Le gardien Louis Domingue a donné aux Québécois une raison supplémentaire de s’intéresser à la série de 1er tour éliminatoire entre les Penguins de Pittsburgh et les Rangers de New York, au début du mois.

Catapulté entre les poteaux des Penguins en raison des blessures subies par Tristan Jarry et Casey DeSmith – ce dernier en plein match, lors du match no 1 – Domingue est revenu sur les émotions fortes qui l’ont habité lors des 312 minutes qu’il a passées devant la cage des siens, lui qui n’avait pris part qu’à une seule rencontre en séries éliminatoires du circuit Bettman par le passé.

« Je dirais que sur le moment, c’était beaucoup, très rapidement. Il fallait jouer! J’étais en mode hockey 24 heures sur 24 pendant deux semaines, a avoué Domingue lors d’un entretien à Hockey 360, vendredi.

« Et plus les séries avancent, plus je m’en mords les lèvres de ne pas avoir pu prolonger ça. C’est un peu ça les séries; il y a toujours le risque de se projeter trop loin. Quand tu gagnes, tu te vois gagner la coupe… Et quand tu perds, c’est la déception totale. En ce moment, j’ai le feeling d’être passé à côté d’une belle occasion », a-t-il souligné.

C’est en prolongation du septième match face aux Rangers que s’est terminé le parcours en séries des Penguins, après qu’ils se soient donné une priorité de trois victoires contre une sur les New-Yorkais.

« On aurait bien contre à peu près n’importe quelle équipe, et je croyais vraiment à nos chances, a insisté le portier âgé de 30 ans. Je suis déçu, mais en même temps, quand tu regardes ça de loin, ç’a été une belle expérience. Pour un gars qui a été embauché à RDS au mois de septembre, sans autre opportunité de jouer au hockey, ça finit bien une année qui, au début, s’en allait un peu nulle part. »

Du moins que les Penguins lui ont offert une chance de briller, Domingue dit avoir reçu une quantité industrielle de messages d’encouragement de la part de proches et de moins proches.

« Le téléphone sonnait souvent, car les gens voulaient me parler et me féliciter. En fin de compte, quand je suis revenu ici au Québec, je me suis fait raconter par beaucoup de gens qu’ils avaient l’impression de garder les buts avec moi dans leur salon. Je crois que ç’a aidé à ranimer la flamme du hockey chez plusieurs.

« En fin de compte, ç’aura été toute une expérience de garder les buts dans le Madison Square Garden, dans un environnement hostile où tout le monde crie ton nom pour te déconcentrer. De pouvoir vivre les swings de momentum qu’on voit en séries… Dans ton salon, tu ne le vois pas. Mais quand tu es sur place, à l’aréna, tu entends et vois les partisans se ranger derrière leur équipe. C’est vraiment plus difficile qu’on pense d’arrêter cette vague-là. Je me suis retrouvé sur le banc lors d’un septième match de la finale d’association lorsque j’étais à Tampa, et je peux vous dire, on n’a jamais vraiment vécu son vrai baptême de feu avant d’avoir gardé les buts en éliminatoires. »

Père de deux enfants, Domingue se voit difficilement recréer le scénario de la saison 2021-2022. L’idée d’accepter tardivement l’offre des Penguins à venir garder les buts avec Wilkes-Barre/Scranton est venue avec ses points négatifs, et l’ancien choix de 5e ronde des Coyotes sait le reconnaître.

« Mon but serait évidemment d’être no 1. Mais si on est réalistes, mon objectif est de rester dans la LNH en tant que gardien réserviste. C’est mon but, et je crois que les Penguins ont apprécié mon travail, que ce soit dans la Ligue américaine ou dans la LNH. Je suis sûr que je pourrais revenir dans le même poste l’an prochain, mais ç’a été une année dure avec la famille. J’ai signé tard dans l’année et je n’ai pas eu le temps d’inscrire ma famille à l’école ou mon garçon à la garderie, donc ils sont demeurés au Québec. Ça n’a pas été une année facile sur le plan familial, et j’aimerais leur donner une chance d’être près de moi et de vivre cette expérience ensemble. »