Le directeur général du Lightning de Tampa Bay Steve Yzerman a fourni sa version des faits, jeudi, quelques heures après que le jeune attaquant Jonathan Drouin ait été suspendu sans solde par l'organisation.

Durant une rencontre avec les médias, Yzerman a réitéré qu'il souhaite faire ce qu'il y a de mieux pour l'équipe, et qu'il ne hâtera pas une transaction s'il n'estime pas satisfaisant le retour obtenu en retour de l'ancien choix de premier tour du Lightning.

Dans la plus récente péripétie d'une saga qui ne cesse de se prolonger, le jeune patineur québécois a décidé mercredi soir de s'absenter de la partie du Crunch de Syracuse.

Puis, dans un communiqué émis quelques minutes après l'annonce de la suspension, l'agent de Drouin, Allan Walsh, évoquait qu'il n'y avait « plus de raison » dans le contexte actuel de poursuivre l'association avec le Lightning puisque le joueur courait, en jouant dans la Ligue américaine, le risque de se blesser.

Yzerman s'est empressé de nier la véracité des propos de Walsh, selon qui la formation floridienne avait informé son client qu'une transaction était sur le point d'être conclue.

« Je n'ai jamais affirmé au clan Drouin que j'étais près de compléter un échange », a-t-il martelé.

« J'essaie activement de conclure une transaction, mais on ne m'a pas offert ce que je voulais jusqu'à maintenant. »

Pagé ne comprend pas le choix de Drouin

L'ancien entraîneur de la Ligue nationale Pierre Pagé, maintenant installé à Salzbourg en Autriche, parvient mal à s'expliquer que le jeune patineur ait décidé de boycotter ainsi son organisation.

« On peut regarder ça de plusieurs façons différentes. En Europe, on ne voit jamais de joueurs arrêter de jouer pour leur club. Il intervient toujours une entente. Puisque le règlement est là, on accepte de poursuivre l’association sous certaines conditions », relate-t-il en entrevue téléphonique avec RDS.

Yzerman n'est pas pressé

« Je connais Allan Walsh, et plusieurs des joueurs qu’il représente ont agi ainsi (…) C’est une tendance, et ça n’aide pas. À cet âge-là, on ne peut pas arrêter de jouer. Si Drouin arrête quelques semaines, voire quelques mois, ça peut ruiner sa carrière. Ce sont les années les plus importantes de son développement », croit l'homme de hockey.

« Ça peut prendre du temps à en arriver à un échange, et Drouin doit respecter ça. Le joueur doit avoir confiance en l’organisation et en sa volonté de prendre la bonne décision. Il y a trop de gens qui s’interposent et qui poussent le joueur à poser des gestes qui sont inacceptables. À partir de là, les relations sont détruites et on n’avance pas. Drouin doit faire confiance à Yzerman. »

Pagé refuse d'établir un parallèle entre la saga Jonathan Drouin et la situation vécue par les Nordiques de Québec avec leur premier choix au repêchage, Eric Lindros, au tournant des années 90.

« Le dossier Lindros est différent car il n’a jamais arrêté de jouer. Il n’a jamais contrevenu à un règlement. C’était son droit de ne pas vouloir se rapporter à Québec, de demeurer dans le junior pour être ensuite repêché par une autre équipe. Mais de ne pas se présenter à un match (du club avec lequel on est sous contrat), c’est très différent », conclut-il.