Malgré une fiche de 2-1 en lever de rideau, et malgré le fait que le plus important est de mettre de précieux points en banque, il faudrait être naïf pour penser un seul instant que tout est au beau fixe du côté de la troupe de Dave Cameron après cette première semaine d’activités dans la Ligue nationale.

Les Sénateurs ont été peu convaincants face à la formation torontoise samedi soir dernier, en bousillant une avance de 3-0 en début de deuxième période. En bout de ligne, ils ont remporté une victoire à l’arraché, en tirs de barrage, grâce au but décisif de Mike Hoffman.

Sans rien enlever à la formation de Mike Babcock, qui a su démontrer une certaine force de caractère devant ses propres partisans après avoir subi la défaite la veille du côté de Detroit par la marque de 4-0, Ottawa aurait dû conclure ce match plus facilement.

C’est une victoire in extremis qui aura laissé des traces, 24 heures plus tard, lorsque confrontés à l’ennemi juré. Dans un contexte où deux gardiens en étaient à leur premier départ dans la grande ligue (une première depuis 1967), les Sénateurs n’ont tout simplement pas fait le poids.

Autant dans le résultat (3-1) que dans la façon, la Sainte-Flanelle, par sa gestion de la rondelle en territoire centrale et en zone offensive, a dominé ce match. Montréal a également eu le dessus 34-21 au chapitre des tirs au filet.

Le Canadien a tout simplement respecté l’A-B-C du hockey dans une performance considérée presque sans bavure pour la formation de Michel Therrien, qui a été disciplinée dans toutes les facettes de jeu, même sans la rondelle.

Chez la formation de Dave Cameron, les pénalités de bâton et de rudesse, surtout en deuxième période (5), ont été des faits marquants dans la quête de momentum, ce qui a eu pour effet de surtaxer certains joueurs qui ont tout de même été des plus efficaces en infériorité numérique.

Bref, une première sortie que l’on peut considérer décevante pour les Sénateurs devant leurs propres partisans et leur propriétaire Eugene Melnyk, qui en a profité pour faire une de ses premières sorties publiques à la suite de ses problèmes de santé des derniers mois.

Avec seulement trois parties disputées, quelques signes ne mentent pas actuellement dans le rendement de certains joueurs à caractère offensif de la formation ottavienne. La non-contribution offensive de Mika Zibanejad, Bobby Ryan et de Clarke MacAthur inquiète, avec une fiche combinée de trois passes depuis le début du calendrier.

En fait, on peut dire qu’ils ont eu de la difficulté à se démarquer en situation de cinq contre cinq et une incapacité à créer des chances de marquer. Tout cela a déjà pour effet d’exercer une certaine pression autant chez le trio de Hoffman-Turris-Stone que chez les gardiens, qui n’ont tout simplement pas le droit à l’erreur.

Il s’agit d’une situation jugée anormale pour ces trois joueurs, considérant le temps d’utilisation qualité/minutes que leur donne leur entraîneur. Même s’il est un peu tôt pour paniquer, il n’en demeure pas moins que cela donne une impression de déjà-vu pour certains d’entre eux.

Disputant leurs deux prochaines parties sur la route, confrontés à deux formations qui se cherchent en ce jeune début de saison (Columbus et Pittsburgh), les Sénateurs doivent profiter de ce moment propice afin de se regrouper. De plus, il faudra apporter les ajustements nécessaires face à des adversaires qui techniquement devraient se montrer des plus coriaces.

Kyle Turris, la force tranquille des Sénateurs!

Kyle TurrisConstant et régulier comme les aiguilles d’une horloge, lui qui vient de compléter des saisons de 26 et 24 buts, Kyle Turris est fort possiblement LA meilleure transaction du directeur général des Sénateurs depuis son entrée en poste.

Acquis des Coyotes de Phoenix en retour de David Rundblad et d’un choix de 2e ronde, le 3e choix au total lors de l’encan de 2007, il représente une des forces tranquilles de la formation ontarienne par ses qualités de passeurs et son instinct de marqueur. Une force tranquille qui, dans le jeu des comparaisons, me fait penser étrangement à Tomas Plekanec du Canadien. Selon moi, tous deux ont besoin d’être isolés afin de mieux les apprécier.

Ils ont une valeur inestimable au sein de leur formation respective et ont mérité le respect de leurs coéquipiers, et ce, même si plusieurs les voient beaucoup plus dans un rôle de deuxième centre, dans un contexte d’équipe de premier niveau.

Mike HoffmanHoffman louangé par son entraîneur

Même si la saison n’est qu’encore jeune que d’une semaine, Mike Hoffman a gagné, du moins pour l’instant, la confiance de son entraîneur. Utilisé aux côtés de Turris et Stone, il n’y a aucun doute que le fait de s’être retrouvé en séance d’arbitrage a été bénéfique.

On lui a clairement dit ses quatre vérités à ce moment, et ce,  malgré ses 27 buts marqués la saison précédente, mais on doit avouer que cet ancien de la LHJMQ démontre des signes grandissants de maturité.

Louangé par son entraîneur en raison d’une meilleure implication dans les deux sens de la patinoire, et par de meilleures prises de décision dans la gestion de la rondelle en territoire centrale, Hoffman se veut être « LE » joueur le plus constant actuellement au sein de la formation. Une prise de conscience qui en bout de ligne, espérons-le, le libérera de cette étiquette de joueur non conformiste aux yeux de plusieurs dans le cercle de la Ligue nationale. N’oublions pas que ce dernier a porté pendant plusieurs saisons la réputation d’un joueur unidimensionnel qui ne faisait qu’à sa tête.

Aujourd’hui, cette maturité affichée depuis quelques semaines ne peut que faire de lui un athlète et une personne plus appréciée dans ce milieu tissé extrêmement serré. Cela lui permettra fort possiblement d’avoir une meilleure reconnaissance de ses qualités de hockeyeur.

Ici et là!

Gary BettmanIl n’y a aucun doute qu’après seulement une semaine d’activités dans le circuit Bettman, les modifications apportées à la prolongation (trois contre trois) et la possibilité de l’entraîneur de demander une révision se veulent être une bonne progression pour la Ligue nationale.

Évidemment, il faudra apporter de petits ajustements à ce niveau, surtout dans le temps alloué à un entraîneur pour procéder à la demande de révision, mais pour l’instant la réaction de la majorité des adeptes tend à démontrer que ce renouveau semble plaire tant aux amateurs qu’aux dirigeants des équipes.

En cas de coup dur du côté de l’entraîneur-chef Todd Richards (Columbus), dans une année de grandes attentes, il ne faudrait pas écarter la possibilité de voir Jacques Martin comme candidat potentiel à sa succession. Martin a déjà travaillé aux côtés de Jarmo Kekäläinen (DG) aux débuts des années 2000, lors des belles années chez des Sénateurs d’Ottawa.

À suivre!