Les Blue Jackets de Columbus ont commencé la saison avec très peu d’attentes. Après tout, ils venaient tout juste de perdre Artemi Panarin et Sergei Bobrovsky, deux des meilleurs joueurs de leur jeune histoire, ainsi que des joueurs acquis avant la date limite des transactions comme Matt Duchene et Ryan Dzingel sans rien obtenir en retour, alors que Gustav Nyquist était leur acquisition la plus notable.

Maintenant menés par Pierre-Luc Dubois en attaque et Joonas Korpisalo devant le filet, les Jackets se retrouvaient dans le dernier tiers de la LNH avant un match contre Chicago à la fin décembre. Face aux Blackhawks le 29 décembre, Korpisalo a subi une blessure lors des tirs de barrage. Columbus a annoncé plus tard que le gardien devrait être opéré au genou et allait être tenu à l’écart pour une période de 4 à 6 semaines.

En son absence, le rôle de partant est revenu à son auxiliaire, Elvis Merzlikins, un gardien letton de 25 ans avec huit départs d’expérience. Merzlikins avait une fiche de 0-4-4 (la 4e défaite en prolongation est venue lorsqu’il a dû remplacer Korpisalo face aux Hawks) avec un taux d’arrêt de ,889 et une moyenne de buts alloués de 3,41.

Columbus était 23e dans la LNH à ce moment et les séries, qui étaient déjà un rêve plutôt distant, semblaient complètement hors d’atteinte. Merzlikins en a toutefois décidé autrement. Le nouveau partant s’est inspiré de la performance de Jordan Binnington l’an dernier et joue comme l’un des meilleurs gardiens de la LNH depuis le 31 décembre.

Depuis la blessure de Korpisalo, Merzlikins a obtenu autant de blanchissages (3) que de matchs avec un taux d’arrêt inférieur à ,925 et a remporté 9 de ses 11 décisions. Il sauve près d’un but par match pour les Jackets au cours de cette séquence et a plus de victoires et de jeux blancs que tout autre gardien du circuit Bettman.

Son taux d’arrêts du bas de l’enclave est la seule catégorie dans laquelle il se classe à l’extérieur du top-5, mais la défense aide à limiter les tirs à bout portant qu’il affronte. Columbus est 3e dans la LNH depuis le début de la saison avec 5,8 tirs accordés du bas de l’enclave par match, un des quatre clubs en dessous de 6. Depuis le 31 décembre, ils sont encore plus solides avec 5,75  tirs du bas de l’enclave accordés par match, 2e dans la ligue.

Columbus est maintenant dans la course pour une place en série et n’est qu’à un point des Islanders pour le 3e rang de la division Métropolitaine. New York a cependant deux matchs de plus à disputer.

Un gardien enflammé peut masquer bien des lacunes pour une équipe et les Blue Jackets ne font pas exception. Ils marquent en moyenne un peu plus de 3 buts par match, une moyenne assez solide. Par contre, une analyse plus en profondeur de leur performance offensive nous montre plusieurs signes inquiétants.

Les Jackets marquent de façon anormalement efficace. Depuis que Merzlikins est le gardien partant, les Jackets trouvent le fond du filet sur 6,4 % de leurs tentatives de tirs. En comparaison, les meneurs pour la saison complète sont les Panthers, avec 6,0 %. Aucun autre club n’a mieux que 5,8 %. Leur production offensive est pratiquement garantie de chuter s’ils continuent d’obtenir si peu de tirs de qualité.

Les hommes de John Tortorella se classent au dernier rang en buts attendus lors de cette période, une statistique qui calcule le nombre de buts qu’une équipe devrait s’attendre de marquer selon la quantité et la qualité des tirs qu’ils obtiennent. Ils sont le seul club à obtenir moins de 5 tirs du bas de l’enclave par match lors de cette séquence, une zone d’où près de 50 % des buts sont marqués dans la LNH.

Une des raisons de ces problèmes est leur difficulté à s’établir de façon efficace en territoire adverse. En date du 29 décembre, Columbus était au 5e rang en temps de possession en zone offensive par match - avec plus de 7 minutes - et obtenait 10,1 chances de marquer lors de présences soutenues par match, bon pour le 13e rang. Depuis le 31 décembre, ils ont chuté de plus de 2 minutes de temps de possession, avec 5:00 par match, et leurs chances de marquer en cycle offensif ont également chuté drastiquement, passant de 10,1 à 6,7 par match, 30e et 31e dans ces catégories respectives.

Le travail de Merzlikins, à sa première occasion comme gardien numéro un, est véritablement impressionnant, mais Columbus ne peut compter sur un gardien qui n’a qu’une dizaine de bons matchs en carrière pour les sauver soir après soir. John Tortorella doit régler les problèmes offensifs des Jackets avant que leur chance tourne s’il espère faire les séries pour une 4e saison d’affilée.