Mon temps de jeu a diminué mais c’était à moi d’être meilleur », continue-t-il en ajoutant qu’il s’est toujours bien entendu avec tout le monde au sein de l’organisation du Tricolore.

L’an passé, quand l’entraîneur-chef l’a laissé de côté, le hockeyeur albertain n’avait pas caché que même s’il comprenait la décision de Therrien, c’était très difficile à accepter. À 31 ans, c’était la première fois de sa carrière qu’on rayait son nom de la formation depuis son arrivée dans la LNH. Cette année, il a vécu pire quand la direction a lancé la serviette avec lui en le rétrogradant avec les jeunes dans la Ligue américaine.

« Ça m’avait effleuré l’esprit mais je n’imaginais pas que ça pourrait réellement arriver, confesse-t-il. J’ai passé des semaines difficiles car je n’avais aucune idée où j’allais jouer et vivre d’ici la fin de mon contrat. J’ai disputé quatre matchs avec les Bulldogs et j’ai adoré ça finalement. Le groupe là-bas est fantastique et j’ai abordé chaque rencontre comme si j’étais à l’essai avec le club. J’ai eu la chance de jouer beaucoup et ça m’a permis de retrouver mon rythme, ce qui m’a permis d’être échangé rapidement et ça faisait mon affaire et celle du Canadien. »

Sauf que tout est à recommencer pour Bourque et le changement d’air ne l’a pas encore aidé à sortir de sa torpeur. Toujours à l’hôtel à Anaheim, il s’affaire à dénicher un endroit confortable pour vivre avec sa conjointe et le couple attend un premier enfant dans quelques mois. S’il cherche un logement, c’est la même chose sur la patinoire alors qu’il n’a pas encore trouvé sa niche avec les Ducks.

« Je me retrouve dans la même situation qu’à Montréal! Je joue pour l’un des meilleurs clubs de la ligue et on possède beaucoup de profondeur à l’attaque. Je me suis promené et j’essaie de me trouver un trio où ça va fonctionner, poursuit-il en souriant. Je vois ça comme un nouveau départ et la chance d’ajouter quelques années à ma carrière », raconte l’attaquant de 32 ans qui dit aussi être persuadé de pouvoir à nouveau tenir un rôle important avec une équipe, dans la LNH.