Quelle entrée en matière! La première confrontation de l'histoire entre ces deux clubs originaux en finale de la coupe Stanley aura été un marathon émotif rempli de rebondissements. On croyait en une série serrée et la première victoire s'est fait attendre pendant près de cinq heures.

Le deuxième épisode fut une confirmation retentissante, comme si nous avions besoin d'une confirmation à ce point-ci, de ce qui nous attend tout au long de ce duel ultime.

Tous les qualificatifs que l'on attribue aux Bruins depuis le début des présentes séries s'avèrent présents chez les Blackhawks aussi. Avec une pente raide à remonter en déficit de deux buts en début de troisième, les Hawks ont fait preuve de caractère lors du premier match. Ils n'ont jamais baissé les bras acceptant au passage le défi que représente un affrontement contre une équipe qui présente un front uni, tout comme eux.

Tous les qualificatifs que l'on attribue aux Blackhawks depuis le début des présentes séries appartiennent aussi aux Bruins. Dépassé par les événements qui semblaient se bousculer beaucoup trop rapidement en première période samedi soir pour la formation de Claude Julien qui semblait abattue par le fait d'être passé si près de l'emporter au United Center 72 heures plus tôt, ils se sont accrochés. Gardés dans la rencontre par un gardien qui rassure soir après soir, et qui fait oublier rapidement un certain boudeur de la Maison-Blanche, les Bruins ont utilisé leur succès en infériorité numérique et leurs coups d'épaule à répétition pour revenir dans un match ou ils n'avaient pas, jusque-là, justifié leur présence.

Les Bruins ont remonté leur pente raide contre les Leafs. Les Hawks se sont accrochés face aux Wings. L'adversité surmontée sera toujours, sur la glace comme dans la vie, un bon indicateur de la force de caractère d'un individu ou d'un groupe. Pour la finale, cette force de caractère est omniprésente et nous promet un spectacle relevé et intense jusqu'à la toute fin.

Dans une série où les grandes vedettes talentueuses offensives étaient attendues, ce sont les joueurs d'utilité qui ont laissé leur marque jusqu'ici. À commencer par les deux héros, une petite peste de 21 ans qui s'est même permis un blasphème sur les ondes de la grande chaîne américaine qui retransmet les matchs chez nos voisins du sud, pour les Hawks et un ailier rapide, mais surtout reconnu pour ses qualités défensives qui est au coeur des deux buts des Bruins dans le deuxième match. Rajoutons à cela les deux buts de Lucic qui a été le grand meneur de la robustesse depuis la mise en jeu initial et la contribution inattendue du quatrième trio de Chicago qui, mis à part la bourde de Bollig, donne des maux de tête aux défenseurs de Boston. N'oublions pas les minutes de qualité disputées par les Seidenberg, Ference, Hjalmarsson et j'en passe et on comprend beaucoup mieux les dirigeants qui parlent sans cesse de profondeur et d'acceptation des rôles pour expliquer leur succès en éliminatoires. Car après les deux premiers rounds de ce combat de titans, la preuve est faite dans ce département.